Université du Québec à Trois-Rivières : études au premier cycle

L’enseignement de l’ergothérapie : de la théorie à la pratique

Au Québec, seuls les détenteurs d’une maîtrise professionnelle en ergothérapie ont accès au permis délivré par l’Ordre des ergothérapeutes du Québec.

Pour mieux préparer les étudiants de premier cycle à réussir le programme de maîtrise, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a développé pour eux un cursus unique.

Afin de développer la capacité des étudiants à gérer les situations typiques auxquelles ils seront confrontés dans leur pratique future, ils sont exposés à des mises en situation cliniques qui collent à la réalité.

Par exemple, préparer une soupe comme s’ils souffraient d’arthrite et faire la vaisselle ensuite, montrer à un aîné comment se servir de Skype pour rester en contact avec ses enfants, ou encore évaluer les capacités fonctionnelles d’une dame âgée en perte d’autonomie lorsqu’elle se méfie de vous.

Ce sont là quelques-unes des 24 mises en situation cliniques dans lesquelles les étudiants sont placés. Ces laboratoires d’apprentissage clinique sont offerts dans les 2e et 3e années du programme de premier cycle, explique Martine Brousseau, directrice du Département d’ergothérapie à l’UQTR.

Les laboratoires d’apprentissage se déroulent en groupe, sous la supervision d’un professeur, dans un environnement réaliste, parfois avec la complicité de comédiens qui jouent le rôle, par exemple, de patients bougons ou d’aînés technophobes.

Chaque groupe de neuf étudiants reçoit sur papier le défi à relever (la situation clinique, ou la vignette), ils doivent ensuite analyser la situation, évaluer les connaissances qui leur manquent, faire des lectures pour approfondir leurs connaissances et par la suite présenter une analyse de la situation et un plan d’intervention. Parmi le groupe, un étudiants devra composer avec la situation clinique lors de la simulation; les autres observent et, avec le professeur, commentent.

Les laboratoires sont axés sur les compétences des ergothérapeutes telles que définies dans le Code des professions du Québec. Selon le Code, les ergothérapeutes doivent, entre autres, « évaluer les habiletés fonctionnelles d’une personne, déterminer et mettre en œuvre un plan de traitement et d’intervention (et) développer, restaurer ou maintenir les aptitudes ». Les étudiants doivent donc apprendre à évaluer des situations complexes et agir dans un contexte exigeant.

Le fait d’avoir à vivre une situation réelle facilite l’apprentissage, note Mme Brousseau.

«Les étudiants sont plus susceptibles de se rappeler de ce qu’ils ont fait eux-mêmes, explique-t-elle. C’est eux qui nous le disent! Notre cursus a été conçu de façon à ce que l’étudiant ait à se placer au cœur de l’action pour apprendre. »

Jessica Morin témoigne de l’efficacité de cette approche. Maintenant au programme de maîtrise, elle a été marquée par les laboratoires d’apprentissage qu’elle a vécus.

« Quand on lit la vignette, on ne comprend pas tout ce que ça implique », affirme-t-elle. « Là où on apprend, c’est après. »

Selon elle, la plus importante compétence que le programme offre aux étudiants, c’est de ne pas avoir peur de fouiller et de faire des recherches pour trouver des solutions.

« C’est notre force – de pouvoir raisonner rapidement ».

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