John Zilcosky

Headshot of John Zilcosky, 2022 winner of a Guggenheim Fellowship in Germanic languages and literature

De Platon à Hulk Hogan : Un chercheur raconte l’histoire étonnante de la lutte

La lutte est beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît, et le chercheur John Zilcosky de la University of Toronto rédige un ouvrage pour en faire connaître l’histoire fascinante. Les travaux qu’il entreprend dans le cadre de son projet intitulé Wrestling : A cultural history from Plato to Hulk Hogan (L’histoire culturelle de la lutte, de Platon à Hulk Hogan) lui ont valu l’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim en 2022.

Professeur de littérature allemande et comparative, M. Zilcosky soutient que la lutte, le plus vieux sport au monde, a été déterminante dans la naissance de la civilisation.

« L’un de mes arguments est que Platon a su reconnaître l’importance de la lutte pour bâtir une société rationnelle. Contrairement aux autres sports, la lutte témoigne de la violence entre les êtres humains. »

Son ouvrage portera sur les raisons pour lesquelles les gens luttent ainsi que sur les origines du sport. M. Zilcosky en retracera l’histoire depuis les premières civilisations jusqu’à l’avènement de la lutte professionnelle telle qu’on la connaît aujourd’hui, en passant par l’ère classique, la Renaissance et l’ère moderne, et explorera également la présence de la lutte dans les cultures autochtones et sa pratique chez les femmes.

« Dans ce premier ouvrage sur l’histoire de la lutte, je soutiens que son principal attribut est qu’elle parvient à exprimer et à mettre en scène à la fois la violence et le sexe : deux hommes s’étreignent de manière agressive sans pour autant se tuer ou se violer, explique-t-il. Nous regardons ces personnes qui tentent à la fois de se blesser et de ne pas se blesser, personnifiant l’ambivalence de ce qui fait de nous des êtres humains. »

M. Zilcosky a fait de la lutte compétitive durant sa jeunesse et a fait partie de l’équipe de lutte de l’Université Harvard pendant ses études de premier cycle. Son projet de recherche est pour lui « une passion » et espère que son nouvel ouvrage atteindra un auditoire diversifié et stimulera une nouvelle réflexion sur ce sport et la civilisation.

M. Zilcosky affirme que l’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim est d’une grande aide parce qu’il réalise une grande partie de son travail seul. « Le fait que mes travaux soient reconnus par une grande fondation comme la Fondation Guggenheim m’indique qu’ils sont importants et que les gens s’y intéressent. Cette bourse me permettra de prendre des risques que je n’aurais peut-être pas pris autrement et de voir grand. Grâce à l’appui d’une fondation comme celle-ci, j’oserai peut-être avancer des arguments sur la façon dont la lutte est liée au début de la civilisation et sur ce que signifie être un être humain. »

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Headshot of Yanquin Wu, winner of a 2022 Guggenheim Fellowship in astronomy and astrophysics

Une astronome explore l’origine des planètes

Grâce à l’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim en 2022, Yanqin Wu, professeure d’astrophysique théorique au Département d’astronomie et d’astrophysique David A. Dunlap de la University of Toronto, sera en mesure d’approfondir ses travaux de recherche sur la formation des planètes autour des étoiles.

« Les astronomes aiment comprendre comment tous les éléments de l’univers se forment. De mon côté, je m’intéresse particulièrement à la formation des planètes et à la compréhension de leurs origines », précise Mme Wu, dont les travaux de recherche portent sur les disques protoplanétaires, soit des nuages constitués de gaz et de poussières qui entourent les étoiles naissantes.

 La professeure se concentre plus particulièrement sur les disques segmentés.

Au cours de sa carrière, Mme Wu s’est intéressée aux planètes à l’intérieur et à l’extérieur du système solaire. Elle utilise des données recueillies par le télescope spatial Kepler, chasseur d’exoplanètes, et par d’autres programmes d’observation pour examiner leur structure, leurs mouvements et leur formation.

« Nos théories sont fondées sur des données récoltées par les plus grands télescopes et observatoires du monde, indique-t-elle. Nous utilisons notamment beaucoup de données recueillies lors de missions spatiales. »

Mme Wu mentionne que les retombées de l’astronomie sont souvent ignorées ou incomprises. « Nous sommes avant tout des êtres humains qui s’intéressent au monde, nous avons une curiosité innée, affirme-t-elle. Et si nous n’allons pas au bout de cette curiosité, alors nous sommes une espèce plutôt ennuyeuse. »

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Headshot of Peggy St. Jacques, 2022 winner of a Sloan Research Fellowship in psychological science

Percer le mystère des souvenirs du monde réel

Comment les souvenirs d’expériences vécues sont-ils formés par le cerveau? Voilà une question à laquelle Peggy St. Jacques tentera de répondre grâce à la Bourse de recherche Sloan qu’elle a obtenue en 2022.

« J’étudie les souvenirs de faits vécus, la manière dont le cerveau forme ces souvenirs épisodiques », explique Mme St. Jacques, professeure de psychologie à la University of Alberta. « Nous en savons beaucoup sur la manière dont le cerveau emmagasine ces expériences, mais nous ne pouvons pas vraiment examiner ce qui s’y passe lorsque les gens sont en train de les vivre. Toutefois, grâce aux avancées technologiques, nous pouvons maintenant reproduire le monde réel en laboratoire. »

C’est ce que Mme St. Jacques tentera de réaliser grâce à sa Bourse de recherche Sloan. Son équipe produit des vidéos du monde réel en 360 degrés dans le but de créer des environnements immersifs en réalité virtuelle.

« Notre laboratoire est muni d’un casque qui présentera les vidéos en 3D afin d’offrir une expérience immersive. Les gens pourront ainsi vivre l’expérience à la première personne, comme s’ils étaient dans le monde réel, alors qu’ils seront en fait en observation grâce à un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM), explique-t-elle. Nous pourrons ainsi examiner l’activité neuronale dans le cerveau en temps réel et comprendre comment les souvenirs sont formés. »

Les troubles de la mémoire réelle caractérisent certaines maladies comme la maladie d’Alzheimer, dit-elle, « mais nous ne savons pas vraiment comment le cerveau emmagasine les expériences vécues. J’espère que les découvertes que nous ferons pourront aider à mieux comprendre ce type de troubles et de maladies. »

Mme St. Jacques se dit honorée de recevoir « une récompense aussi prestigieuse » que la Bourse de recherche Sloan. Le financement servira à embaucher du personnel de laboratoire et à couvrir les dépenses liées à l’IRM.

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Headshot of Örjan Sandred, 2022 winner of a Guggenheim Fellowship in music

Un compositeur suédois-canadien crée une nouvelle forme de musique grâce à l’intelligence artificielle

Örjan Sandred, professeur de composition à la University of Manitoba, s’est vu décerner en 2022 une Bourse de recherche Guggenheim pour l’appuyer dans la réalisation d’un projet axé sur la musique électronique en direct contrôlée par l’intelligence artificielle. Le compositeur d’origine suédoise-canadienne collabore avec le quatuor à cordes Stenhammar à la création de la composition.

Une grande partie du travail de M. Sandred est axé sur la recherche de nouvelles méthodes de composition, y compris les techniques de composition à base de règles assistée par ordinateur, où celui-ci assiste la personne qui compose. Ses pièces musicales font appel à la musique électronique en direct et, à l’occasion, au traitement vidéo en direct, des techniques qui emploient des microphones et des caméras vidéo afin d’opérer un contraste entre les stimuli visuels et auditifs.

M. Sandred explique que l’intelligence artificielle l’a amené à approfondir la manière dont les paramètres musicaux comme la pulsation, le rythme, la tonalité et le timbre interagissent pour générer de puissantes expressions musicales. « La musique se forme ultimement dans le cerveau, voilà pourquoi il s’agit selon moi d’un excellent outil permettant de mieux comprendre le cerveau humain. Les structures musicales sont le reflet de son fonctionnement. »

Par l’entremise d’une commande du Conseil des arts du Manitoba à la pianiste Megumi Masaki, M. Sandred a pu mener à bien une étude préliminaire pour son projet lié à la Bourse de recherche Guggenheim, qui lui a permis d’examiner la façon dont un ordinateur peut apprendre le style d’une prestation de piano au moyen de cartes auto-organisatrices, pour ensuite formuler une réponse musicale basée sur ces apprentissages.

La musique de M. Sandred se retrouve sur les albums Sonic Trails (2020) ainsi que Cracks and Corrosion (2009), et la deuxième édition de son livre, The Musical Fundamentals of Computer Assisted Composition, est maintenant disponible.

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Headshot of Nicolas Papernot, winner of 2022 Sloan Research Fellowship in electrical and computer engineering

Un chercheur décèle des erreurs en intelligence artificielle afin de renforcer la confiance du public

Pour que l’intelligence artificielle (IA) atteigne son plein potentiel en matière de bienfaits pour la société, elle doit gagner la confiance du public. Le renforcement de cette confiance est l’objet de recherche du chercheur en informatique Nicolas Papernot, lauréat d’une Bourse de recherche Sloan en 2022.

« Je m’intéresse essentiellement aux liens entre l’IA, ou l’apprentissage automatique, et la sécurité informatique, la confidentialité et la confiance en général, explique le professeur de la University of Toronto. Mon équipe et moi tentons d’élucider les raisons pour lesquelles les algorithmes d’apprentissage automatique échouent dans le but d’améliorer la confiance des humains et de la société en général envers ces algorithmes lorsqu’ils sont déployés et qu’on doit se fier à leurs prévisions. »

Par exemple, l’apprentissage automatique permet de reconnaître la voix humaine lorsque l’on s’adresse à une assistance virtuelle au téléphone, ou encore à des haut-parleurs intelligents. « Dans l’une de nos études, nous avons découvert que si vous vous adressez à une assistance vocale en parlant à travers un tube, cette dernière associera votre voix à celle d’une autre personne. Vous pouvez même ajuster la longueur du tube pour faire croire au modèle d’apprentissage que vous êtes une personne précise. »

« Voilà qui démontre que les algorithmes d’apprentissage ont des façons bien différentes de déchiffrer les modèles perçus dans les données traitées, comparativement à l’être humain. Il y a donc une sorte d’écart sémantique entre la manière dont ils formulent leurs prévisions et la manière dont des entités malveillantes peuvent exploiter le tout. »

L’équipe de M. Papernot a également été en mesure de démontrer que, dans certaines circonstances, un classificateur d’images pourrait confondre un panneau d’arrêt avec un panneau de cession de passage.

Les activités de recherche du chercheur visent à cibler ce qui doit être corrigé dans les algorithmes afin de pallier les problèmes de sécurité et de confidentialité qui minent la confiance des gens à l’égard de l’IA. Les réserves du public en ce qui a trait à la technologie peuvent restreindre sa mise à contribution dans des domaines comme la médecine ou les services publics.

« À l’heure actuelle, nous ne savons pas vraiment à quel moment on peut avoir confiance en la véracité des prévisions générées par l’apprentissage automatique. C’est donc l’une des principales raisons qui motivent nos travaux de recherche, notamment pour se doter de mécanismes à sécurité intégrée fiables permettant de déterminer lorsqu’une prévision sera inexacte ou exacte. »

M. Papernot se dit « très touché » par l’obtention de la Bourse de recherche Sloan.

« Cette distinction me confirme que nous pouvons continuer de cibler des problèmes présentant un haut risque en matière de recherche, explique-t-il, car c’est ainsi que l’on réalise les plus grandes percées. Cette validation externe qui confirme que l’on s’intéresse aux bons problèmes est toujours la bienvenue lorsque l’on prend davantage de risques. »

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Headshot of Claudia Mitchell, winner of the 2022 José Vasconcelos World Award of Education

Une professeure démontre que les petits projets peuvent mener à de grands changements sociaux

La professeure Claudia Mitchell de l’Université McGill a reçu le Prix mondial de l’éducation José-Vasconcelos en 2022 en reconnaissance de son engagement de longue date envers l’éducation comme un moyen de transformer la vie des jeunes, particulièrement les jeunes provenant de groupes marginalisés.

Le comité de sélection a salué les travaux de Mme Mitchell visant à régler des problèmes sociaux épineux qui touchent les filles dans divers pays, ses projets novateurs et adaptatifs couronnés de succès ainsi que ses activités d’enseignement et de recherche.

« Comme je m’intéresse beaucoup aux enjeux de justice sociale, explique Mme Mitchell, je travaille surtout sur les questions d’équité entre les genres, de violence fondée sur le genre ainsi que de l’augmentation du nombre de filles fréquentant l’école, mais aussi sur la manière de susciter la participation des garçons et des jeunes hommes à ce type d’enjeux. »

Elle a souvent recours à la cinématographie dans le cadre de ses projets, utilisant principalement des téléphones cellulaires pour faire des vidéos. « Nous faisons également de la recherche par amorce photo et utilisons des photos ou des dessins pour explorer des enjeux difficiles à expliquer, mais souvent beaucoup plus percutants en images. »

La participation des collectivités fait partie intégrante des travaux de Mme Mitchell. « Il est très important de faciliter le dialogue et de collaborer avec elles. »

Une grande partie de son travail se déroule en Afrique subsaharienne. « À l’heure actuelle, nous faisons beaucoup de travail en Sierra Leone, où on dénote des problèmes particulièrement importants en ce qui a trait au genre », affirme-t-elle.

Mme Mitchell estime que l’obtention du Prix mondial de l’éducation José-Vasconcelos renforce la valeur de ses travaux. Elle indique aussi aux jeunes chercheuses et chercheurs que ce type de recherche en vaut la peine et que c’est parfois en travaillant avec un petit nombre de personnes qu’on peut susciter le changement.

Elle donne un exemple : « En Afrique du Sud, dix filles ont mené un projet dans le cadre duquel elles ont réalisé des films sur pellicule au sujet du mariage forcé et précoce. Les membres de leur communauté les ont vus, et le chef et d’autres personnes ont décidé de changer les choses. Ces personnes se sont rendues à l’Assemblée législative de Pietermaritzburg et ont réussi à faire entériner un protocole au sujet des mariages forcés et précoces dans une région. »

« Ces retombées sont très importantes, tout comme le fait que les gens en soient témoins, puisqu’elles témoignent de la valeur de ce genre de travail. »

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Headshot of Geoff Mann, winner of 2022 Guggenheim Fellowship for geography

Affronter un avenir incertain : un chercheur de la Simon Fraser University explore la manière dont la société compose avec les défis

Le spécialiste de la géographie humaine Geoff Mann a remporté une Bourse de recherche Guggenheim en 2022 pour ses travaux sur la science et l’économie des changements climatiques. Directeur du Centre d’économie politique mondiale de la Faculté de l’environnement de la Simon Fraser University, M. Mann étudie l’incertitude à laquelle les êtres humains sont confrontés aujourd’hui, particulièrement celle entourant les changements climatiques, ainsi que l’évolution de la manière dont ils tentent de composer avec elle, que ce soit sur les plans politique, économique, institutionnel ou culturel.

« Je m’intéresse tout particulièrement à l’incertitude au sens large. Nous vivons à une époque où l’avenir semble de moins en moins reluisant, surtout avec les problèmes découlant des changements climatiques. Le passé peut de moins en moins nous fournir les outils dont nous avons besoin pour l’affronter puisqu’il est de plus en plus différent de ce que nous avons déjà vécu. »

M. Mann examine la manière dont les économistes, les responsables politiques, les scientifiques et la classe politique tentent de composer avec cette incertitude. Il pense que les mouvements « réactionnaires d’extrême droite » observés actuellement sont motivés par le désir de certaines personnes d’arrêter le temps et de retrouver la prévisibilité réconfortante d’un temps passé.

« Je m’intéresse au capitalisme, dit-il, en particulier à sa théorie, à son histoire, à ses politiques et à son économie. » Récemment, son attention s’est tournée vers le problème des changements climatiques et la manière dont la pensée économique est utilisée pour élaborer ou gérer des politiques destinées à s’y attaquer.

« Je suis très critique du rôle de l’économie à cet égard, car je pense qu’elle n’a en fait qu’un effet placebo, explique-t-il. Elle apaise faussement les inquiétudes et laisse croire que nous avons des réponses, alors qu’elles sont en fait largement insuffisantes pour régler le problème. »

Au cours des dernières années, M. Mann s’est exprimé dans la presse au sujet des approches économiques qui, à son avis, devraient servir de normes dans tous les domaines, y compris l’inégalité, la politique monétaire et les changements climatiques. Grâce au soutien de la Bourse de recherche Guggenheim, il travaillera à la rédaction d’un nouvel ouvrage sur les vaines tentatives de la société pour composer avec l’incertitude actuelle.

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Headshot of Alexander Kupers, a 2022 winner of a Sloan Research Fellowship in computer and mathematical sciences

La Fondation Sloan souligne les activités de recherche en topologie

Grâce à ses travaux de recherche en topologie, soit les mathématiques des figures géométriques, Alexander Kupers, chercheur à la University of Toronto à Scarborough, s’est vu décerner une Bourse de recherche Sloan.

Selon lui, un aspect surprenant de la topologie est le fait que les figures simples, comme les disques et les sphères, peuvent en fait présenter des symétries complexes.

« En principe, si vous maîtrisez la symétrie d’une certaine figure, alors vous comprenez très bien cette figure, explique-t-il. Vous pouvez ensuite utiliser cette symétrie pour comprendre tous les problèmes dans lesquels est comprise cette figure. »

« En étudiant ces figures, surtout en hautes dimensions, on réalise qu’une multitude de rapprochements intéressants peuvent être établis avec d’autres branches des mathématiques, ou avec la physique théorique. »

M. Kupers se réjouit de l’obtention de la Bourse : « C’est un honneur de remporter une distinction de ce calibre. Bon nombre de mathématiciennes et mathématiciens d’exception ont obtenu une Bourse de recherche Sloan par le passé. »

Le chercheur compte utiliser les fonds de la Bourse de recherche Sloan pour embaucher d’autres postdoctorantes et postdoctorants et favoriser un environnement de recherche offrant un meilleur soutien aux doctorantes et doctorants de son équipe de recherche.

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Headshot of Yong-Baek Kim, winner of a 2022 Guggenheim Fellowship in physics

Un chercheur en matériaux quantiques remporte la seule Bourse de recherche Guggenheim en physique décernée en 2022

Yong Baek Kim, professeur à la University of Toronto, a remporté une Bourse de recherche Guggenheim en 2022 pour ses travaux sur les nouvelles propriétés des matériaux quantiques. Les activités de recherche de M. Kim, qui est également directeur du Centre de matériaux quantiques de l’Université, portent sur la physique théorique de la matière quantique condensée, à savoir l’étude de la matière et de son comportement exotique lorsque des électrons, tel qu’ils sont représentés par le modèle quantique de l’atome, sont assujettis à des conditions extrêmes comme de basses températures ou une pression élevée.

« Nous tentons d’élucider des propriétés physiques émergentes difficilement compréhensibles, explique M. Kim. Dans le cas de nombreux matériaux, les interactions entre les électrons sont d’une importance fondamentale, et même si l’on comprend le mouvement d’un seul électron, on ne peut prédire les mouvements d’un grand nombre d’entre eux. »

Les travaux de M. Kim pourraient servir aux technologies quantiques, y compris à l’informatique quantique. Ses principales contributions comprennent l’élaboration de la théorie des liquides de spin quantiques dans des matériaux quantiques à fort couplage spin-orbite ainsi que des propositions théoriques liées à la détection expérimentale de nouvelles quasi-particules dans des phases quantiques organisées selon leur topologie, qui pourraient servir à des technologies quantiques futures.

M. Kim est le seul chercheur à avoir reçu une Bourse de recherche Guggenheim en physique en 2022.

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Headshot of Victoria Kapsi, a 2022 winner of the Albert Einstein World Award of Science for astronomy

Une astrophysicienne étudie les mystérieux sursauts radio rapides

Victoria Kaspi, professeure à l’Université McGill et sommité mondiale de l’étude des étoiles à neutrons, a remporté le Prix mondial des sciences Albert-Einstein en 2022. Directrice de l’Institut spatial Trottier de McGill, Mme Kaspi a contribué à faire du Canada un chef de file mondial en astrophysique.

Le Prix mondial des sciences Albert-Einstein lui a été accordé principalement en reconnaissance de ses travaux portant sur les magnétoiles, de jeunes étoiles à neutrons disposant d’un champ magnétique considérable qui émettent des rayons X et des rayons gamma de haute intensité.

« Ce sont des objets spectaculaires et très intéressants, dit-elle. J’ai adoré les étudier, et c’est ce que j’ai fait pendant au moins une quinzaine d’années. »

Plus récemment, Mme Kaspi s’est intéressée aux sursauts radio rapides, des émissions soudaines d’ondes radio de durée variant d’une fraction de milliseconde à trois secondes qui proviennent de sources à l’extérieur de la galaxie de la Terre. Le processus astrophysique qui en est à l’origine est encore incompris. On estime que les sursauts radio rapides produisent en une milliseconde autant d’énergie que le soleil en produit en trois jours.

Mme Kaspi dirige le projet de sursauts radio rapides CHIME qui, à l’aide du télescope CHIME, a permis d’en détecter davantage qu’avec tous les autres types de radiotélescopes réunis.

Au sujet de l’obtention du Prix mondial des sciences Albert-Einstein, la chercheuse affirme qu’il est parfois « embarassant » d’être choisie comme lauréate d’un prix parce que ses réalisations sont le fruit d’un travail d’équipe. « Il n’en demeure pas moins que ces reconnaissances procurent de nombreux avantages tangibles pour mon projet de recherche et, du même coup, pour la recherche canadienne. » Cela comprend, ajoute-t-elle, celui de faciliter le recrutement d’étudiantes et d’étudiants, et de postdoctorantes et postdoctorants pour son équipe.

« Je crois également que ça rehausse d’un cran les critères d’excellence pour tout le monde et permet de faire venir au Canada des personnes fantastiques qui ne seraient peut-être jamais venues autrement. Parfois, elles décident de s’y établir et de lancer leurs propres projets de recherche. C’est tout simplement formidable pour le pays. »

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Un chercheur en informatique perfectionne les applications du traitement de maillages 

Le chercheur en informatique Alec Jacobson de la University of Toronto a remporté en 2022 une Bourse de recherche Sloan pour ses contributions en matière de traitement de maillages, une technique qui trouve ses applications autant en simulation climatique, en biomédecine et en robotique qu’en architecture.

« Tout repose sur la manière de représenter des formes à deux et trois dimensions à l’ordinateur, pour ensuite les manipuler, les analyser et espérer leur trouver une application concrète », explique M. Jacobson.

« Le traitement de maillages est issu de l’infographie, où les formes peuvent revêtir l’aspect de personnages ou de décors, ou encore d’effets visuels ou de jeux vidéo. Le procédé est également utilisé en fabrication numérique ou en conception d’objets ou d’équipements, y compris en soins de santé et en sciences médicales, lorsque l’on doit représenter l’anatomie humaine ou des parties du corps. »

« Il faut s’assurer que les algorithmes que nous créons sont en mesure de déchiffrer les données désordonnées recueillies sur le terrain. Il existe heureusement d’excellents moyens de recueillir des données pour la géométrie tridimensionnelle. Désormais, même les téléphones cellulaires permettent de récolter des données 3D. Par contre, le tout génère beaucoup de données inutiles pouvant causer des problèmes aux algorithmes existants, et c’est pourquoi la majorité du travail consiste à s’assurer que les algorithmes fonctionnent correctement avec des données désordonnées. »

M. Jacobson révèle que l’obtention d’une Bourse de recherche Sloan fut une grande surprise, puisqu’il a présenté sa candidature à quelques reprises sans qu’elle soit retenue.

« C’est toujours décevant de voir sa candidature rejetée, admet-il. Les exigences quant au nombre d’années écoulées depuis l’obtention d’un doctorat par les candidates et candidats ont été assouplies, et j’ai pu présenter à nouveau une demande. L’obtention de cette bourse est à la fois un réel honneur et une expérience vertigineuse, car la liste des lauréates et lauréats précédents fixe la barre très haut. »

Le chercheur compte utiliser les fonds associés à la bourse pour embaucher des doctorantes et doctorants et leur offrir un salaire compétitif. Il ajoute que le financement permettra aussi à lui et à des membres de son équipe d’assister à des conférences pour diffuser les résultats de leurs travaux de recherche.

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Un précurseur de l’intelligence artificielle explore un nouveau type d’algorithme d’apprentissage profond

Un précurseur du domaine de l’intelligence artificielle, Geoffrey Hinton, a remporté deux prestigieuses distinctions internationales en recherche en 2022, soit une médaille de la Société royale du Royaume-Uni et un prix Princesse des Asturies en recherche scientifique et technique. Le professeur émérite de la University of Toronto partage le prix Princesse des Asturies avec trois autres sommités en apprentissage profond, une branche de l’intelligence artificielle, soit Yoshua Bengio (Université de Montréal), Yann LeCun (Université de New York) et Demis Hassabis (DeepMind).

Ses travaux révolutionnaires en apprentissage profond, qui vise à reproduire la manière dont l’être humain acquiert certaines connaissances, ont stimulé le progrès dans de nombreuses sphères.

« J’essaie de comprendre la manière dont le cerveau apprend, explique-t-il au sujet de ses travaux de recherche. Les différentes tentatives visant à comprendre la mécanique d’apprentissage du cerveau se sont révélées utiles en ingénierie. »

« L’algorithme de rétropropagation, notamment, est à l’origine de la formation de presque tous les grands réseaux neuronaux. » Le chercheur explique que la rétropropagation était d’abord une hypothèse sur la façon dont le cerveau acquiert des connaissances, mais à présent, personne ne sait si le cerveau effectue véritablement de la rétropropagation.

« Et je pense qu’il n’en fait pas, admet-il. C’est pourquoi j’estime que la technologie actuelle fonctionne différemment du cerveau, mais que le principe peut certainement être fort utile en ingénierie. Tous ces grands modèles de langage et de vision artificielle ont recours à la rétropropagation. »

M. Hinton indique de la rétropropagation fonctionne uniquement si le réseau neuronal possède un parfait modèle de lui-même. « Je crois que le cerveau n’en possède pas, avance-t-il, et que le matériel analogique n’y parviendra pas. Donc, si l’on veut apprendre par l’entremise de matériel analogique, il faudra mettre au point un autre type d’algorithme. »

La réponse à ce problème est l’objet des études actuelles menées par M. Hinton.

« On se demande quel type d’algorithme d’apprentissage peut utiliser le matériel analogique. Le cerveau est de toute évidence doté d’un très bon algorithme d’apprentissage, mais il n’est peut-être pas aussi sophistiqué que celui des réseaux neuronaux profonds actuels. »

« Pendant une longue période, l’objectif était de mettre au point des réseaux neuronaux artificiels aussi performants que les réseaux humains. Selon moi, les réseaux artificiels fonctionneront mieux que leur équivalent humain. »

M. Hinton est aussi conseiller scientifique en chef à l’Institut Vecteur pour l’intelligence artificielle ainsi que vice-président et ingénieur associé à Google. En 2018, il a remporté le prix Turing, souvent considéré comme le « prix Nobel en informatique ».

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Un anthropologue s’intéresse aux origines du mouvement mondial du militantisme politique autochtone

Grâce au soutien d’une Bourse de recherche Guggenheim remportée en 2022, l’anthropologue Michael Hathaway pourra se consacrer pendant un an à l’approfondissement de ses travaux de recherche sur la formation de réseaux autochtones sur la côte du Pacifique.

À titre de directeur du Centre David Lam en études asiatiques de la Simon Fraser University, M. Hathaway s’intéresse au déterminisme environnemental mondial ainsi qu’aux droits autochtones en Asie. Ses activités de recherche actuelles portent sur des délégations autochtones ayant visité la Chine depuis le Japon, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans les années 1970. Une fois de retour dans leur pays, ces groupes autochtones ont remis en question les systèmes coloniaux, inspirés par ce qu’ils ont observé en Chine.

M. Hathaway explique que ces délégations étaient reçues sur l’invitation du dirigeant du Parti communiste chinois Mao Zedong. « Il a invité une délégation du Canada, trois du Japon, une de l’Australie et une de la Nouvelle-Zélande. » Partout dans le monde, de nouvelles figures militantes issues de communautés autochtones ont commencé à lire Le petit livre rouge, une compilation de citations du dirigeant du Parti communiste chinois faisant l’apologie d’une version maoïste du socialisme.

« Il a tenté de les convaincre qu’en Chine, les peuples qualifiés de “minorités ethniques” avaient une meilleure situation qu’ailleurs dans le monde. Des délégations ont visité une université bien financée où le corps professoral issu de minorités ethniques enseignait à un groupe étudiant également issu de minorités ethniques, et lisait des livres dans des langues propres à ces minorités. Or, comme rien de tel n’existait dans les pays d’origine des délégations, le tout laissait souvent une forte impression. »

« Ces visites ont commencé à influencer leur point de vue, poursuit M. Hathaway. Plutôt que d’adopter une perspective locale ou nationale, ces groupes ont commencé à se considérer comme des peuples du monde. Certains groupes ont par la suite accueilli des délégations étrangères dans leur pays pour poursuivre leurs travaux communs. »

M. Hathaway, qui se trouve actuellement en Nouvelle-Zélande, où quelques personnes ayant participé à une visite en Chine en 1975 sont toujours en vie, y passera plusieurs mois afin d’étudier les liens du pays avec le mouvement. Le chercheur tente de déterminer l’influence qu’a eue la visite sur les stratégies politiques, les priorités et les objectifs de la délégation.

Au Japon, des efforts de revitalisation des langues ont été entrepris par une délégation de retour de Chine. C’est environ à la même époque que s’est formé au Canada le Conseil mondial des peuples autochtones sous la direction de George Manuel, membre de la Nation secwepemc de la Colombie-Britannique, un regroupement qui s’inscrit dans la foulée du mouvement.

Les travaux de M. Hathaway en Nouvelle-Zélande lui ont d’ailleurs permis d’accéder à des archives témoignant de faits ayant eu lieu au Canada, un avantage inattendu. « C’est fascinant d’avoir pu trouver des archives maories en Nouvelle-Zélande à propos d’événements qui se sont déroulés au Canada, mais qui ne se trouvent dans aucune archive canadienne. »

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Un médecin est récompensé pour ses travaux promouvant la qualité en recherche

En 2022, Gordon Guyatt, professeur à la McMaster University, a obtenu un Prix de la Fondation Einstein pour la promotion de la qualité en recherche pour ses travaux pionniers en médecine fondée sur les données probantes.

Le Dr Guyatt, à qui l’on doit l’expression « médecine factuelle », figure parmi les scientifiques dont les travaux sont les plus cités au monde. Sa première définition de l’expression est parue dans un article publié en 1991. Aujourd’hui, l’expression est utilisée à l’échelle mondiale pour désigner les soins de santé fondés sur les données probantes les plus récentes et de la plus haute qualité.

« En médecine factuelle, il faut procéder à des revues systématiques des meilleures données probantes pour orienter sa pratique », explique-t-il. Dr Guyatt a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de méthodes permettant d’effectuer de bonnes revues systématiques.

« Il s’agit d’un autre moyen de rehausser la qualité en recherche. »

En collaboration avec Andrew Oxman de l’Institut de santé publique de la Norvège et Holger Schunemann, professeur à la McMaster University, le Dr Guyatt a aussi grandement contribué à la mise au point de l’approche GRADE en recherche médicale.

Cette approche propose un cadre pour élaborer et présenter des synthèses de données probantes ainsi qu’une structure permettant de formuler des recommandations de pratique clinique à partir de données probantes. Grâce à cette approche, les prestataires de soins de santé peuvent accéder à des recommandations claires et concises sur le traitement d’une affection donnée, améliorant ainsi les soins médicaux prodigués aux patientes et patients.

Les travaux du Dr Guyatt visant à améliorer la recherche comprennent également d’importantes contributions à la qualité des essais cliniques aléatoires et à l’évaluation de l’état de santé de patientes et patients.

L’approche GRADE est utilisée par plus de 110 organisations à l’échelle mondiale, y compris l’Organisation mondiale de la santé.

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Un chercheur en mathématiques pures envisage les applications à long terme

Lorsqu’il est question des avancées du domaine de la géométrie algébrique au fil des siècles, Michael Groechenig, professeur et mathématicien à la University of Toronto, « les comparerait en quelque sorte à la philosophie ». « Les problèmes que nous tentons de résoudre aujourd’hui proviennent de quelque part. » Le milieu de la recherche s’est heurté à ces problèmes au cours d’un long processus; ils ont leur propre passé. Le domaine a radicalement changé au cours du dernier siècle.

« Les mises en application sont possibles, affirme M. Groechenig, mais seul un petit pourcentage des travaux de recherche en mathématiques mène à des applications concrètes. » Cependant, lorsque c’est le cas, il s’agit habituellement d’une percée majeure.

« Bien souvent, ces applications sont trouvées non pas des décennies plus tard, mais des centaines d’années plus tard. Ainsi, dans un certain sens, j’ai l’impression que la raison d’être d’un spécialiste des mathématiques pures comme moi consiste aussi à préserver ce savoir et à s’assurer que nous n’oublions pas qu’il puisse se perdre. C’est une façon de perpétuer la tradition, de passer le flambeau à la prochaine génération de mathématiciennes et mathématiciens et même aux ingénieures et ingénieures et aux autres personnes qui travaillent peut-être aux mises en application. »

Les travaux de M. Groechenig portent sur les espaces de modules.

Il estime que l’obtention d’une Bourse de recherche Sloan revêt un caractère spécial puisqu’elle représente en quelque sorte l’approbation de ses collègues.

« C’est bien de recevoir de temps à autre des encouragements pour son travail. On passe souvent de longues périodes à ne recevoir que peu de rétroaction. L’échec fait partie intégrante de la recherche. Parfois c’est bon de voir ses réalisations reconnues par ses homologues. »

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Une pionnière en fragmentation du paysage remporte un prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA

Lenore Fahrig, professeure de biologie à la Carleton University, s’est vu décerner un prestigieux prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA en 2022 pour ses contributions au domaine de l’écologie spatiale. Mme Fahrig s’intéresse aux incidences de la fragmentation des habitats et de la rupture de liens entre les zones résiduelles sur la biodiversité.

Elle partage le prix, d’une valeur de 400 000 euros, avec deux autres écologistes, Simon Levin et Steward Pickett, pour leurs travaux intégrant la dimension spatiale à la recherche sur les écosystèmes.

Les études de Mme Fahrig sur la fragmentation du paysage visent à répondre aux questions pratiques suivantes : est-ce préférable d’aménager une grande aire protégée, ou plutôt de multiples aires de petite taille? Devrait-on créer des « corridors écologiques » entre les aires protégées? Comment la disposition des routes affecte-t-elle les écosystèmes?

Le comité de sélection souligne que la lauréate a su « mettre au point des moyens fondés sur la théorie et les données pour véritablement atténuer les effets de la perte d’habitats grâce à la conservation de la connectivité. « Ses études mettent en lumière le rôle central des réseaux de routes et des petites aires protégées dans la modification de la répartition et de la quantité des espèces ».

Par ses travaux sur l’incidence de la structure du paysage sur la quantité, la répartition et la persistance des organismes, la scientifique a pu démontrer l’importance des petites zones protégées. Comme la structure du paysage est lourdement affectée par l’activité humaine, comme la foresterie, l’agriculture ou le développement, les conclusions de ses études servent à la prise de décisions liées à l’aménagement du territoire.

« On a tendance à croire que les grandes espèces ou celles en voie de disparition se portent mieux dans un vaste espace, comme les espèces qui évoluent mieux à l’intérieur d’une forêt par exemple, explique-t-elle. L’idée semble logique, car si vous avez dix petits espaces, vous aurez davantage de zones limitrophes et moins de zones de forêt intérieure nécessaires à la survie de ces espèces. Pour cette raison, certaines personnes croient qu’il y a davantage de biodiversité dans un grand espace plutôt que dans de nombreux petits espaces. »

« Voilà qui est problématique, parce que si l’on assume qu’il y a peu de biodiversité dans les petites zones d’habitat, cela signifie que des milliers de petits espaces ne seront pas protégés, alors qu’ils renferment pourtant une grande variété d’espèces, poursuit la chercheuse. Si ces zones sont détruites, la perte de biodiversité est énorme. »

Mme Fahrig est à l’origine de la création de nouvelles sous-disciplines, comme la conservation de la connectivité. Des centaines d’organisations du monde entier se sont appuyées sur ses travaux de recherche pour améliorer leurs politiques et pratiques de conservation.

Mme Fahrig a également remporté une Bourse de recherche Guggenheim en 2021.

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Un chercheur en informatique travaille sur des modèles génératifs en apprentissage profond

David Duvenaud, professeur adjoint en informatique à la University of Toronto, est lauréat d’une Bourse de recherche Sloan de 2022 pour ses travaux de recherche en apprentissage profond.

Ses travaux, explique-t-il, visent à concevoir des modèles génératifs, lesquels peuvent en principe, contrairement aux classifieurs ou aux prédicteurs décisionnels, répondre à n’importe quelle question dans un domaine, en plus de savoir classer ou prédire l’information.

« Par exemple, dans un contexte médical, on pourrait concevoir un classifieur qui prédirait la probabilité d’une maladie d’après toutes les données connues sur une patiente ou un patient. Mais si l’on concevait plutôt un modèle génératif, on pourrait demander la probabilité conjointe de plusieurs maladies en même temps, ou demander quelles sont les données représentatives des patientes et des patients qui présentent la maladie. Cela nous permet de vérifier la qualité du modèle, et de prendre des décisions plus poussées. »

Un modèle génératif, observe-t-il, facilite généralement l’intégration de plusieurs types de données.

M. Duvenaud compte utiliser le financement associé à sa bourse, une subvention de recherche sans restriction, pour permettre à son équipe de créer des « modèles profonds à temps continu en mode natif. »

« Le traitement des données recueillies sur une longue période, comme les dossiers médicaux, s’est généralement fait en divisant le temps entre différentes corbeilles, et en faisant la moyenne de toutes les données contenues dans une même corbeille. Si elle est typiquement simple et rapide, cette manière de faire exige d’écraser les données dans un format préétabli, avant même que le modèle puisse les saisir. À la place, nous élaborons des modèles qui pourront intégrer les données dans un format beaucoup plus brut. Il faut pour cela que la configuration soit un peu plus réfléchie, et le fait qu’on utilise un modèle génératif exige une étape de plus, appelée l’inférence approximative. Il faut toutefois reconnaître que ces méthodes complexes reposaient beaucoup sur les épaules des utilisatrices et utilisateurs, qui devaient se charger de leur propre prétraitement. On tente donc en quelque sorte d’automatiser la démarche de modélisation scientifique. »

Au sujet de la Bourse de recherche Sloan, M. Duvenaud déclare : « J’ai accepté, il y a deux ans, que je ne l’aurais jamais. J’avais atteint l’âge maximal d’admissibilité. Mais l’an dernier, les règles ont changé pour inclure quiconque n’a pas obtenu sa permanence. Je suis particulièrement reconnaissant envers les personnes qui m’ont aidé en écrivant des lettres, à qui j’ai eu l’odieux de demander un coup de main assez chronophage. »

Il souligne que ce type de prix aide à « présenter au monde extérieur des personnes qui sont perçues comme étant productives et générant des retombées dans leur domaine. »

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Un chercheur change notre façon de comprendre et de traiter le cancer

John Dick, un pionnier de renommée mondiale en biologie des cellules souches cancéreuses, est lauréat d’un Prix international Canada Gairdner 2022. Ses travaux révolutionnaires sur les cellules souches leucémiques ont transformé notre façon de comprendre, de diagnostiquer et de traiter la leucémie aiguë myéloïde.

« Nos travaux de recherche visent à comprendre ce qui caractérise une cellule souche, et ce qui peut la corrompre », explique le professeur de la University of Toronto.

Depuis plus de trois décennies, les travaux de M. Dick révolutionnent la compréhension de l’hématopoïèse normale et leucémique. Comme scientifique principal et titulaire de la chaire de recherche du Canada en biologie des cellules embryonnaires au Centre de cancérologie Princess Margaret de Toronto, ses découvertes ont changé les perspectives sur l’origine et la nature du cancer et rendu possible de nouvelles approches en matière de traitement.

On doit à M. Dick la découverte des cellules souches leucémiques chez une personne présentant une leucémie aiguë myéloïde. C’est ainsi qu’il a pu être établi que les cellules cancéreuses ne sont pas toutes égales : seules certaines cellules leucémiques rares peuvent s’autorenouveler, une caractéristique distinctive des cellules souches.

Sa découverte montre que « quand on fait la transplantation sur une souris, seulement une cellule sur un million peut vraiment reproduire la leucémie. C’est ce qui nous conduit à l’idée que la leucémie n’est qu’une caricature du développement normal. On a une cellule souche qui peut régénérer une grande quantité de sang : c’est une cellule puissante. Or, il s’avère que la leucémie fonctionne d’une manière semblable; il existe de rares cellules souches leucémiques qui font que le cancer se développe. »

« Quand nous avons commencé à nous y intéresser de plus près, nous avons constaté que tout comme les cellules souches normales, ces cellules souches leucémiques sont soit en dormance, soit lentes à se reproduire. Cela leur permet d’échapper à la chimiothérapie conventionnelle. C’est pour cette raison que la leucémie semble disparaître, avant de revenir en force à partir de cellules souches leucémiques survivantes. »

La mise au jour de dissemblances entre cellules cancéreuses a marqué « un tournant dans la compréhension et l’étude du cancer. » C’est ce qui a mené à l’exploration de cellules souches dans d’autres cancers humains (sein, cerveau, côlon, pancréas, peau, foie).

Les travaux de M. Dick montrent l’importance d’éradiquer en thérapie les cellules souches cancéreuses, et de mettre au point des traitements qui ciblent les failles de ces cellules.

Même s’il a toujours travaillé dans des laboratoires de recherche, celui de l’hôpital pour enfants SickKids, à Toronto, a donné un sens à sa carrière dès le début. Quand il traversait le bâtiment, il passait devant le service d’hématologie et d’oncologie.

« Je voyais des enfants, parfois très malades, sans cheveux, déambulant avec leur soluté. On pouvait voir les ravages causés par le cancer; ça nous mène vraiment à canaliser nos efforts. Chaque jour, on voit la même scène, et on comprend que ce travail n’est pas qu’abstrait, c’est bien plus qu’une énigme à résoudre : il fait vraiment une différence. »

« Et quand on mesure l’importance de ce travail, il y a un impératif qui s’impose : on sait combien c’est important et qu’il faut continuer. Il y a aussi un sentiment d’urgence qui s’installe, où on s’oblige à faire mieux. Il y a encore trop d’échecs de traitement pour trop de personnes, et il faut améliorer ça. »

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Les travaux d’un biochimiste s’intéressant aux nanoparticules lipidiques captivent le monde

Au fil de sa carrière, Pieter Cullis a reçu de nombreuses récompenses internationales pour ses travaux révolutionnaires ayant contribué à la mise au point de vaccins à ARN messager (ARNm) hautement efficaces contre la COVID-19. Sa plus récente récompense, un Prix international Gairdner Canada, revêt toutefois une importance particulière.

« Il s’agit d’un prix canadien, souligne le biochimiste et physicien de la University of British Columbia.   Dans cette optique, c’est un réel honneur, parce qu’il s’agit d’une récompense de mon propre pays. »

M. Cullis partage le prix avec Katalin Karikó, vice-présidente principale des traitements par remplacement de protéines ARN à BioNTech SE et professeure associée à l’Université de Pennsylvanie, ainsi que Drew Weissman, directeur de l’Institut Penn pour l’innovation de l’ARN de l’Université de Pennsylvanie. Les trois scientifiques ont mis au point un moyen d’acheminer des médicaments par des ARNm à nucléoside modifié et des nanoparticules lipidiques (LNP), soit les éléments à la base des vaccins à ARNm.

Mme Karikó et M. Weissman ont découvert un moyen de concevoir l’ARNm tandis que M. Cullis a conçu le mécanisme de livraison permettant de l’administrer.

Dans le mécanisme de livraison de l’ARNm, les LNP forment une bulle protectrice qui pénètre les cellules ciblées afin de livrer des instructions génétiques.

M. Cullis s’intéresse à la chimie des lipides et à la formation des LNP depuis quatre décennies. De nouvelles découvertes effectuées dans le cadre de ses recherches ont parfaitement coïncidé avec le besoin d’un vaccin contre la COVID-19, ce qu’il a qualifié « d’être au bon endroit au bon moment ».

Ses travaux liés aux LNP sont également prometteurs pour le traitement de cancers, laissant entrevoir la possibilité de concevoir des traitements hautement personnalisés et relativement non toxiques.

Le chercheur partage en ce moment son temps entre l’enseignement et la recherche à la University of British Columbia et la recherche d’usages commerciaux pour la technologie à base d’ARNm et de LNP. Par l’entremise d’Acuitas, une entreprise de Vancouver qu’il a confondée en 2009, et de NanoVation Therapeutics, une autre entreprise qu’il a confondée en 2019, M. Cullis et des collègues ont collaboré avec des sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie, des établissements universitaires et des chefs de file de partout dans le monde pour perfectionner et mettre en marché des traitements à base d’ARNm pour une grande variété de maladies.

« Des possibilités émergent actuellement, car nous avons mis au point un processus dûment validé permettant d’introduire des médicaments à base d’acide nucléique dans des cellules cibles in vivo », commente-t-il au sujet des technologies basées sur l’ARNm et les LNP. Le monde entier se tourne vers nous pour concevoir les nombreux nouveaux traitements auxquels cette technologie a ouvert la porte. »

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Les mesures les plus rapides au monde : un chercheur de l’Université d’Ottawa remporte le prix Wolfe de physique pour ses contributions déterminantes en attophysique

Paul Corkum, éminent professeur à l’Université d’Ottawa, agent principal de recherche au Conseil national de recherches (CNRC) et co-directeur du Centre conjoint de photonique extrême CNRC-uOttawa, est colauréat du prix Wolf de physique de 2022. Il partage le prix avec ses collègues d’Europe Ferenc Krausz et Anne L’Huillier.

M. Corkum est un pionnier d’une nouvelle branche de la physique qu’on appelle l’attophysique, soit l’étude des processus qui se produisent en un milliardième de milliardième de seconde.

« On a appris comment faire les mesures les plus rapides du monde, 100 fois plus rapidement qu’auparavant », explique-t-il au sujet des travaux qui lui ont valu le prix Wolf. « Au fil du processus, nous avons trouvé une manière de produire des rayons X mous avec des lasers dans des cas où ces derniers étaient auparavant impossibles à utiliser. Il fallait alors utiliser un procédé beaucoup plus compliqué. »

« Nous avons également découvert que lorsqu’on émet une radiation avec de la lumière, il se produit une réaction extrême. »

« C’est comme des vagues, illustre-t-il. Imaginons que l’on va dans la baie de Fundy ou l’océan », propose le Néo-Brunswickois originaire de Saint John, « et que l’on regarde le va-et-vient des vagues. Il y a peut-être une algue sur une roche : la vague viendra chercher l’algue, et la ramènera en l’écrasant sur la même roche. Nous faisons à peu près la même chose avec un atome. »

« La vague, c’est la lumière : une force qui agit sur l’électron tout comme l’eau fait monter et descendre l’algue. Quand la lumière laser frappe un atome, l’électron est libéré de l’atome et bouge avant de revenir s’y écraser, tout comme l’algue s’écrase sur la roche qu’elle vient de quitter. S’il se fait attraper, il émet un faisceau de lumière, ce qui correspond au fracas de l’algue contre la roche. »

« Ce faisceau de lumière correspond aux très courtes pulsations dont je parle », explique-t-il au sujet de ses travaux de recherche fondamentale. « Il y a donc une lumière de haute intensité qui interagit avec des matières, par exemple des atomes (nous avons commencé par ceux-ci) ou des molécules. Nous savons maintenant qu’il est possible de le faire avec des solides transparents, peut-être même avec des métaux. Nous commençons à nous intéresser aux métaux. »

Fils de pêcheur et de capitaine de bateau remorqueur, M. Corkum a passé une grande partie de sa jeunesse près des bateaux, à naviguer avec son père et à travailler avec toutes sortes de moteurs. Il attribue sa carrière à son enseignant de physique à l’école secondaire, Anthony Kennett.

« Il nous disait que quand on lit une équation, il faut penser en dimensions. Il faut penser aux dimensions d’un côté de l’équation, aux dimensions de l’autre côté de l’équation. Si ça ne fonctionne pas, l’équation n’est pas bonne. »

« Je m’étais dit : “C’est vraiment intéressant ». Plus je découvrais le monde de la physique, plus j’aimais ce domaine où la logique est reine. »

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Un chercheur en informatique obtient la plus grande distinction scientifique mondiale pour ses travaux en information quantique

Gilles Brassard, professeur à l’Université de Montréal et sommité mondiale en cryptographie quantique, s’est vu décerner un prestigieux prix Breakthrough en physique fondamentale de 2023, soit la plus importante récompense scientifique au monde.

Le chercheur en informatique partage le prix, d’une valeur de trois millions de dollars américains, avec ses collègues Charles H. Bennett (IBM Research), David Deutsch (Université d’Oxford) et Peter Shor (Institut de technologie du Massachusetts), récompensant leurs « travaux fondamentaux en information quantique ».

En 1984, M. Brassard et M. Bennett, un physicochimiste, ont mis au point le premier protocole de cryptographie quantique – un schéma de chiffrement impénétrable – afin de protéger les échanges de données.

L’importance de leurs travaux s’est révélée une décennie plus tard lorsque M. Shor, un mathématicien, a découvert qu’un ordinateur quantique hypothétique pouvait percer les systèmes de chiffrement alors utilisés pour protéger les communications Internet.

Les systèmes d’échange de données sont toutefois demeurés intacts suivant la découverte de M. Shor, parce qu’il n’existe pas encore d’ordinateur quantique (du moins, pas à ce que l’on sache). Comme la technologie a rapidement évolué, l’ordinateur quantique ne devrait pas tarder à être mis au point, souligne M. Brassard. La question n’est plus à savoir s’il sera mis au point, mais quand.

Lorsque ce sera le cas, la cryptographie quantique sera le seul moyen fiable de protéger les données numériques, y compris les données financières stockées numériquement. C’est donc dire que MM. Brassard et Bennett ont proposé un remède dix ans avant la découverte de la maladie.

À l’heure actuelle, « la cryptologie quantique a le vent dans les voiles », indique le chercheur au sujet de l’incidence actuelle de la découverte. « Elle est de plus en plus largement étudiée, mise en œuvre et utilisée, et ce, même dans la vie réelle. Personne n’aurait prédit cela il y a dix ans. »

En 1992, MM. Brassard et Bennett ainsi que des partenaires, dont le Canadien Claude Crépeau, ont inventé le concept théorique de la téléportation quantique. Ce phénomène, expérimenté et confirmé par d’autres scientifiques quelques années plus tard, est l’une des notions fondamentales sur lesquelles repose la théorie de l’information quantique.

M. Brassard est un prodige des mathématiques qui a entamé un baccalauréat en informatique à l’âge de treize ans. Il a remporté de nombreuses distinctions, y compris le prix Wolf de physique, considéré comme la récompense la plus importante après le prix Nobel, ainsi que le prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA.

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Bien plus qu’une simple ferme : une chercheuse de l’Université McGill explore l’agriculture multifonctionnelle

Elena Bennett, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sciences de la durabilité à l’Université McGill, étudie l’agriculture multifonctionnelle au Canada. Elle est motivée par le désir de protéger les paysages fonctionnels iconiques, mais souvent négligés, qui contribuent à la biodiversité, offrent des endroits récréatifs et permettent de contrôler les inondations, tout en permettant d’établir des liens historiques et de favoriser un sentiment d’appartenance.

Mme Bennett cherche à savoir où se trouvent les paysages les plus multifonctionnels du Canada et comment ils sont devenus ainsi. Ses travaux lui ont valu l’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim en 2022.

« J’entends par paysages multifonctionnels des endroits où est pratiquée une agriculture qui répond à de multiples besoins et qui procure de multiples avantages, mais qui est souvent oubliée lorsqu’on pense aux paysages agricoles, explique-t-elle. Ces endroits produisent de la nourriture, mais ils sont également jolis à regarder. Ils peuvent stocker du carbone et contribuer à réguler les changements climatiques, retenir les nutriments dans le sol, servir d’habitat pour une variété d’espèces, et plus encore. L’une des choses que je tente de faire dans le cadre de mes travaux, c’est de dévoiler la magie qui permet à ces paysages multifonctionnels de servir à autant de choses. »

La Bourse de recherche Guggenheim lui permettra de rédiger un ouvrage sur le sujet tout en poursuivant ses travaux de recherche. « Le livre examinera un peu plus en détail le rôle des êtres humains comme une force positive pour l’environnement. Dans le mouvement écologique, on entend souvent le discours selon lequel les êtres humains sont nuisibles, et que pour protéger l’environnement, il faut bloquer des zones et empêcher les gens d’y aller. Or, ce que je constate lorsque j’observe certains de ces merveilleux paysages multifonctionnels, ce n’est pas qu’ils sont dépourvus d’êtres humains, mais plutôt que les personnes qui s’y trouvent entretiennent une saine relation avec l’environnement. »

Mme Bennett est coprésidente du Programme sur le changement des écosystèmes et la société et directrice fondatrice du réseau ResNet du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, un réseau pancanadien visant à améliorer la gestion des paysages fonctionnels pour offrir de multiples services écosystémiques.

L’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim « est pour moi la confirmation que ce que j’ai fait est important et que ce que je propose de faire est perçu comme étant pertinent, à tout le moins pour une personne », conclut-elle.

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Un pionnier de l’apprentissage profond veut combler l’un des écarts en intelligence artificielle

« Je suis toujours aussi passionné », affirme Yoshua Bengio lorsqu’on lui demande ce qui se profile à l’horizon dans ses travaux de recherche. « Lorsqu’on regarde ce qui se fait de mieux dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), il y a encore une grande lacune. » On cherche encore des réponses à des mystères de la conscience humaine, explique-t-il.

« C’est un écart qui ne pourra être comblé simplement par plus de travail en génie informatique ou de calculs, ou par l’expansion de nos modèles. Il nous manque des principes, » poursuit le professeur de l’Université de Montréal.

« C’est ce qui oriente mes travaux. Notre hypothèse actuelle, c’est qu’il y a un lien à établir avec le fonctionnement de haut niveau, c’est-à-dire ce qu’on fait consciemment et qu’on peut verbaliser. »

M. Bengio s’est mérité en 2022 un prestigieux prix Princesse des Asturies en recherche technique et scientifique, de pair avec ses collègues Geoffrey Hinton (University of Toronto), Yann LeCun (Université de New York) et Demis Hassabis (DeepMind), tous considérés comme des pionniers de l’apprentissage profond.

Il est fondateur et directeur scientifique de l’Institut québécois d’intelligence artificielle Mila, un regroupement de plus de 1 000 chercheuses et chercheurs de l’apprentissage automatique et le plus grand centre de recherche universitaire en apprentissage profond au monde. M. Bengio est aussi codirecteur du programme Apprentissage automatique, apprentissage biologique du CIFAR et directeur scientifique d’IVADO, un institut de recherche et de transfert en IA.

L’apprentissage profond s’appuie sur des réseaux de neurones pour exécuter des opérations de reconnaissance vocale, de vision par ordinateur et de traitement du langage. Il a permis à des machines de battre des championnes et champions mondiaux de jeux d’esprit et a révolutionné la biologie en permettant de prédire des structures protéiques à partir de leurs séquences. L’apprentissage profond a pour objectif d’imiter le fonctionnement du cerveau humain et utilise des algorithmes qui convertissent le processus d’apprentissage organique en formule mathématique compréhensible par un ordinateur. Le but est que la machine puisse apprendre de ses propres expériences.

Selon M. Bengio, l’apprentissage profond arrive aujourd’hui à très bien faire ce que les êtres humains font inconsciemment, sans y penser. Le fonctionnement mathématique des idées conscientes qui guident nos actions est toutefois encore imprégné de mystère pour les scientifiques.

« On en sait beaucoup sur le cerveau, on a beaucoup d’indices, et c’est ce qui a inspiré l’apprentissage profond; mais pour espérer faire évoluer la prochaine génération de systèmes d’IA, on devra y intégrer d’autres pans de l’intelligence humaine qui relèvent de processus cognitifs de plus haut niveau. C’est ce qui manque actuellement, selon moi. »

Ses travaux avant-gardistes en apprentissage profond ont aussi valu à M. Bengio un prix Turing en 2018, un prix considéré comme le « prix Nobel de l’informatique », aux côtés de M. Hinton et M. LeCun.

Selon M. Bengio, les avancées et les contributions du Canada en IA sont impressionnantes. « La croissance du milieu canadien de l’IA et les travaux scientifiques accomplis sont remarquables. Au cours des dernières années, le Canada a su attirer des sommités de partout dans le monde. » Il note que c’est grâce à des investissements publics importants dans les dernières années que le pays a pu devenir un chef de file mondial de l’IA.

« Ici à Montréal, on a rassemblé une masse critique phénoménale de personnes spécialisées en IA, particulièrement en apprentissage profond, soit la discipline qui cumule le plus de réussites, qui est la plus emballante, qui génère le plus d’investissements et qui est le plus déployée dans de nombreux secteurs. »

Photo : Camille Gladu-Drouin

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Une chercheuse de la University of British Columbia met des outils numériques au service de grands enjeux environnementaux

Karen Bakker, professeure de géographie à la University of British Columbia, dirige le Smart Earth Project, qui vise à déterminer la manière dont les outils numériques sont utilisés pour répondre aux grands défis environnementaux comme les changements climatiques et la perte de la biodiversité.

Situés au croisement de la transformation numérique et de la gouvernance environnementale, ces travaux de recherche transformationnels ont valu à Mme Bakker l’obtention d’une Bourse de recherche Guggenheim de 2022 et figurent dans son dernier ouvrage intitulé The Sounds of Life : How Digital Technology Is Bringing Us Closer to the Worlds of Animals and Plants.

Ses travaux se caractérisent également par une grande interdisciplinarité. « J’ai une formation à la fois en sciences naturelles et en sciences humaines, et j’intègre ces diverses perspectives à tous mes projets », explique-t-elle.

Le plus souvent axés sur des enjeux liés à l’eau, y compris sur la gouvernance pour la sécurité de l’eau, ses travaux portent des champs d’application, mais aussi une vision globale : « Je prends un pas de recul et j’observe les tendances dans de multiples domaines d’activité savante, des activités de recherche à l’innovation ».

Mme Bakker estime qu’une révolution numérique en matière de gouvernance environnementale est amorcée, et qu’elle comprend le passage d’un manque à une hyperabondance de données de même que l’émergence de nouveaux outils comme les algorithmes d’intelligence artificielle. Ces avancées permettent une surveillance environnementale en temps réel, ce qui signifie que les organismes de protection de la nature peuvent plus facilement détecter, limiter et même prévenir les dommages environnementaux.

« Par exemple, des scientifiques ont recouru à la bioacoustique numérique pour localiser en temps réel la baleine noire de l’Atlantique Nord, une espèce hautement menacée. L’information obtenue sert à créer des zones mobiles de protection marine, qui exigent que les navires réduisent leur vitesse ou évitent carrément le secteur. On diminue ainsi le nombre de collisions, un grand facteur de blessures et de décès chez les baleines. »

« On peut aussi citer les satellites servant à détecter les panaches de méthane en temps réel. On arrive maintenant à savoir où sont les émettrices et émetteurs principaux de méthane, n’importe où dans le monde et à tout moment. S’il y a une volonté politique de le faire, on peut même leur faire payer ces émissions fugitives auparavant intraçables. »

Mais tout nouvel outil n’est pas sans risques. « N’importe quelle technologie peut devenir outil ou arme. Ces mêmes technologies que j’ai citées pourraient servir à la chasse de précision. Aussi devons-nous absolument baliser ces risques, tout en autorisant l’utilisation des technologies pour protéger la biodiversité et atténuer le changement climatique. »

Quant à la Bourse de recherche Guggenheim, Mme Bakker voit en cette récompense quelque chose de spécial. « Il faut parfois des années pour faire germer des travaux universitaires. Pour employer une métaphore biologique, la bourse Guggenheim vient souvent jeter la lumière sur des travaux sur le point d’éclore. Je pense donc que cette récompense vient célébrer ces projets qui mettent du temps avant de donner des fruits, mais qui portent une volonté réelle de dire quelque chose de nouveau et d’apporter à la fois une contribution savante et une contribution pour le bien ou le savoir collectif. C’est, je pense, dans ce mélange que réside leur beauté. »

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Un ingénieur en biomécanique a pour objectif de concevoir de meilleures prothèses aortiques

Marco Amabili, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les vibrations et l’interaction fluide-structure au Département de génie mécanique de l’Université McGill, s’est donné comme mission de concevoir des dispositifs pouvant remplacer les prothèses aortiques désuètes utilisées aujourd’hui.

En 2022, il a reçu une Bourse de recherche Guggenheim pour ses travaux sur l’aorte et les greffes de l’aorte, où une partie d’aorte est remplacée par une prothèse en cas de maladie.

« Les prothèses utilisées actuellement sont à vrai dire vieilles et désuètes. Elles ont probablement été conçues par des personnes qui s’intéressaient surtout à la biocompatibilité et à d’autres aspects du dispositif, mais elles ont complètement oublié que la mécanique joue un rôle crucial dans le corps humain. Les prothèses utilisées aujourd’hui présentent de nombreux problèmes sur le plan mécanique. »

M. Amabili est d’avis qu’une nouvelle génération de prothèses doit voir le jour, surtout parce qu’elles sont essentielles à la survie de certaines personnes. « La qualité de vie des gens qui en ont une dépend largement de la qualité des prothèses elles-mêmes, explique-t-il. Ainsi, l’amélioration des prothèses procurera d’énormes avantages aux personnes qui en recevront à l’avenir. »

M. Amabili indique que les prothèses actuelles assurent la survie des patientes et patients, mais qu’elles nécessitent une opération chirurgicale de suivi tous les 10 à 15 ans. « Ce n’est pas idéal, puisqu’il s’agit d’une grosse opération. Trouver une solution qui ne nécessite pas d’opérations additionnelles au fil des ans et qui n’entraîne pas d’effets secondaires serait avantageux pour les personnes greffées. »

C’est l’ampleur du défi qui a attiré M. Amabili dans ce domaine de recherche. « L’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à m’intéresser à ce domaine, c’est qu’il est très complexe et difficile. »

En plus d’avoir le potentiel d’améliorer la vie des patientes et patients, ses travaux présentent également un important potentiel économique. « Il va sans dire que ce type d’opération requiert énormément de ressources sur les plans financier et des soins de santé. Imaginez que vous devez opérer une personne tous les 15 ans à partir de ses 40 ou 50 ans, plutôt que de ne l’opérer qu’une seule fois au cours de sa vie. En plus, une personne qui bénéficie d’une meilleure qualité de vie est plus active. D’un point de vue économique, il y a de nombreux avantages. » Le fait de concevoir ces prothèses améliorées au Canada pourrait d’ailleurs en être un.

Au sujet de l’obtention d’une bourse de recherche Guggenheim, M. Amabili estime qu’il s’agit de distinctions importantes puisqu’elles donnent de la visibilité aux personnes qui les reçoivent ainsi qu’à leurs travaux de recherche. « C’est important parce qu’elles permettent d’obtenir des ressources plus facilement, de recruter de meilleures étudiantes et de meilleurs étudiants aux cycles supérieurs et d’obtenir de meilleurs résultats. »

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Plus qu’une boule dans l’estomac : une chercheuse étudie le lien entre santé intestinale et santé mentale

Headshot of Chelsea Matisz

Vous n’avez peut-être jamais pensé au lien complexe qui existe entre vos intestins et votre cerveau, mais si vous avez déjà eu la nausée devant une situation stressante ou avez été irritable lorsque vous étiez malade, vous en avez éprouvé les effets.

Chelsea Matisz comprend cette relation mieux que quiconque. Cette chercheuse postdoctorale au Centre canadien des neurosciences du comportement de la University of Lethbridge étudie la façon dont l’état de nos intestins influe sur celui de notre cerveau, c’est-à-dire le lien entre la santé intestinale et la santé mentale.

« En cas d’intoxication alimentaire ou de violente réaction à un aliment, ce ne sont pas seulement nos intestins qui s’enflamment, mais aussi notre cerveau. Notre humeur en prend un coup. Nous devenons léthargiques et irritables, et il devient difficile de profiter des passe-temps et des activités qui nous procurent habituellement du plaisir, » explique Mme Matisz.

Il s’agit d’une étape importante du processus de guérison qui nous force à ralentir et à nous reposer pour récupérer.

« Les personnes qui vivent avec une inflammation chronique des intestins causée par des maladies comme la maladie de Crohn ou la colite ont également de l’inflammation du cerveau qui peut en altérer la structure et le fonctionnement. Conséquemment, les symptômes persistent même une fois l’infection intestinale guérie, et le cerveau subit des modifications chroniques qui peuvent mener à la dépression ou à l’anxiété. »

Ce n’est donc pas étonnant que les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) soient plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de dépression que la population générale. Bien que ces maladies soient incurables, Mme Matisz étudie la possibilité d’utiliser la vitamine D, les cannabinoïdes et la psilocybine (contenue dans les champignons magiques) pour traiter les troubles de santé mentale chez les personnes atteintes de MICI.

Le Canada affiche l’un des plus hauts taux de MICI dans le monde et les travaux de recherche de Mme Matisz pourraient aider des centaines de milliers de Canadiennes et Canadiens.

Ils lui ont d’ailleurs permis d’obtenir cette année l’une des bourses d’excellence L’Oréal Canada pour les femmes et la science, qui soutiennent des projets de recherche d’envergure entrepris par de jeunes chercheuses de niveau postdoctoral au Canada à un moment charnière de leur carrière. L’obtention de cette prestigieuse bourse constitue un pas de plus vers la réalisation de son rêve, à savoir diriger son propre laboratoire de recherche.

« Ce prix revêt une grande importance pour moi, explique Mme Matisz. La science est un domaine qui attire beaucoup de personnes ultra-performantes, alors on se demande toujours si on en fait ou en apprend assez, et si on contribue suffisamment. Être reconnue pour ses efforts, c’est sentir qu’on est à sa place et qu’on fait quelque chose de bien. »

Elle ajoute qu’il est essentiel de célébrer les réalisations des femmes scientifiques dans un domaine où les hommes occupent encore la majorité des postes de haut rang.

Des planètes lointaines aident à comprendre le système solaire

Headshot of Lisa Dang

Lisa Dang, chercheuse postdoctorale à l’Université de Montréal, est l’une des lauréates de l’édition de 2022 des bourses d’excellence L’Oréal Canada pour les femmes et la science. Cette bourse appuiera la poursuite de ses travaux portant sur les exoplanètes chaudes, des planètes qui se trouvent hors de notre système solaire.

Les travaux de Mme Dang consistent à observer des planètes lointaines à l’aide de puissants télescopes spatiaux qui lui permettent de produire des cartes de chaleur et ainsi à en connaître le climat, y compris la vitesse des vents et les saisons.

Mme Dang s’intéresse principalement aux planètes ultra-chaudes, aussi connues sous le nom de « Jupiters chauds », et « planètes de lave ». La chercheuse estime que l’étude de ces planètes peut permettre de découvrir leur composition, et ainsi d’obtenir des indices sur leur histoire et la manière dont elles ont été créées. Ces connaissances peuvent nous aider à mieux comprendre notre propre planète et ses origines.

« Essentiellement, j’essaye de découvrir la recette parfaite pour créer un système planétaire comme notre système solaire, et peut-être même une planète semblable à la Terre où la vie est possible, » explique Mme Dang.

Née à Montréal de parents réfugiés vietnamiens, Mme Dang est la première personne de sa famille à avoir obtenu un diplôme d’études secondaires, et même un doctorat. Elle admet avoir parfois eu de la difficulté à s’intégrer au milieu scientifique en raison de ses origines.

« Je suis incroyablement honorée de recevoir cette bourse qui souligne les réalisations de femmes en sciences, et qui renforce mon engagement à faciliter l’accès aux sciences pour les personnes provenant de groupes sous-représentés, » affirme-t-elle.

Mme Dang a de grands projets pour la suite des choses. Elle a en outre été nommée chercheuse principale d’un programme utilisant le télescope spatial James Webb pour observer les planètes de lave. Elle espère que ses travaux permettront de découvrir comment les planètes sont créées et évoluent, et où la Terre se situe dans cette vue d’ensemble.

Récompensée pour sa lutte contre les bactéries

Women working in lab

Marie-Laurence Lemay a reçu le Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science pour ses travaux sur les phages virulents.

Pendant son projet de thèse à l’Université Laval, elle a étudié les (bactério)phages, des virus qui infectent spécifiquement les bactéries. Elle a entre autres développé un outil génétique basé sur la technologie CRISPR-Cas9 pour la modification des génomes de phages, ainsi qu’une approche protéomique pour étudier les interactions entre les phages et leur hôte bactérien.

« Dans les dernières années, l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques a entraîné le regain de l’utilisation de phages au lieu d’antibiotiques, explique Mme Lemay. J’étudie les phages pour cerner la manière dont ils ciblent, infectent et détruisent des bactéries afin d’évaluer et d’optimiser leurs effets sur la santé humaine. »

Mme Lemay est actuellement chercheuse postdoctorale dans le groupe d’Yves Brun, titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 sur la biologie cellulaire bactérienne. Ses travaux sont financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du Canada ainsi que les Fonds de Recherche du Québec – Nature et Technologies (FRQNT), et portent sur les phages de Caulobacter crescentus, une bactérie qui a un cycle cellulaire complexe.

La chercheuse manifeste son enthousiasme à l’idée de mener son propre laboratoire de recherche au Canada afin de poursuivre ses travaux sur la biologie des phages en vue de trouver un adjuvant pouvant être utilisé pour contrer la crise sanitaire causée par la résistance aux antimicrobiens.

Passionnée par l’enseignement et la promotion de la science, Mme Lemay travaille auprès de plusieurs organismes. Par exemple, elle contribue actuellement à l’organisation de l’édition de 2022 du congrès BiSP, un rassemblement francophone de microbiologistes de partout au Canada, et est bénévole auprès de l’organisme Les Scientifines, qui a pour mission de promouvoir les sciences auprès des jeunes filles de milieux défavorisés.

La santé reproductive des abeilles

People wearing protection dress

Alison McAfee, une chercheuses postdoctorale de la University of British Columbia, est l’une des lauréates de la dernière édition du Prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science grâce à ses travaux de recherche de pointe sur les abeilles.

Ceux-ci portent sur la santé reproductive des abeilles reines, qui assurent la reproduction de l’espèce afin de maintenir la pérennité de leur colonie.

Les abeilles reines emmagasinent du sperme pendant toute leur vie

Fait intéressant, les abeilles reines ne s’accouplent que durant une période au début de leur vie. Elles emmagasinent ensuite le sperme pendant des années au moyen d’un organe nommé « spermathèque ».

Les abeilles reines peuvent vivre jusqu’à cinq ans et pondre des centaines de milliers d’œufs d’ouvrières et d’autres abeilles durant cette période. Récemment, un ralentissement dans le rythme de reproduction a été observé après les six à douze premiers mois de vie d’une reine, affectant gravement la santé des colonies, qui jouent un rôle crucial dans la pollinisation des végétaux.

À quoi s’attendre?

Grâce au financement accordé par L’Oréal et l’UNESCO, Mme McAfee vise à mettre au point un outil qui lui permettra de diagnostiquer les problèmes des abeilles reines et de comprendre les mécanismes leur permettant de conserver du sperme actif pendant si longtemps.

Ses découvertes pourraient aider à préserver la santé des colonies d’abeilles et à soutenir l’industrie apicole, tout en améliorant les connaissances relatives à la reproduction des abeilles et d’autres animaux.

Un chercheur de la University of Alberta, lauréat d’un prix Nobel pour sa découverte de l’hépatite C, travaille à la mise au point de vaccins

C’est au beau milieu de la nuit le 5 octobre dernier que Michael Houghton, professeur de la University of Alberta, a appris que lui et ses collaborateurs venaient de remporter le prix Nobel de 2020 de médecine ou physiologie. M. Houghton a remporté le Nobel en collaboration avec les scientifiques Harvey Alter et Charlie Rice pour leur contribution significative à la lutte contre l’hépatite à diffusion hématogène, un problème de santé mondial majeur qui provoque la cirrhose et le cancer du foie.

M. Houghton dit avoir tenté en vain de retourner au lit après l’appel de son collègue à 3 h du matin. « J’y ai finalement renoncé, a-t-il raconté en entrevue avec Adam Smith de la Nobelprize.org. Et puis lorsque j’ai ouvert mes courriels, il y en avait des centaines […] ce qui est très agréable, bien sûr. »

En 1989, les trois chercheurs ont découvert le virus responsable de l’hépatite C, une maladie à l’origine de 400 000 décès chaque année dans le monde.

Leur découverte a permis de protéger les réserves de sang contre la transmission du virus. Les chercheurs ont rapidement mis au point un test sanguin et, en 1992, le virus était pratiquement éliminé des inventaires de sang dans le monde développé.

Leur attention s’est ensuite tournée vers les traitements. « Il a fallu à l’ensemble du milieu et à l’industrie pharmaceutique plus de 20 ans […], mais nous avons mis au point des médicaments extraordinaires qui peuvent maintenant guérir presque tout le monde rapidement et en toute sécurité. »

L’hépatite C demeure à ce jour une épidémie mondiale. « Or, pour contrôler une telle épidémie, il faut un vaccin, dit-il. Après de nombreuses années de travail, je crois que le milieu estime que c’est faisable […]. À la University of Alberta, j’ai travaillé à une version améliorée [du vaccin] qui, nous croyons, a de bonnes chances de réussir, ou du moins d’être partiellement efficace. »

M. Houghton a été recruté par la University of Alberta en 2010 comme titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur la virologie à l’Institut Li Ka Shing de virologie. Deux ans plus tard, lui et son équipe ont mis au point un vaccin contre le virus responsable de la cirrhose, des maladies du foie terminales et du cancer du foie. Les tests du vaccin sont actuellement en phase avancée.

Il dirige aussi des travaux visant à mettre au point un vaccin contre la COVID-19.

M. Houghton raconte s’être intéressé à la microbiologie dès l’âge de 17 ans. « J’ai lu sur la vie et l’œuvre de Louis Pasteur, et ce dernier est devenu mon inspiration. » En ce qui concerne ce qui l’a motivé à poursuivre ses travaux, particulièrement pendant les années de frustration, il confie que ce n’est pas l’espoir d’obtenir des prix ou des décorations. « [Les hommages,] c’est bien, mais ce qui compte avant tout pour moi c’est d’avoir pu prévenir des millions de cas d’infection à l’hépatite C qui autrement auraient pu survenir par l’entremise des réserves de sang. Recevoir un prix c’est agréable, mais c’est ce n’est qu’un prix. Ce qui me rend vraiment heureux c’est de pouvoir intervenir auprès de patients, de prévenir les infections ou de trouver un remède. »

Mark Jurdjevic

Explorer la pensée politique à la fin de la Renaissance italienne

Mark Jurdjevic, professeur d’histoire européenne moderne au campus Glendon de l’Université York, a obtenu une bourse de recherche Guggenheim pour explorer les réseaux d’amitié entre Nicolas Machiavel et François Guichardin. Il s’intéressera à l’incidence de leur correspondance et de leurs échanges épistolaires sur le virage réaliste observé dans les écrits historiques et politiques à la fin de la Renaissance.

Les travaux de recherche de M. Jurdjevic portent sur la Renaissance italienne, Machiavel et l’histoire politique et intellectuelle de Florence. Ils explorent l’histoire sociale des idées et le processus par lequel les échanges entre intellectuels stimulent les changements historiques. M. Jurdjevic a choisi la Renaissance florentine, car il estime qu’il s’agit d’une période idéale pour évaluer l’impact des idées sur la vie sociale et
politique; les écrits des Florentins permettent des reconstructions détaillées des questions universelles sur la vie démocratique.

M. Jurdjevic a publié deux ouvrages sur la question : Guardians of Republicanism: The Valori Family in the Florentine Renaissance (2008) et A Great and Wretched City: Promise and Failure in Machiavelli’s Florentine Political Thought (2014). Il a aussi corédigé plusieurs publications, dont Florentine Political Writings from Petrarch to Machiavelli (2019). Son prochain ouvrage, qui est l’objet de sa bourse de recherche Guggenheim, s’intitulera Desperation’s Remedies: Machiavelli and Guicciardini’s Debate about Freedom and Florentine Republicanism.

Après avoir fait un baccalauréat et une maîtrise en histoire à la University of Toronto, M. Jurdjevic a obtenu un doctorat dans le même domaine à l’Université Northwestern en 2002. Il s’est joint au Département d’histoire du Collège universitaire Glendon de l’Université York en 2009. Il a également enseigné à l’Université d’Ottawa et à la University of Toronto, ainsi qu’à l’Université Yale à titre de chercheur postdoctoral Mellon au Centre de sciences humaines Whitney.

En savoir plus sur la bourse de recherche Guggenheim

*Depuis sa création en 1925, la Fondation commémorative John Simon Guggenheim a accordé plus de 360 millions de dollars en bourses à plus de 18000 personnes. On retrouve parmi ces boursiers de nombreux lauréats de prix Nobel, de médailles Fields, de prix Pulitzer, de prix A.M. Turing et de National Book Awards, des poètes lauréats, des membres de diverses académies nationales et d’autres lauréats de prix internationaux prestigieux. 

Simon Caron-Huot

Étudier les éléments fondamentaux de la nature

Simon Caron-Huot, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en physique des hautes énergies et professeur adjoint à l’Université McGill, est l’un des deux universitaires canadiens ayant reçu le prix New Horizons en physique pour leurs précieuses contributions à la compréhension de la théorie quantique des champs.

M. Caron-Huot effectue de la recherche sur la théorie des particules de hautes énergies, une branche de la physique qui étudie les constituants élémentaires de la matière et le rayonnement. Plus précisément, en étudiant les amplitudes de diffusion dans la chromodynamique quantique, il cherche à élaborer de nouvelles techniques sur couche de masse (on-shell) pour simplifier les calculs et trouver de nouvelles méthodes de calculs. Il s’intéresse aussi à la théorie super de Yang-Mills N = 4, qui pourrait devenir la première solution exacte d’une théorie des champs dans un espace à quatre dimensions. Les techniques qu’il met au point reposent sur la puissance surprenante des principes généraux (la relativité et la mécanique quantique) pour décomposer des calculs quantitatifs en éléments fondamentaux beaucoup plus simples.

Après ses études de premier cycle en physique à l’Université Laval, M. Caron-Huot a obtenu un doctorat en physique à l’Université McGill en 2009, où il a étudié les systèmes chauds et denses, dont le plasma de quarks et de gluons. Il a ensuite mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Institute for Advanced Study de l’Université Princeton entre 2009 et 2014 et au Niels Bohr Institute entre 2012 et 2016. Il est maintenant professeur adjoint au Département de physique de l’Université McGill.

En savoir plus sur le prix New Horizons en physique

*Le prix New Horizons en physique est décerné par la Breakthrough Prize Foundation à de jeunes chercheurs prometteurs qui ont déjà d’importants travaux à leur actif. Jusqu’à trois prix d’une valeur de 100 000 $ sont décernés chaque année. Le prix est financé par une subvention de la Milner Foundation.

Stephanie Greene

Mettre au point des outils prévisionnels en écologie pour conserver la biodiversité

Stephanie Green, professeure adjointe au Département de biologie de la University of Alberta, a remporté une bourse de recherche Sloan pour poursuivre ses travaux sur la modification de la biodiversité dans les écosystèmes aquatiques.

Mme Green étudie la manière dont les perturbations, comme les invasions biologiques, les changements climatiques et la surexploitation, affectent la répartition et l’abondance des espèces marines et des espèces d’eau douce. Ses travaux de recherche combinent des expériences sur le terrain, des observations comportementales et de la modélisation par simulation pour évaluer l’impact des perturbations sur les interactions entre les espèces et les conséquences de ces perturbations sur la structure et le fonctionnement de l’écosystème.

Ses travaux permettent de créer des outils de modélisation prédictive qui servent à trouver des solutions et des mesures susceptibles de maintenir et de rétablir les populations aquatiques. Son laboratoire applique la démarche à divers enjeux écologiques, comme l’établissement d’objectifs pour le contrôle des espèces invasives, les projets de restauration des récifs coralliens et la prévision des effets des changements du climat océanique sur la répartition des espèces halieutiques.

En 2013, après avoir terminé ses études de premier cycle en écologie et en biologie environnementale à la University of British Columbia, Mme Green a obtenu son doctorat au Département de biologie de la Simon Fraser University. Elle a ensuite obtenu une bourse de recherche David H. Smith en conservation d’une durée de trois ans à l’Université de l’Oregon. En 2016, elle a été lauréate d’une bourse Banting au Center for Ocean Solutions de l’Université Stanford. Elle s’est jointe au Département des sciences de la University of Alberta en 2018.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

*Les bourses de recherche Sloan sont décernées chaque année à des chercheurs et universitaires en début de carrière dont les réalisations et le potentiel font d’eux des étoiles montantes et d’influents chefs de file. Elles comptent parmi les bourses les plus anciennes décernées par la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif dont le siège se trouve à New York. La Fondation subventionne les travaux de recherche originaux et l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie, des mathématiques et de la performance économique. En 2019, le montant de la bourse était de 70 000 $.

Pedro Vieira

Approfondir les connaissances sur la théorie quantique des champs

Pedro Vieira, titulaire de la chaire Clay-Riddell-Paul-Dirac à l’Institut Périmètre de physique théorique à Waterloo, est l’un des deux universitaires canadiens lauréats du prix New Horizons en physique pour leurs précieuses contributions à la compréhension de la théorie quantique des champs.

Le principal objectif de M. Vieira est d’élaborer de nouvelles techniques pour étudier la théorie quantique des champs et la théorie des cordes avec couplage fini. La théorie des cordes cherche à regrouper les quatre interactions fondamentales – la gravité, l’électromagnétisme, l’interaction nucléaire forte et l’interaction nucléaire faible – pour former une seule théorie. Il étudie une théorie quantique des champs de masse nulle, une théorie supersymétrique spéciale appelée N = 4 SYM. La confirmation de cette théorie donnerait de précieuses leçons sur les fondements de la théorie quantique des champs et de la théorie des cordes. De façon complémentaire, M. Vieira essaie aussi de délimiter l’espace de toutes les théories quantiques importantes en posant des questions plus générales.

Après avoir terminé ses études de premier cycle à l’Université de Porto, M. Vieira a fait ses études supérieures à l’École normale supérieure de Paris, où il a obtenu son doctorat en physique en 2008. Il s’est joint au corps professoral de l’Institut Périmètre en 2009. M. Vieira a également reçu une bourse de recherche Sloan et la médaille Gribov en 2015.

En savoir plus sur le prix New Horizons en physique

*Le prix New Horizons en physique est décerné par la Breakthrough Prize Foundation à de jeunes chercheurs prometteurs qui ont déjà d’importants travaux à leur actif. Jusqu’à trois prix d’une valeur de 100 000 $ sont décernés chaque année. Le prix est financé par une subvention de la Milner Foundation.

Yang Cai

Combiner le calcul informatique et la théorie des jeux

Yang Cai, maintenant professeur agrégé à l’Université Yale, a reçu une bourse Sloan en informatique pour ses travaux de recherche prometteurs dans les domaines de la théorie des jeux algorithmiques, de l’apprentissage ainsi que des algorithmes statistiques et en ligne.

M. Cai s’intéresse à l’informatique théorique et à sa relation avec l’économie, les probabilités, l’apprentissage et les statistiques. Par exemple, organiser des enchères aux revenus optimaux est un problème central en économie et en informatique. Ses travaux donnent les caractérisations des stratégies d’enchères optimales ainsi que les algorithmes qui permettent de les transposer dans des modèles à plusieurs biens et à plusieurs soumissionnaires, réglant ainsi un problème qui perdure depuis les années 1980.

Après avoir obtenu un baccalauréat en informatique de l’Université de Pékin, M. Cai a fait un doctorat en génie électrique et en informatique à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Il a reçu les prix George M. Sprowls et SIGecom pour sa thèse de doctorat. Il a ensuite mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Université de la Californie, à Berkeley. M. Cai s’est joint à l’École d’informatique de l’Université McGill à titre de professeur adjoint en 2014 et il a reçu une chaire William Dawson de l’Université McGill en 2016.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

*Les bourses de recherche Sloan sont décernées chaque année à des chercheurs et universitaires en début de carrière dont les réalisations et le potentiel font d’eux des étoiles montantes et d’influents chefs de file. Elles comptent parmi les bourses les plus anciennes décernées par la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif dont le siège se trouve à New York. La Fondation subventionne les travaux de recherche originaux et l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie, des mathématiques et de la performance économique. En 2019, le montant de la bourse était de 70 000 $.

Photo : Maryse Boyce

Pionnier de l’apprentissage profond

Yoshua Bengio, professeur d’informatique à l’Université de Montréal, a été l’un des trois lauréats de 2018 du prix A.M. Turing de l’ACM. Annoncé et décerné en juin 2019, le prix est venu récompenser M. Bengio et deux autres chercheurs pour leurs avancées en fondements conceptuels et en ingénierie qui ont fait des réseaux neuronaux profonds une composante essentielle de l’informatique.

Les travaux de M. Bengio réalisés dans les années 1980 et 1990 ont jeté les bases du développement de l’apprentissage profond dans les années 2000. Depuis 2010, ses articles sur l’apprentissage profond génératif ont révolutionné les applications de l’intelligence artificielle dans les domaines de la traduction automatique et de la reconnaissance de la voix et des images. Auteur et coauteur de trois ouvrages de référence et d’environ 500 articles, il est l’informaticien qui a recueilli le plus grand nombre de nouvelles citations dans le monde en 2018.

M. Bengio a entrepris ses études à l’Université McGill en 1982 et a obtenu son doctorat en informatique en 1991. Il a ensuite poursuivi ses études postdoctorales à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) et aux Bell Labs. Depuis 1993, il enseigne au Département d’informatique et de recherche opérationnelle à l’Université de Montréal. En plus d’être titulaire de la Chaire de recherche du Canada en algorithmes d’apprentissage statistique, il est directeur de l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila) – le plus grand groupe de recherche universitaire du monde en apprentissage profond – ainsi que directeur scientifique de l’Institut de valorisation des données (IVADO).

Entre autres honneurs, en 2017, M. Bengio a été nommé officier de l’Ordre du Canada et membre de la Société royale du Canada, il a reçu le prix Marie-Victorin et a été élu scientifique de l’année par Radio-Canada. En 2018, le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie lui a remis la médaille du 50e anniversaire, et en 2019, il a aussi reçu le prix Killam.

En savoir plus sur le prix A.M. Turing

*Le prix A.M. Turing, qui est le plus prestigieux des prix techniques décernés par l’Association for Computing Machinery (ACM), souligne les contributions majeures et durables en informatique. Considéré comme le « prix Nobel de l’informatique », le prix A.M. Turing de l’ACM est assorti d’une bourse d’un million de dollars. Il a été créé en l’honneur d’Alan M. Turing, le mathématicien britannique qui a posé les fondements et les limites mathématiques de l’informatique.

Kendrick Smith

Avancées astronomiques en physique fondamentale

Kendrick Smith est l’un des trois universitaires lauréats du prix New Horizons en physique « pour la mise au point de techniques novatrices d’extraction de la physique fondamentale à partir de données astronomiques ». M. Smith est titulaire de la chaire Daniel Family P. James E. Peebles en physique théorique à l’Institut Périmètre de physique théorique à Waterloo.

M. Smith, un cosmologiste féru de données, combine la physique théorique, la phénoménologie, la physique informatique, les statistiques et l’analyse de données. Il a pris part à plusieurs projets d’envergure, dont celui sur le rayonnement fossile. On dit parfois de cette lumière qu’elle est la plus ancienne de l’univers. En effet, M. Smith est bien connu pour ses analyses de données et ses travaux en phénoménologie qui ont mené à la première détection de l’effet lenticulaire gravitationnel dans le rayonnement fossile. Il participe depuis quelque temps à une expérience canadienne de cartographie de l’intensité de l’hydrogène, la CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment). Ce nouveau projet de radiotélescope en Colombie-Britannique a pour objectif de mesurer les signaux radio célestes avec plus de sensibilité que tous les autres relevés de l’intégralité du ciel.

Après avoir obtenu son doctorat en mathématique pure à l’Université du Michigan en 2000, M. Smith a travaillé comme développeur de logiciels. Son intérêt pour la physique et la lecture de manuels spécialisés sur le sujet l’ont toutefois amené à obtenu un autre diplôme en 2007 : un doctorat en cosmologie de l’univers primitif à l’Université de Chicago. Il a ensuite mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Université de Cambridge et à l’Université de Princeton avant de se joindre au corps professoral de l’Institut Périmètre.

Entre autres honneurs, M. Smith a été nommé boursier dans le programme Extrême univers et gravité de l’Institut canadien de recherches avancées en 2019. Avec les autres membres de l’équipe de la sonde Wilkinson de l’anisotropie du rayonnement fossile, il a remporté le Prix du progrès scientifique en physique fondamentale en 2018 et le prix Gruber de la cosmologie en 2012.

En savoir plus sur le prix New Horizons en physique

*Le prix New Horizons en physique est décerné par la Breakthrough Prize Foundation à de jeunes chercheurs prometteurs qui ont déjà d’importants travaux à leur actif. Jusqu’à trois prix d’une valeur de 100000 $ sont décernés chaque année. Le prix est financé par une subvention de la Milner Foundation.

 

l'Event Horizon Telescope

Marquer l’histoire avec une image qui fait le tour du monde

En avril 2019, le projet Event Horizon Telescope – une collaboration internationale entre 347 chercheurs provenant de 60 établissements dans 20 pays – a dévoilé la toute première image d’un trou noir supermassif, faisant les manchettes dans le monde entier. Cette découverte a valu aux chercheurs le Prix de la percée 2020 en physique fondamentale, l’un des prix les plus prestigieux dans le domaine. L’équipe de 347 chercheurs comptait onze scientifiques canadiens de l’Université McGill, de l’Institut canadien d’astrophysique théorique de la University of Toronto, de l’Institut Périmètre de physique théorique et de l’Association nucléaire canadienne.

En positionnant et en synchronisant stratégiquement un réseau de huit radiotélescopes sensibles en Antarctique, au Chili, au Mexique, à Hawaï, en Arizona et en Espagne, l’équipe internationale de chercheurs a créé un télescope virtuel aussi large que la Terre et d’une puissance sans précédent. Les chercheurs ont ainsi pu prendre en photo le trou noir supermassif au centre de la galaxie Messier 87 dans la constellation de la Vierge, qui valide les prédictions de la théorie de la gravité d’Einstein : un anneau de lumière en orbite autour du trou noir et entourant une région obscure, où la lumière est emprisonnée par la force gravitationnelle.

Cette découverte historique souligne aussi l’importance de la collaboration internationale en matière de recherche dans la découverte des plus grands mystères de l’univers.

En savoir plus sur le Prix de la percée en physique fondamentale

*Créé en 2012 par Yuri Milner, le Prix de la percée 2020 en physique fondamentale récompense les chercheurs du monde entier qui ont profondément contribué au savoir humain. Les lauréats sont choisis parmi les physiciens qui se penchent sur les plus grands mystères de l’univers, qu’ils soient issus de la physique théorique, mathématique ou expérimentale. Ils reçoivent un prix en argent de trois millions de dollars, ce qui en fait l’une des prix les plus prestigieux et généreux au monde. 


Lauréats canadiens du Prix de la percée 2020 en physique fondamentale

John Barrett

Association nucléaire canadienne

Avery Broderick

Institut Périmètre de physique théorique

Boris Georgiev

Institut Périmètre de physique théorique

Darryl Haggard

Université McGill

Britton Jeter

Institut Périmètre de physique théorique

Mansour Karami

Institut Périmètre de physique théorique

Chungchong Ni

Institut Périmètre de physique théorique

Ue-Li Pen

Institut canadien d’astrophysique théorique, Université de Toronto

Jorge A. Preciado López

Institut Périmètre de physique théorique

Hung-Yi Pu

Institut Périmètre de physique théorique

Paul Tiede

Institut Périmètre de physique théorique

Graphique d'une caméra (2D)

Étudier l’essence de la photographie

La photographe montréalaise Jessica Eaton a reçu une bourse Guggenheim pour poursuivre ses travaux de recherche dans le domaine des limites et du potentiel de la photographie.

Son travail porte sur les composantes du processus photographique, comme la lumière, la couleur et la perception de l’œil humain. Grâce à la bourse, elle approfondira ses recherches dans la reproduction et la création de la couleur et explorera les possibilités du tirage photographique. Son nouveau corpus d’œuvres, provisoirement intitulé Pure Pigment and Precious Metals, pourrait inclure des tirages en couleur au carbone, en argent et en platine, des tirages par transfert thermique, et peut-être même des daguerréotypes ou hologrammes.

Jessica Eaton a étudié les beaux-arts à l’Institut Emily Carr d’art et de design, où elle a obtenu son baccalauréat en photographie en 2006. Ses œuvres ont été exposées un peu partout en Amérique du Nord et en Europe, y compris pendant la Biennale canadienne de 2017 au Musée des beaux-arts du Canada, lors de l’exposition Under Construction: New Positions in American Photography au musée de la photo Foam à Amsterdam en 2014, et pendant la Triennale québécoise de 2011 à Montréal.

Les œuvres de Jessica Eaton font partie de nombreuses collections muséales importantes, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, du Musée d’art contemporain de Montréal et du Musée des beaux-arts de l’Ontario. Elle a été lauréate du Grand Prix du jury de la photographie de Hyères en 2012 et du prix Talents 2011 décerné par le magazine de photographie international Foam. Elle faisait également partie des artistes figurant sur la liste préliminaire pour le Prix Sobey pour les arts (2016) et le Prix de photographie AIMIA | AGO (2013).

En savoir plus sur la bourse Guggenheim

*Depuis sa création en 1925, la Fondation commémorative John Simon Guggenheim a accordé plus de 360 millions de dollars en bourses à plus de 18 000 personnes. On retrouve parmi ces boursiers de nombreux récipiendaires de prix Nobel, de médailles Fields, de prix Pulitzer, de prix A.M. Turing et de National Book Awards, des poètes lauréats, des membres de diverses académies nationales et d’autres lauréats de prix internationaux prestigieux.

Margaret Atwood

La puissance littéraire au service de la critique sociopolitique

L’auteure, poète et critique littéraire de renommée internationale Margaret Atwood a remporté le prix Booker 2019 – un des prix littéraires les plus prestigieux du monde – pour son roman dystopique très attendu The Testaments (Les Testaments), la suite de son œuvre encensée par la critique The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate), parue en 1985.

Publié 30 ans après The Handmaid’s Tale, son nouveau roman relate l’histoire de trois femmes profondément différentes vivant dans la République de Gilead, une société futuriste, théocratique et totalitaire, dans laquelle les femmes sont dépouillées de leurs droits et de leurs pouvoirs. Explorant les thèmes de la hiérarchie sociale, de la soumission, de la résistance et de la liberté, l’ouvrage est décrit par le jury du prix Booker comme « un roman à la fois beau et sauvage, qui nous parle avec force et conviction ».

Margaret Atwood a commencé à écrire à l’âge de six ans. Dix ans plus tard, elle savait qu’elle deviendrait écrivaine. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts du Victoria College de la University of Toronto et d’une maîtrise du Collège Radcliffe, à Cambridge, au Massachusetts. Elle a aussi étudié à Harvard de 1962 à 1963 et de 1965 à 1967, en plus d’avoir enseigné la littérature anglaise dans plusieurs universités et collèges au Canada et aux États-Unis.

Ayant écrit au cours de sa carrière une cinquantaine d’ouvrages de fiction, de recueils de poésie et d’essais, Mme Atwood a reçu plus de 50 prix littéraires, dont le prix du Gouverneur général en 1966 et en 1985, le prix Giller en 1996, le Premio Mondello (Italie) en 1997 et le PEN America pour l’ensemble de son œuvre. Elle ajoute à présent un deuxième prix Booker à son palmarès, après celui remporté en 2000 pour son roman The Blind Assassin (Le Tueur aveugle).

En savoir plus sur le prix Booker

*Le prix Booker est le plus prestigieux des prix littéraires anglo-saxons. Depuis cinq décennies, il récompense et fait rayonner des œuvres de fiction exceptionnelles. Chaque année, un jury le décerne au meilleur roman de langue anglaise publié au Royaume-Uni et en Irlande. Il a le pouvoir de transformer des carrières.

Geoffrey E. Hinton

Le parrain de la révolution en apprentissage profond

Geoffrey Hinton, professeur à la University of Toronto, est souvent considéré comme le parrain de l’apprentissage profond. Il est l’un des trois lauréats de 2018 du prix A.M. Turing de l’AMC. Annoncé et décerné en juin 2019, le prix récompense M. Hinton et deux autres chercheurs pour leurs avancées en fondements conceptuels et en ingénierie qui ont fait des réseaux neuronaux profonds une composante essentielle de l’informatique.

M. Hinton cherche à découvrir des procédures d’apprentissage qui permettent de trouver efficacement des structures complexes dans des quantités massives de données. Ses contributions à la recherche sur les réseaux de neurones comprennent les machines de Boltzmann, les représentations distribuées, les réseaux neuronaux de temporisation, l’apprentissage variationnel, les mélanges d’experts, les produits d’experts, les réseaux de croyances profondes et les réseaux à capsules. Son équipe de recherche de Toronto a été à l’origine de percées majeures qui ont révolutionné les domaines de la reconnaissance vocale et de la classification des objets.

M. Hinton a terminé ses études de premier cycle en psychologie expérimentale à l’Université de Cambridge en 1970, et a ensuite fait un doctorat en intelligence artificielle à l’Université d’Édimbourg en 1978. Après avoir enseigné pendant cinq ans à l’Université Carnegie-Mellon, il est devenu membre de l’Institut canadien de recherches avancées et s’est joint au Département d’informatique de la University of Toronto. Il a ensuite consacré trois ans à la fondation de l’Unité de recherche en neurosciences informatiques Gatsby au Collège universitaire de Londres avant de retourner à la University of Toronto en 2001. De 2004 à 2013, il a aussi dirigé le programme Calcul neuronal et perception adaptative (aujourd’hui intitulé Apprentissage automatique, apprentissage biologique) de l’Institut canadien de recherches avancées.

Professeur émérite distingué et membre de la Royal Society, de la Société royale du Canada et de l’Association for the Advancement of Artificial Intelligence. M. Hinton travaille à mi-temps pour l’équipe du projet Google Brain depuis 2013 et dirige maintenant le groupe de recherche de Google Brain à Toronto. Il occupe également le poste de conseiller scientifique principal à l’Institut Vecteur.

M. Hinton a reçu des doctorats honorifiques de l’Université d’Edinburgh, de l’Université du Sussex et de l’Université de Sherbrooke. Parmi les nombreuses distinctions reçues au cours de sa carrière, il a été le premier lauréat du prix David E. Rumelhart en 2001. Il a par ailleurs obtenu la médaille d’or Gerhard-Herzberg du CRSNG en 2010, la récompense la plus prestigieuse au Canada en sciences et génie.

En savoir plus sur le prix A.M. Turing

*Le prix A.M. Turing, qui est le plus prestigieux des prix techniques décernés par l’Association for Computing Machinery (ACM), souligne les contributions majeures et durables en informatique. Considéré comme le « prix Nobel de l’informatique », le prix A.M. Turing est assorti d’une bourse de un million de dollars offerte par Google inc. Il a été créé en l’honneur d’Alan M. Turing, le mathématicien britannique qui a posé les fondements et les limites mathématiques de l’informatique.

Christine Muschik

Explorer les interactions lumières-matière

Christine Muschik, professeure adjointe à la University of Waterloo, a reçu une bourse Sloan pour ses travaux de recherche en physique quantique. Ses travaux pourraient amener une meilleure compréhension de la physique des hautes énergies, y compris la physique des débuts de l’univers. 

Avec la création de nouveaux outils, Mme Muschik explore et modélise les interactions lumière-matière. Les outils, qui portent principalement sur les réseaux quantiques et les simulations quantiques de modèles de la physique des hautes énergies, peuvent être utilisés dans le domaine de l’informatique quantique. À terme, elle espère résoudre des problèmes concernant les collisions d’ions lourds dans les accélérateurs de particules, la matière à des densités extrêmes et la physique des débuts de l’univers.  

Mme Muschik a fait ses études de premier cycle et ses études aux cycles supérieurs à l’Institut Max-Planck d’optique quantique en Allemagne. Elle a obtenu son doctorat en 2011. Ses travaux de recherche théorique en optique quantique l’ont amenée à effectuer un stage postdoctoral à l’Institut des sciences photoniques de Barcelone, puis d’autres travaux de recherche à l’Institut d’optique quantique et d’information quantique en Autriche. En 2017, elle s’est jointe à l’Institut d’informatique quantique et au Département de physique et d’astronomie de la University of Waterloo. Elle est aussi titulaire d’une bourse Emmy Noether et membre affiliée à l’Institut Périmètre de physique théorique. 

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

*Les bourses de recherche Sloan sont décernées chaque année à des chercheurs et universitaires en début de carrière dont les réalisations et le potentiel font d’eux des étoiles montantes et d’influents chefs de file. Elles comptent parmi les bourses les plus anciennes décernées par la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif dont le siège se trouve à New York. La Fondation subventionne les travaux de recherche originaux et l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie, des mathématiques et de la performance économique. En 2019, le montant de la bourse était de 70000 $. 

Comprendre le fonctionnement interne du cerveau

Arjun Krishnaswamy, professeur adjoint au Département de physiologie de la Faculté de médecine de l’Université McGill, a obtenu une bourse de recherche Sloan. La bourse, qui est remise à des chercheurs prometteurs en début de carrière, aidera à financer les travaux de recherche de son laboratoire sur les circuits neuronaux.

M. Krishnaswamy cherche à comprendre comment les neurones forment les circuits complexes à la base de nos capacités mentales. Il étudie ce phénomène dans la rétine, une mince membrane de tissu nerveux derrière l’œil renfermant plusieurs circuits neuronaux en parallèle qui fonctionnent à l’unisson pour détecter un stimulus visuel, comme le mouvement. Mieux comprendre les mécanismes d’assemblage des circuits neuronaux et les schémas de câblage pourrait permettre d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du cerveau et sur la manière de traiter les maladies neurologiques qui se développent lorsque les circuits fonctionnent de manière anormale.

Membre du groupe des Systèmes d’information cellulaire au Complexe des sciences de la vie (CSV) de l’Université McGill, M. Krishnaswamy s’est joint à la Faculté de médecine de l’Université en 2017 après avoir effectué des recherches postdoctorales au Center for Brain Science de l’Université Harvard. Il a obtenu son doctorat de l’Université McGill en 2009 après avoir terminé un diplôme de premier cycle en physiologie à la Faculté de médecine. Il a reçu son baccalauréat en sciences de l’Université McGill en 2003.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

*Les bourses de recherche Sloan sont décernées chaque année à des chercheurs et universitaires en début de carrière dont les réalisations et le potentiel font d’eux des étoiles montantes et d’influents chefs de file. Elles comptent parmi les bourses les plus anciennes décernées par la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif dont le siège se trouve à New York. La Fondation subventionne les travaux de recherche originaux et l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie, des mathématiques et de la performance économique. En 2019, le montant de la bourse était de 70 000 $.

Aaron Reinke

Résoudre les mystères d’un parasite unicellulaire

Aaron Reinke, professeur adjoint en génétique moléculaire à la University of Toronto, a obtenu une bourse de recherche Sloan en bio-informatique et en biologie moléculaire évolutionniste.

En observant les interactions des parasites avec leurs hôtes, M. Reinke a pour objectif de mieux comprendre l’évolution des pathogènes. Son équipe de laboratoire étudie plus particulièrement les microsporidies, un parasite unicellulaire appartenant au règne des champignons. Les microsporidies peuvent contaminer pratiquement toutes les espèces de la planète, causant des maladies et même la mort chez les humains ayant un système immunitaire affaibli. M. Reinke et son équipe souhaitent savoir de quelle façon les microsporidies parviennent à contaminer leurs hôtes et à proliférer, pour ainsi se rapprocher d’une solution préventive.

M. Reinke a obtenu un doctorat de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) en 2012. Pendant ses travaux de recherche postdoctorale à l’Université de la Californie à San Diego, il a mis au point un système permettant de voir les protéines déposées par les microsporidies dans les cellules hôtes. En 2017, après sa découverte, il a mis sur pied un laboratoire à la University of Toronto. Il se sert de vers comme modèle pour comprendre l’infection et l’immunité chez d’autres espèces animales. Ses travaux pourraient donner de l’information intéressante sur les effets environnementaux transmis de génération en génération, y compris chez les humains.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

*Les bourses de recherche Sloan sont décernées chaque année à des chercheurs et universitaires en début de carrière dont les réalisations et le potentiel font d’eux des étoiles montantes et d’influents chefs de file. Elles comptent parmi les bourses les plus anciennes décernées par la Fondation Alfred P. Sloan, un organisme philanthropique à but non lucratif dont le siège se trouve à New York. La Fondation subventionne les travaux de recherche originaux et l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie, des mathématiques et de la performance économique. En 2019, le montant de la bourse était de 70 000 $.

Donna Strickland

Un prix nobel pour des invention en physique des lasers

Donna Strickland, professeure de physique à la University of Waterloo, faisait partie des trois lauréats du prix Nobel de physique en 2018. Marchant sur les traces de Marie Curie et de Maria Geoppert Mayer, elle est la troisième femme – la première Canadienne – à remporter ce prestigieux honneur.

Mme Strickland et son ancien directeur de thèse, Gérard Mourou, ont été récompensés pour leurs inventions révolutionnaires dans le domaine de la physique des lasers. Leur percée, l’amplification à dérive de fréquence, est expliquée dans le premier article scientifique de Mme Strickland, publié en 1985. Cette technique a permis de défricher de nouveaux champs de recherche et mené au développement d’outils lasers novateurs aujourd’hui utilisés à des fins scientifiques, industrielles, médicales, énergétiques, militaires et sécuritaires.

Après avoir obtenu son baccalauréat en génie physique de la McMaster Universty en 1981, Mme Strickland a obtenu son doctorat en physique (optique) à l’Université de Rochester (É.-U.). Elle est membre du corps professoral au Département de physique et d’astronomie de la University of Waterloo depuis 1997.

Elle a, entre autres distinctions, été nommée fellow de l’Optical Society. Au cours des 20 dernières années, elle a reçu divers prix pour ses travaux, dont une bourse de recherche Sloan, le Prix du premier ministre pour l’excellence en recherche et le prix Cottrell Scholars de la Research Corporation.

En savoir plus sur le prix Nobel de physique (en anglais)

*Donna Strickland est l’une des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Janet Rossant

Comprendre le rôle des gènes dans le développement

Janet Rossant possède le titre le plus prestigieux de la University of Toronto, celui de « professeur ». En 2018, elle a reçu un prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science pour ses réalisations dans le domaine des sciences de la vie. Ce prix, qui en courage la diversité en sciences, rend hommage à ses « recherches exceptionnelles qui explorent la façon dont les tissus et les organes se forment au cours du développement de l’embryon ».

Grâce à des techniques de manipulation génétique et cellulaire, Mme Rossant se consacre à comprendre le déterminisme génétique lors du développement normal et anormal de jeunes embryons de souris. Sa démarche a mené à la découverte d’un nouveau type de cellules souches placentaires : les cellules souches trophoblastiques. Ultimement, elle entrevoit que les cellules souches pourraient jouer un rôle dans le traitement des maladies humaines.

Mme Rossant est actuellement professeure au Département de génétique moléculaire et au Département d’obstétrique et de gynécologie de la University of Toronto, ainsi que chercheuse principale à l’hôpital pour enfants et présidente de la Fondation Gairdner.

Originaire du Royaume-Uni, Mme Rossant a étudié aux universités d’Oxford et de Cambridge avant de s’installer au Canada en 1977. De 1985 à 2005, elle a enseigné à la Brock University et a ensuite entrepris des travaux de recherche à l’Institut de recherche Samuel Lunenfeld de l’hôpital Mount Sinai de Toronto, et de 2005 à 2015, elle a été directrice de recherche à l’hôpital pour enfants.

Mme Rossant a par ailleurs reçu le dixième prix ISTT de l’International Society for Transgenic Technologies, la médaille Ross G. Harrison pour l’ensemble de ses réalisations en biologie du développement et le prix Michael-Smith des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). À la fois membre de la Société royale de Londres et de la Société royale du Canada, elle est également associée étrangère de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

En savoir plus sur le prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science

*Janet Rossant est l’une des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Michael Woodside

Photo : John Ulan, University of Alberta

Comprendre les déclencheurs de maladie

Michael Woodside, professeur au département de physique de la University of Alberta, a obtenu une bourse de recherche Guggenheim – une réalisation inédite à la Faculté des sciences et une première en près de 40 ans pour l’Université.

Combinant la physique, la biologie moléculaire et la biochimie, les travaux de recherche de M. Woodside portent sur la réponse aux forces mécaniques des biomolécules uniques, comme les acides nucléiques et les protéines. Ces réponses offrent des indices sur le comportement des protéines à l’échelle moléculaire, qui peut à son tour aider à comprendre comment les protéines peuvent déclencher des maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson, et des maladies à prion, comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

M. Woodside a obtenu des diplômes de premier cycle en physique et en musique à la University of Toronto avant de faire un doctorat en physique à l’Université de Californie à Berkeley. Après un stage de recherche postdoctorale en sciences biologiques à l’Université Stanford, il a occupé un poste chargé de recherche à l’Institut national de nanotechnologie, à Edmonton. Depuis 2013, il est titulaire de la Chaire de recherche iCORE en biophysique de la University of Alberta.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Michael Woodside est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Amar Vutha

Créer des outils atomiques et moléculaires pour sonder l’univers

Amar Vutha, professeur au Département de physique de la University of Toronto, a reçu une bourse Sloan pour ses travaux de recherche en physique fondamentale.

Le groupe de recherche de M. Vutha mesure les fréquences d’oscillation des atomes et des molécules et les utilise pour tester les limites des lois connues de la physique. Un de ses projets consiste à fabriquer des horloges atomiques compactes et portatives pour étudier la gravité; un autre mesure la forme d’un électron afin de découvrir des indices permettant de comprendre pourquoi l’univers ne contient que de la matière, plutôt que des parts égales de matière et d’antimatière.

M. Vutha a fait ses études de premier cycle en physique à l’Institut indien de technologie de Kanpur. Après avoir obtenu son doctorat à l’Université Yale en 2011, il a été chercheur postdoctoral à l’Université York, avant de se joindre au corps professoral de la University of Toronto en 2015.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Amar Vutha est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Stuart Trenholm

Examiner la nature de la perception

Stuart Trenholm, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada et professeur adjoint à l’Institut neurologique de Montréal de l’Université McGill, a reçu une bourse Sloan pour ses travaux de recherche sur la nature de la perception.

À la tête d’une équipe de techniciens et de chercheurs chevronnés, M. Trenholm étudie l’appareil visuel d’animaux en santé, qu’il compare à celui d’animaux présentant une déficience visuelle et dont la vision a été restaurée. Ce faisant, il souhaite mieux comprendre la nature de la perception et, à terme, trouver de meilleurs traitements pour les personnes ayant une déficience visuelle. Pour parvenir à cette fin, son laboratoire combine de multiples disciplines, dont la physiologie, l’étude du comportement animal, la virologie, la génétique, la modélisation des maladies et l’optogénétique.

M. Trenholm a effectué ses études de premier cycle en biologie à la University of Victoria. En 2013, après avoir obtenu son doctorat en neurosciences à la Dalhousie University, il a mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Institut de recherche biomédicale Friedrich Miescher. Il s’est joint au corps professoral de l’Université McGill en 2017.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Stuart Trenholm est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Photo : Lëa-Kim Châteauneuf

Une langue bien à lui

Michel Tremblay, premier auteur québécois ayant utilisé le français de la classe ouvrière québécoise (le joual) dans ses œuvres, a reçu le Grand Prix de la Francophonie en 2018 pour avoir contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française.

Considéré comme l’un des plus importants hommes de théâtre du Québec, M. Tremblay a fait ses débuts en tant que dramaturge avec Les belles-sœurs en août 1968 à Montréal. Aujourd’hui célébrées comme permettant de brosser un portrait authentique d’une tranche de la société québécoise des années 1960, la représentation sans réserve des femmes de la classe ouvrière et l’utilisation d’une langue vernaculaire avaient d’abord fait scandale. Traduite en plusieurs langues, la pièce Les belles sœurs a été présentée dans de nombreux pays et s’est taillé une place dans les classiques du théâtre québécois.

Au cours des 50 dernières années, M. Tremblay a écrit un nombre considérable de pièces, dont À toi, pour toujours, ta Marie-Lou; Albertine, en cinq temps; Le vrai monde?; et La maison suspendue. Il a aussi publié des romans comme les Chroniques du Plateau Mont-Royal (six titres) et La diaspora des Desrosiers (9 titres). Son œuvre substantielle comprend également des essais, des comédies musicales, des scénarios et un opéra. Sous quelque forme qu’il soit représenté, l’univers de M. Tremblay est peuplé de femmes ordinaires qui racontent leurs déboires quotidiens en joual.

Au fil de sa prolifique carrière, M. Tremblay a reçu des dizaines de prestigieux prix littéraires, ainsi que des doctorats honorifiques. Les plus notables sont le prix Gilles-Corbeil, remis tous les trois ans à un auteur québécois pour l’ensemble de son œuvre, le prix Molson du Conseil des arts du Canada et l’Ordre des Arts et des Lettres de France.

En savoir plus sur le Grand Prix de la Francophonie

*Michel Tremblay est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Giulio Tiozzo

Explorer les dynamiques complexes des systèmes

Giulio Tiozzo, professeur adjoint au Département d’informatique et de mathématique de la University of Toronto à Scarborough, a obtenu une bourse de recherche Sloan. Cet honneur, réservé aux étoiles montantes du domaine de la recherche, s’ajoute à un Connaught New Researcher Award décerné pour la période 2017-2019.

M. Tiozzo se consacre à l’étude des systèmes dynamiques et à leurs relations avec l’analyse complexe, la théorie de Teichmüller, la théorie ergodique, la théorie des probabilités et la théorie des groupes.

Après des études de premier cycle en mathématiques à l’École normale supérieure de Pise, en Italie, M. Tiozzo a poursuivi des études de troisième cycle à l’Université Harvard, où il a obtenu son doctorat en 2013. En 2016, après avoir occupé pendant deux ans un poste de professeur adjoint Gibbs à l’Université Yale, il s’est joint au corps professoral de la University of Toronto.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Giulio Tiozzo est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Brett Story

Poser un regard nouveau sur les prisons

Brett Story, professeure adjointe en art de l’image à la Ryerson University, a reçu une bourse de recherche Guggenheim en cinéma et en vidéo.

Titulaire d’un doctorat en géographie de la University of Toronto, Mme Story est une auteure et une documentariste indépendante vivant à Toronto. Dans son deuxième film documentaire, The Prison in Twelve Landscapes, elle utilise sa caméra pour tracer un parallèle entre la réalité des prisons américaines et les structures de pouvoir profondément ancrées dans les relations, les dynamiques économiques et les paysages qui nous entourent. Le film soulève des questions sur les raisons mêmes de leur présence, qui pourraient avoir davantage à voir avec l’emploi, l’extraction de ressources, le développement économique, la race et la pauvreté qu’avec la criminalité. Ce faisant, il évoque la possibilité d’exploiter ces milieux à des fins plus productives. L’œuvre était en lice au prix Écrans canadiens 2017 dans la catégorie du meilleur documentaire canadien.

Le premier livre de Mme Story, Prison Land: Mapping Carceral Power Across Neoliberal America, sera publié au printemps 2019 aux presses de l’Université of Minnesota. Elle a par ailleurs fait du journalisme et de la critique cinématographique, notamment à CBC Radio et dans The Nation magazine. Elle a aussi remporté le prix New Visions de l’Association des documentaristes du Canada Institute en 2014 ainsi qu’un Art of Nonfiction Fellowship du Sundance Institute en 2016.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Brett Story est l’une des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Arul Shankar

Percer les secrets des nombres

Arul Shankar, professeur adjoint au Département de mathématiques de la University of Toronto, a reçu une bourse de recherche Sloan – une des bourses de recherche les plus prestigieuses décernées aux mathématiciens en début de carrière.

M. Shankar est reconnu pour ses travaux d’avant-garde en théorie des nombres, une branche des mathématiques pures qui explore les propriétés des nombres entiers, qui peuvent être positifs ou négatifs et qui incluent le zéro. M. Shankar se consacre principalement à la statistique arithmétique, examinant le comportement moyen d’objets théoriques numériques.

M. Shankar a effectué ses études de premier cycle en mathématiques au Chennai Mathematical Institute et aux cycles supérieurs à l’Université Princeton.

Après avoir obtenu son doctorat en 2012, il a mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Institute for Advanced Study et à l’Université Harvard. Il s’est joint au corps professoral de la University of Toronto en 2016.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Arul Shankar est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Douglas Scott

Approfondir notre compréhension de l’univers

Douglas Scott, de la University of British Columbia, figurait parmi les trois membres canadiens de la collaboration Planck – un groupe international de chercheurs qui étudie la composition et l’évolution de l’univers – à qui le prix Peter-Gruber de cosmologie a été décerné en 2018.

De 2009 à 2013, cette équipe a généré une abondance de données grâce à l’observatoire spatial Planck de l’Agence spatiale européenne. Ce faisant, elle a reconstitué une carte permettant d’analyser le contenu et la composition de l’univers primitif avec une précision et un souci inédits. Leurs données ont transformé les travaux de recherche théoriques en cosmologie, ouvrant la porte à de nouvelles explorations du contenu et de l’évolution de l’univers pour des décennies à venir.

M. Scott s’intéresse entre autres à la formation des structures et aux « chiffres » décrivant l’entièreté du cosmos. « Bien que les paramètres soient mesurés avec une précision de plus en plus grande et que la physique de la formation des galaxies soit analysée de façon toujours plus pointue, de nombreuses questions demeurent sans réponse », déclare-t-il.

Après avoir obtenu son diplôme de premier cycle en astrophysique à l’Université d’Édimbourg en 1986, M. Scott a obtenu un doctorat à l’Université de Cambridge en 1991. Au terme de travaux de recherche postdoctorale entrepris au début des années 1990 à l’Université de Californie à Berkeley, il s’est joint au corps professoral de la University of British Columbia en 1995. Il est aujourd’hui professeur au Département de physique et d’astronomie de l’établissement.

En savoir plus sur le prix Peter-Gruber de cosmologie (en anglais)

*Douglas Scott est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Farangis Nurulla Khoja

Des paysages sonores infinis

Farangis Nurulla-Khoja, une compositrice canadienne née à Douchanbé, au Tadjikistan, a reçu une bourse Guggenheim pour ses travaux de recherche sur les formes et les sons inédits.

Descendante du compositeur tadjik Ziyodullo Shahidi, Mme Nurulla-Khoja a composé une cinquantaine de pièces de musique symphonique, de chambre, vocale et électroacoustique, qui ont été jouées dans quelque 21 pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Sa musique a aussi été utilisée dans divers documentaires et films expérimentaux.

Entre autres honneurs, Mme Nurulla-Khoja a remporté la médaille d’or « Best of Show » des Global Music Awards pour sa pièce Incandescence, le prix Joseph-S.-Stauffer de la meilleure compositrice en milieu de carrière ainsi que le prix Andrey Petrov pour sa pièce pour orchestre complet L’infini de l’instant et son concerto pour violon et orchestre à cordes Ravishi Nur. En 2015, sa pièce Daidu lui a en outre valu un prix lors d’un concours international en Pologne.

Mme Nurulla-Khojaa été accueillie comme artiste en résidence par des organisations prestigieuses, comme la Fondation Royaumont (France), le Centre Bellagio de la Fondation Rockefeller (Italie) et la Société des compositeurs suédois à Cortone (Italie). Elle est titulaire d’un doctorat en beaux-arts (composition) de l’Université de Göteborg, en Suède, et a étudié à l’Université de Californie à San Diego de même qu’à l’IRCAM, à Paris.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Farangis Nurulla-Khoja est l’une des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Hamed Shateri Najafabadi

Découvrir les secrets du livre de codes humains

Hamed Shateri Najafabadi, professeur adjoint au Département de génétique humaine de l’Université McGill, a reçu une bourse Sloan pour ses travaux de recherche sur le fonctionnement interne des cellules.

Au moyen d’algorithmes informatiques et de modèles mathématiques, M. Najafabadi étudie la façon dont l’information contenue dans l’ADN est lue et interprétée. La compréhension de ces liens peut nous aider à déchiffrer la nature des dysfonctionnements du génome humain causant la maladie.

Bien que M. Najafabadi et son équipe se concentrent principalement sur le cancer, ils ont aussi fait des découvertes sur la maladie d’Alzheimer.

Après ses études de premier et de deuxième cycles en biotechnologie à l’Université de Téhéran, M. Najafabadi a obtenu son doctorat au Département de parasitologie et au Centre de bioinformatique de l’Université McGill en 2011. Il s’est joint au corps professoral de McGill après un stage de recherche postdoctorale à la University of Toronto.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Hamed Shateri Najafabadi est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Peter G. Martin

Explorer l’évolution de la galaxie

Peter G. Martin, de la University of Toronto, figurait parmi les trois membres canadiens de la collaboration Planck – un groupe international de chercheurs qui étudie la composition et l’évolution de l’univers – à qui le prix Peter-Gruber de cosmologie a été décerné en 2018.

De 2009 à 2013, cette équipe a généré une abondance de données grâce à l’observatoire spatial Planck de l’Agence spatiale européenne. Ce faisant, elle a reconstitué une carte permettant d’analyser le contenu et la composition de l’univers primitif avec une précision et un souci inédits. Leurs données (dont des cartes exceptionnelles de notre galaxie) ont transformé la recherche théorique sur l’univers dans son ensemble et sur le milieu interstellaire de la Voie lactée, ouvrant la porte à l’exploration de leur contenu et de leur évolution pour des décennies à venir.

M. Martin, qui a obtenu ses diplômes de premier et de deuxième cycles à la University of Toronto, est revenu à son alma mater après avoir fait son doctorat au Département de mathématiques appliquées et de physique théorique à l’Université de Cambridge, en 1972. Il est devenu en 1984 le tout premier professeur de l’Institut canadien d’astrophysique théorique de la University of Toronto, un poste qu’il occupe toujours.

Il est par ailleurs Officier de l’Ordre du Canada, membre de la Société royale du Canada et agrégé supérieur du Massey College de la University of Toronto. La Société canadienne d’astronomie lui a décerné le Prix Carlyle S. Beals pour ses réalisations exceptionnelles dans le domaine de la recherche et le prix de la CASCA pour service exceptionnel, alors que la Royal Astronomical Society lui a remis deux prix de groupe pour son travail au sein des équipes des observatoires spatiaux Planck et Herschel.

En savoir plus sur le prix Peter-Gruber de cosmologie (en anglais)

*Peter G. Martin est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Paul Hebert

Créer un code-barres génétique pour répertorier toutes les espèces sur Terre

L’Académie royale néerlandaise des arts et des sciences a décerné le prix Heineken 2018 en sciences environnementales à Paul D. N. Hebert, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité moléculaire à la University of Guelph.

Reconnu mondialement comme le « père du code-barres génétique », M. Hebert est célèbre pour sa contribution essentielle au développement d’un code-barres génétique permettant de catégoriser toutes les espèces biologiques sur Terre. À la manière des codes CUP en noir et blanc qui permettent d’identifier les denrées au supermarché, les codes-barres génétiques identifient différentes espères grâce à des fragments d’ADN.

En tant que directeur du Centre for Biodiversity Genomics de Guelph, le chef de file mondial du codage à barres de l’ADN, M. Hebert dirige l’International Barcode of Life Project, qui vise à créer une bibliothèque de référence contenant plus de six millions de codes-barres génétiques associés à quelque 500 000 espèces. À terme, ce projet permettra à quiconque d’accéder en quelques minutes à l’information essentielle sur tout animal et toute plante, ce qui permettra de mieux protéger la foresterie et l’agriculture, d’intercepter plus rapidement les espèces envahissantes et d’améliorer la surveillance et la conservation des écosystèmes.

M. Hebert a étudié la biologie à la Queen’s University avant de poursuivre ses études supérieures en génétique à l’Université de Cambridge. Après avoir obtenu son doctorat en 1972, il a été boursier Rutherford à l’Université de Sydney, en Australie. À son retour au Canada en 1976, il s’est joint au corps professoral de la University of Windsor, où il a été professeur et directeur du Great Lakes Institute. En 1990, il a été nommé directeur du Département de zoologie de la University of Guelph, poste qu’il a occupé jusqu’à l’obtention d’une Chaire de recherche du Canada, en 2001. En plus de détenir trois doctorats honorifiques, il est membre de la Société royale du Canada et a été fait Officier de l’Ordre du Canada en 2015.

En savoir plus sur le prix Heineken en sciences environnementales (en anglais)

*Paul Hebert est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Robert Haslhofer

Photo : Ken Jones, University of Toronto

Élargir la connaissance des flots géométriques

Robert Haslhofer, professeur adjoint au Département d’informatique et de mathématique de la University of Toronto à Scarborough, a reçu en 2018 une bourse de recherche Sloan en mathématiques.

La bourse de recherche Sloan, une récompense décernée annuellement à des étoiles montantes du milieu de la recherche, a été accordée à M. Haslhofer pour ses travaux portant sur l’analyse et les flots géométriques. Cet honneur s’ajoute à une subvention récente du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Après avoir obtenu ses diplômes de premier, deuxième et troisième cycles en mathématique à l’École polytechnique fédérale de Zurich, M. Haslhofer a enseigné pendant trois ans au Courant Institute of Mathematical Sciences de New York avant de se joindre à la University of Toronto en 2015.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Robert Haslhofer est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Gilles Brassard

Un bond prodigieux en informatique quantique

Pionnier de l’informatique quantique à l’Université de Montréal, Gilles Brassard est devenu en mai  2018 le premier Canadien à remporter le prestigieux prix Wolf de physique. Il partage cet honneur avec son complice de longue date, Charles Bennett, du centre de recherche d’IBM.

Le professeur Brassard a reçu le prix Wolf pour avoir fondé et fait progresser les domaines de la cryptographie quantique et de la téléportation quantique – ses deux plus célèbres découvertes. La cryptographie quantique permet à des participants de communiquer de façon parfaitement sécurisée, alors que la téléportation quantique permet de téléporter de l’information quantique du point A au point B. Aujourd’hui, ces domaines sont universellement reconnus comme les piliers fondamentaux de l’informatique quantique.

M. Brassard est Officier de l’Ordre du Canada et de l’Ordre national du Québec ainsi que fellow de la Royal Society of London et membre de la Société royale du Canada. Il est titulaire de diplômes de premier et de deuxième cycles en informatique de l’Université de Montréal et d’un doctorat de l’Université Cornell. Il fait partie du corps professoral du Département d’informatique et de recherche opérationnelle de son alma mater à Montréal depuis 1988, et est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en informatique quantique depuis 2001.Des universités de Zurich, d’Ottawa et de Lugano lui ont décerné des doctorats honorifiques.

En savoir plus sur le prix Wolf

*Gilles Brassard est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

J. Richard Bond

Photo : Liam Sharp, University of Toronto

Analyser la composition de l’univers

Dix ans après avoir remporté le prix Peter-Gruber de cosmologie pour ses travaux de recherche individuels, J. Richard Bond, de la University of Toronto, figurait parmi les trois membres canadiens de la collaboration Planck – un groupe international de chercheurs qui étudie la composition et l’évolution de l’univers – à qui le prix a été décerné en 2018.

De 2009 à 2013, cette équipe a généré une abondance de données grâce à l’observatoire spatial Planck de l’Agence spatiale européenne. Ce faisant, elle a reconstitué une carte permettant d’analyser le contenu et la composition de l’univers primitif avec une précision et un souci inédits. Leurs données ont transformé les travaux de recherche théoriques en cosmologie, ouvrant la porte à de nouvelles explorations du contenu et de l’évolution de l’univers pour des décennies à venir.

M. Bond a obtenu en 1973 un diplôme de premier cycle en mathématiques et en physique à la University of Toronto, puis des diplômes de deuxième et troisième cycles en physique théorique au California Institute of Technology. De retour à la University of Toronto en 1985, il a fondé, avec des collègues, l’Institut canadien d’astrophysique théorique et est devenu boursier principal du programme Extrême univers et gravité de l’Institut canadien de recherches avancées.

M. Bond a reçu en 2000 le titre de « professeur » de la University of Toronto, l’honneur le plus prestigieux décerné par l’établissement. Il a également été fait Officier de l’Ordre du Canada en 2005 et membre de l’Ordre de l’Ontario en 2008.

En savoir plus sur le prix Peter-Gruber de cosmologie (en anglais)

*J. Richard Bond est l’un des 17 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2018 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2018 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Gary Kobinger

Éradiquer le virus Ebola

Gary Kobinger, professeur au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie et directeur du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval, et Xianngguo Qiu du Laboratoire national de microbiologie ont mis au point un vaccin contre le virus Ebola, ainsi qu’un traitement pour les personnes ayant déjà contracté le virus. M. Kobinger avait créé le vaccin alors qu’il était professeur agrégé à la University of Manitoba.

Le vaccin VSV-EBOV et le traitement ZMapp se sont avérés si efficaces pour prévenir la propagation du virus que les essais cliniques ont été accélérés, ce qui a permis une distribution rapide et, possiblement, de sauver des milliers de vies.

Le traitement ZMapp a été administré selon le protocole d’urgence humanitaire à plus de 25 premiers intervenants infectés en service. À l’exception d’un seul, tous se sont rétablis.

Complément d’information : Université Laval >>

*Gary Kobinger a remporté un Prix du gouverneur général pour l’innovation en 2018 et était l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

L'équipe de recherche de la Memorial University : Sean Connors, Kathleen Hogdkinson, Terry-Lynn Young et Daryl Pullman.

Photo : Memorial University

Dépister de dangereuses maladies infectieuses

L’équipe de recherche composée de Sean Connors, Kathleen Hodgkinson, Terry-Lynn Young et Daryl Pullman de la Memorial University of Newfoundland a identifié une mutation génétique létale ayant causé des morts subites d’origine cardiaque au sein de 25 familles de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette équipe multidisciplinaire a aussi piloté des recherches pour concevoir des méthodes de dépistage et des traitements préventifs permettant de sauver des vies. Les médecins du monde entier disposent maintenant de l’information nécessaire pour traiter, à partir d’un simple test de mutation, des centaines de porteurs de ce gène à l’aide d’un défibrillateur cardioverteur implantable (DCI), ce qui allonge notablement l’espérance de vie des personnes touchées. Ces avancées ont donné lieu à un changement de paradigme en matière de prise en charge clinique et de suivi éthique.

Complément d’information : Memorial University of Newfoundland

* L’équipe formée par Sean Connors, Kathleen Hodgkinson, Terry-Lynn Young et Daryl Pullman remporté un Prix du gouverneur général pour l’innovation en 2018.

Tom Chau

Donner une voix à ceux qui ne peuvent se faire entendre

Tom Chau, professeur et ingénieur en réhabilitation pédiatrique à la University of Toronto, a conçu des technologies d’accessibilité novatrices pour aider les personnes non verbales à surmonter les obstacles à la communication. En collaboration avec une équipe multidisciplinaire, M. Chau a examiné les façons d’intégrer les signaux thermodynamiques et la thermographie faciale aux nouvelles méthodes reposant sur le génie électrique et l’apprentissage machine. Ses travaux ont donné lieu à une série de technologies d’assistance personnalisées révolutionnaires et donné la parole à ceux qui ne pouvaient s’exprimer. De telles innovations, comme les instruments de musique virtuels, les transmetteurs des vibrations des cordes vocales ou l’interface cerveau-ordinateur ultrasonique, ont profondément transformé les vies de familles, d’aidants naturels et de fournisseurs de soins en repensant audacieusement nos façons de communiquer.

Complément d’information : University of Toronto

* Tom Chau a remporté un Prix du gouverneur général pour l’innovation en 2018.

Kamran Khan

Détecter les épidémies de maladies infectieuses à l’aide des mégadonnées

Les incidences à l’échelle mondiale de l’épidémie de SRAS en 2003 sur la santé, l’économie et la société ont incité Kamran Khan, professeur agrégé en médecine et en santé publique à la University of Toronto, à concevoir un système mondial d’alerte rapide pour les maladies infectieuses graves. Il a passé les dix années suivantes à créer une plateforme de mégadonnées permettant d’orienter les recherches scientifiques sur les épidémies et les pandémies et en 2013 il a fondé BlueDot pour accélérer la réalisation de cet objectif. Utilisant des systèmes d’information géographique, le traitement du langage naturel et l’intelligence artificielle, l’équipe multidisciplinaire de BlueDot a été en mesure de prédire la transmission de la grippe à l’échelle mondiale et de suivre la propagation de récentes épidémies, dont celles du virus Ebola et du virus Zika.

Complément d’information : bluedot

* Kamran Khan a remporté un Prix du gouverneur général pour l’innovation en 2018.

Aneglla Shoellig

Utiliser les technologies robotiques dans l’intérêt des gens

Angela Schoellig, professeure adjointe à l’Institut d’études aérospatiales (UTIAS) de la University of Toronto, a reçu une bourse de recherche Sloan pour ses travaux de recherche sur l’interaction entre la robotique, les contrôles et l’apprentissage machine. Mme Schoellig, qui dirige le laboratoire des systèmes dynamiques de l’UTIAS, est également directrice adjointe du Centre de recherche et de formation en robotique aérienne de l’établissement.

Aidée de son équipe, elle tente d’accroître la performance des robots pour leur permettre d’apprendre par l’expérience et de devenir des outils plus efficaces et sécuritaires pour les humains. Ses travaux ont de multiples applications, allant des drones pouvant mener de dangereuses opérations de recherche lors d’une catastrophe, aux voitures autonomes capables de s’adapter aux conditions météorologiques changeantes.

Mme Schoellig est titulaire d’une maîtrise en ingénierie scientifique et mécanique de l’Institut de technologie de Georgie, ainsi que d’une maîtrise en ingénierie cybernétique de l’Université de Stuttgart, en Allemagne. Elle a reçu la médaille ETH en reconnaissance de ses travaux de doctorat à l’ETH de Zurich et a été, en 2013, l’une des 35 lauréates du prix de la Fondation Dimitris N. Chorafas. Depuis, ses travaux lui ont valu de nombreux honneurs, dont, en 2014, celui de plus jeune participante au programme de leadership en science, qui reconnaît les chercheurs canadiens d’exception.

Mme Schoellig compte parmi ses collaborateurs l’ETH Zurich, le laboratoire Senseable City de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) et l’Institut de systèmes intégrés et en réseau d’Autriche. Elle a reçu un soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie, de la Fondation canadienne pour l’innovation et de Recherche et développement pour la défense Canada.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Angella Shoellig est l’une des 12 lauréates d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Louis Taillefer

Faire des vagues en physique quantique

Louis Taillefer, professeur à l’Université de Sherbrooke, est lauréat de l’édition 2017 du prix commémoratif Simon. Il devient ainsi le premier Canadien à recevoir ce prix depuis sa création en 1957. M. Taillefer, qui dirige également le programme de recherche sur les matériaux quantiques de l’Institut canadien de recherches avancées, a été reconnu pour ses « contributions d’avant-garde dans le domaine de la supraconductivité non conventionnelle ».

Son laboratoire compte 13 membres et quelque 45 anciens. M. Taillefer et son équipe ont fait plusieurs découvertes expérimentales qui nous ont aidés à mieux comprendre les supraconducteurs, appelés ainsi en raison de leur capacité à conduire l’électricité sans résistance ni perte d’énergie. En 2007, par exemple, ils ont remarqué des oscillations quantiques dans un cuprate supraconducteur – le supraconducteur le plus puissant – ce qui a transformé la façon dont les scientifiques perçoivent le comportement des électrons dans ce matériau.

À l’heure actuelle, un matériau ne peut passer à l’état supraconducteur qu’à des températures extrêmement basses (sous les -100 degrés Celsius). Le fait de pouvoir parvenir à cet état à température ambiante, ce que M. Taillefer considère être sa « quête du Saint-Graal », offrirait d’innombrables possibilités, allant de l’efficacité énergétique aux transports.

Après avoir décroché de l’école secondaire pour travailler pendant un an à la ferme d’un ami, M. Taillefer a entamé des études de premier cycle à l’Université McGill. Il a terminé premier de classe et a partagé sa médaille d’or en mathématique et en physique avec son frère jumeau. Après l’obtention de son baccalauréat en physique à l’Université McGill, il a obtenu un doctorat en physique à l’Université de Cambridge, en Angleterre.

En savoir plus sur le prix commémoratif Simon (en anglais)

*Louis Taillefer est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Cheryl Misak

Adopter une démarche pragmatique en philosophie

Cheryl Misak, professeure de philosophie à la University of Toronto, est boursière Guggenheim en histoire intellectuelle et culturelle. Ses principaux champs de recherche sont le pragmatisme américain, l’histoire de la philosophie analytique, la philosophie morale et politique, ainsi que la philosophie de la médecine. Mme Misak a été reconnue pour la manière personnelle d’appliquer le pragmatisme lorsqu’elle a occupé les postes de vice-rectrice et de provost.

Inscrite à la University of Lethbridge avec l’intention d’étudier le droit, Mme Misak a suivi un cours de philosophie pour remplir son horaire. Après avoir obtenu un grade de premier cycle en philosophie, elle a obtenu une maîtrise à l’Université Columbia, puis un doctorat en philosophie de l’Université d’Oxford.

Bien qu’elle soit associée à la University of Toronto depuis 1990, Mme Misak est professeure invitée de philosophie à l’Université de New York ainsi que chercheuse invitée au Collège St John’s et au Collège de la Trinité de l’Université de Cambridge. Elle a également été boursière Rhodes et chercheuse Humboldt, et est membre de la Société royale du Canada.

Elle a reçu du soutien financier du gouvernement du Canada pour poursuivre ses travaux, dont cinq subventions du Conseil de recherches en sciences humaines. Mme Misak est l’auteure de cinq ouvrages : Cambridge Pragmatism: From Peirce and James to Ramsey and Wittgenstein (2016), The American Pragmatists (2013), Truth, Politics, Morality: Pragmatism and Deliberation (2000), Verificationism: Its History and Prospects (1995) et Truth and the End of Inquiry: A Peircean Account of Truth (1991). Dans le cadre de son plus récent projet, elle rédige une biographie professionnelle de Frank Ramsey, un philosophe, économiste et mathématicien de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Cheryl Misak est l’une des 12 lauréates d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Lewis Kay

Voir l’invisible

Lewis Kay, scientifique chevronné du domaine de la médecine moléculaire à l’Hôpital pour enfants de Toronto, a obtenu un prix international Canada Gairdner pour le rôle qu’il a joué dans le développement de la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire moderne (RMN). C’est la première fois qu’un Canadien remporte ce prix depuis 2008. Un collègue de la University of Toronto, où M. Kay est aussi professeur aux départements de chimie, de biochimie et de génétique moléculaire, dit de ses travaux qu’ils permettent de « voir l’invisible ».

En suivant les méthodes de M. Kay, offertes en libre accès, les chercheurs et les scientifiques du monde entier peuvent étudier comment la forme d’une grosse molécule comme une protéine se modifie au fil du temps. Ce savoir permet de tirer des conclusions par rapport à la nature de la structure de la protéine et à l’importance de sa souplesse pour sa fonction biologique. De telles découvertes permettent aux scientifiques de mieux comprendre les maladies et pourraient un jour mener au développement de médicaments capables de cibler des protéines spécifiques.

M. Kay a obtenu un baccalauréat en biochimie de la University of Alberta et un doctorat en biophysique moléculaire de l’Université Yale. Il a ensuite poursuivi des études postdoctorales aux Instituts nationaux de la santé, aux États-Unis. Il est professeur de génétique moléculaire, de biochimie et de chimie à la University of Toronto depuis 1992. Le laboratoire de M. Kay à la University of Toronto compte 12 associés de recherche et chercheurs postdoctoraux.

En 2001, M. Kay a obtenu la Chaire de recherche du Canada en protéomique, bioinformatique et génomique fonctionnelle, qui a été renouvelée en 2014. En 2017, il a été nommé officier de l’Ordre du Canada, la plus récente d’une série de distinctions parmi lesquelles le prix Merck Frosst, le prix Steacie, la médaille Favelle et le prix Gunther Lauien. Il est aussi membre de la Société royale du Canada et de la Royal Society of London (Royaume-Uni).

En savoir plus sur les prix internationaux Canada Gairdner

*Lewis Kay est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

John Dick

Révéler le rôle des cellules souches dans le traitement de la leucémie

John Dick, qui a travaillé au département de génétique moléculaire de la University of Toronto pendant 30 ans, a reçu un prix Keio en science médicale pour avoir découvert le rôle que jouent les cellules souches dans le traitement de la leucémie.

Les chercheurs ont longtemps cru que des cellules souches pouvaient se trouver dans les tissus cancéreux, mais sans pouvoir prouver leur hypothèse. M. Dick a été le premier à prouver que certains types de cellules souches sont responsables de la leucémie. S’appuyant sur cette découverte, d’autres chercheurs ont montré que les cellules souches cancéreuses jouaient aussi un rôle dans les tumeurs solides. Le comité de sélection a souligné « l’incommensurable contribution du professeur Dick qui a soulevé l’idée que, pour éradiquer le cancer, il faut détruire les cellules souches cancéreuses ».

M. Dick a obtenu ses grades au premier cycle et aux cycles supérieurs en microbiologie à la University of Manitoba avant de s’installer en Ontario. En 1995, il est devenu professeur au département de génétique moléculaire de la University of Toronto, un poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Au début de sa carrière, il a occupé des postes à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de Toronto et s’est joint au University Health Network en 2001. M. Dick est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie des cellules embryonnaires; scientifique principal au Centre de cancérologie de l’Hôpital Princess Margaret et au Centre McEwen de médecine régénérative, University Health Network, Toronto; et directeur de l’initiative de recherche translationnelle en leucémie à l’Institut ontarien de recherche sur le cancer.

M. Dick est chercheur à l’Association américaine de l’académie de recherche sur le cancer, à la Société royale du Canada et à la Royal Society of London (Royaume-Uni). Son laboratoire reçoit un soutien financier de la Société canadienne du Canada, de la Fondation Terry Fox, du gouvernement de l’Ontario par l’entremise de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer et du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme des chaires de recherche du Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada. Le laboratoire compte parmi ses membres une vingtaine de scientifiques et de chercheurs, et quelque 90 anciens.

En savoir plus sur le prix Keio en science médicale (en anglais)

*John Dick est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Margaret Morrison

Allier philosophie, mathématiques, physique et économie

Margaret Morrison, qui a reçu une bourse Guggenheim en philosophie, s’intéresse à un éventail de sujets, dont le rôle des modèles en recherche scientifique, les explications mathématiques en physique et en biologie ainsi que le rôle des simulations par ordinateur pour produire du savoir. Ses premiers travaux, par exemple, portaient sur la manière d’extraire des informations concrètes de représentations mathématiques abstraites. Elle tente actuellement de déterminer si les simulations par ordinateur peuvent réellement détenir le même statut que les mesures pour ce qui est du savoir.

Mme Morrison a obtenu son premier grade en philosophie à la Dalhousie University, ainsi que deux grades aux cycles supérieurs à la University of Western Ontario. Elle a occupé des postes à l’Université Stanford et à l’Université du Minnesota aux États-Unis avant de se joindre au corps professoral de la University of Toronto en 1989. Elle a également été chercheuse à l’Institut des études supérieures Wissenschaftskolleg zu à Berlin et au Centre de philosophie des sciences naturelles et sociales de la London School of Economics, et en 2015, elle a été chercheuse Humboldt au Centre de philosophie mathématique de l’Université Ludwig Maximillian, à Munich. Mme Morrison est en outre membre de l’Académie allemande des sciences Leopoldina, de la Société royale du Canada et de l’Académie internationale de philosophie des sciences. Elle a reçu du soutien financier du gouvernement du Canada, dont plusieurs subventions du Conseil de recherches en sciences humaines.

Elle est entre autres l’auteure de Unifying Scientific Theories: Physical Concepts and Mathematical Structures (2000) et de Reconstructing Reality: Models, Mathematics and Simulations (2015). Dans le cadre des travaux qu’elle effectuera grâce à sa bourse Guggenheim, Mme Morrison s’appuiera sur ses travaux précédents sur le rôle des structures mathématiques pour expliquer les phénomènes naturels. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’éconophysique, un domaine interdisciplinaire qui emploie les théories et les méthodes de la physique statistique pour aborder des problèmes économiques, en particulier les marchés financiers.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Margaret Morrison est l’une des 12 lauréates d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Mark Schmidt

Favoriser la rapidité d’apprentissage des machines

Mark Schmidt, professeur adjoint à la University of British Columbia (UBC), est titulaire d’une bourse de recherche Sloan en informatique. Spécialisé dans l’apprentissage machine, une discipline qui examine la façon dont les ordinateurs peuvent « apprendre » en se fondant sur de grandes quantités de données pour faire de meilleures prévisions et faciliter la prise de décisions, M. Schmidt crée des progiciels pour enseigner aux chercheurs comment utiliser ses méthodes révolutionnaires pour trouver des solutions à leurs propres problèmes.

M. Schmidt a obtenu ses grades au premier cycle et aux cycles supérieurs en science à la University of Alberta, et s’est consacré à l’apprentissage machine au laboratoire d’intelligence informatique de la UBC, où il a obtenu son doctorat. Il a effectué ses travaux de recherche postdoctorale à ce laboratoire ainsi qu’au laboratoire du langage naturel de la Simon Fraser University et au laboratoire d’informatique de l’École normale supérieure de Paris. En 2016, deux ans après s’être joint au corps professoral du laboratoire d’intelligence informatique de la UBC, il a obtenu la Chaire de recherche du Canada sur l’apprentissage machine à grande échelle financée par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie. Le Groupe de l’apprentissage machine de la UBC compte actuellement 11 membres et cinq anciens.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Mark Schmidt est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Bryan Gick

Relier le corps et l’esprit pour comprendre le langage

Bryan Gick, professeur au département de linguistique de la University of British Columbia (UBC), est boursier Guggenheim en linguistique. En associant la recherche à la production, à la perception, au contrôle et à la biomécanique de la parole, M. Gick intègre le corps humain aux discussions sur le langage.

M. Gick est considéré comme un pionnier de l’utilisation de la rétroaction biologique par ultrason pour enseigner et apprendre la prononciation, particulièrement aux personnes qui apprennent une nouvelle langue, à celles qui ont un trouble du langage ou de l’audition, ou aux collectivités qui risquent de perdre leur langue. En 2009, il a montré dans le magazine Nature comment les humains peuvent « ressentir » la parole par la peau. Alors qu’il était chercheur en début de carrière à l’Institut Peter Wall des études supérieures de la UBC, il a coélaboré ArtiSynth, une plateforme qui renferme aujourd’hui « Frank », le premier modèle biomécanique virtuel de la tête, du cou et du visage humain au monde. Depuis, ArtiSynth a permis de réaliser des travaux de recherche et de créer des applications liées à la parole, à la déglutition et à la planification chirurgicale.

Après avoir terminé ses études au premier cycle à l’Université de la Pennsylvanie, M. Gick a obtenu deux grades aux cycles supérieurs et un doctorat à l’Université Yale. En plus d’enseigner au département de linguistique et d’être professeur au département de psychologie, à l’École des sciences de l’audition et de la parole et à l’Institut des systèmes informatiques d’information et cognitifs de la UBC, M. Gick est directeur du programme de maîtrise en science des données spécialisées en linguistique informatique,  coprésident de l’Initiative des sciences du langage de l’établissement ainsi que scientifique principal aux laboratoires Haskins à New Haven, au Connecticut.

Directeur du laboratoire en recherche interdisciplinaire sur le langage (ISRL) de la UBC, M. Gick dirige une équipe qui explore un large éventail de domaines, y compris l’utilisation de la rétroaction biologique visuelle pour traiter les troubles du langage et de l’audition, et l’utilisation de l’échographie pour visualiser la langue lorsqu’on parle. Au début de 2018, l’équipe composée d’une dizaine de membres comptait quatre étudiants aux cycles supérieurs et trois chercheurs postdoctoraux. En plus de collaborer avec des départements de la UBC et des universités canadiennes, le laboratoire entretient des liens avec des chercheurs de divers pays, dont Singapore, Taïwan, l’Australie, la France, l’Angleterre, Hong Kong, le Ghana, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

M. Gick a reçu des subventions de la Fondation canadienne pour l’innovation, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et du Conseil de recherches en sciences humaines.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Bryan Gick est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne: Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Benjamin Rossman

Comprendre les limites du calcul informatisé efficace

Benjamin Rossman, professeur adjoint aux départements de mathématiques et d’informatique à la University of Toronto, est lauréat d’une bourse de recherche Sloan en mathématiques. Ses travaux de recherche portent sur la théorie de la complexité, une branche de l’informatique théorique qui classifie les problèmes selon leur difficulté relative. M. Rossman étudie la quantité minimale de ressources de calcul nécessaires pour résoudre des problèmes fondamentaux, comme la détection de cliques et de connexités dans les réseaux aléatoires.

Après avoir obtenu son doctorat à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), M. Rossman a mené des travaux de recherche postdoctorale à l’Institut national de la science de l’information à Tokyo et y a enseigné en tant que professeur adjoint. Il a poursuivi ses travaux de recherche postdoctorale à l’Institut Simons pour la théorie du calcul informatisé à Berkeley, en Californie. M. Rossman retournera à Berkeley en 2018 en tant que coorganisateur d’un programme d’une durée d’un semestre qui portera sur les limites inférieures de la complexité algorithmique. Ses travaux reçoivent un soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Benjamin Rossman est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Dániel Péter Biró

Étudier l’histoire en passant par la composition musicale

Dániel Péter Biró, boursier Guggenheim en composition musicale, compare la création musicale au saut à l’élastique, à se jeter dans le vide.

Il arrive souvent que les fils conducteurs des travaux de M. Biró, qui est à la fois chercheur et compositeur, s’entremêlent. La thèse de doctorat qu’il a rédigée en 2004 à l’Université Princeton portait sur les rapports historiques entre l’oralité, la mémoire et le développement symbolique dans les lamentations hongroises, la lecture de la Torah et les premiers chants chrétiens, et l’étude de ces traditions anciennes se reflète, directement ou indirectement, dans ses compositions musicales.

Les premiers travaux de M. Biró l’ont mené en Hongrie, en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Israël. En 2011, il a été professeur invité à l’Université d’Utrecht où il a étudié les chants juifs et islamiques tels qu’interprétés aux Pays-Bas. Plus récemment, il a été chercheur à l’Institut Radcliffe des études supérieures de l’Université Harvard où il a composé Mishpatim (Laws), un cycle pour ensemble vocal, musical et électronique.

Les compositions de M. Biró ont été jouées par des ensembles de partout dans le monde, dont l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort, l’Ensemble SurPlus, le JACK String Quartet, le Kai Wessel et le Schola Heidelberg. En 2013, son œuvre Kivrot Hata’avah (Graves of Craving) a représenté le Canada aux Journées mondiales de la musique contemporaine à Vienne, en Autriche. Il a en outre remporté le prix Gigahertz et le concours de musique vocale de l’International Society for Contemporary Music-Austria. En 2014, les presses de l’Université d’Oxford ont publié une étude sur les quatuors à cordes de Belá Bartók qu’il a corédigé avec Harald Krebs, un collègue de la University of Victoria.

Biró a reçu de nombreuses subventions du Conseil des arts du Canada pour effectuer ses travaux. En 2012, le Conseil a appuyé la commission d’une œuvre qui a été interprétée pour la première fois par le violiste Ralf Ehlers (Arditti Quartet) lors du Symposium international de nouvelle musique et d’informatique musicale à Curitiba au Brésil. En 2009, il a reçu du financement du Conseil des arts pour composer Udvarim Achadim (And the Same Words) qui a été présentée lors de la tournée canadienne du quatuor de saxophones Quasar.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Dániel Péter Biró est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Maksym Radziwill

Découvrir les propriétés des nombres

Maksym Radziwill, professeur adjoint à l’Université McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en théorie des nombres, a reçu une bourse de recherche Sloan en mathématiques pour ses activités savantes en début de carrière.

M. Radziwill s’intéresse tout particulièrement à la théorie des nombres, une branche des mathématiques pures consacrée à l’étude des nombres entiers. S’appuyant sur la thèse de doctorat qu’il a rédigée à l’Université Standford, M. Radziwill a publié plusieurs articles sur la fonction zêta de Riemann, une façon d’aborder la théorie des nombres fondée sur les travaux précurseurs de Bernard Riemann en 1859.

La bourse de recherche Sloan est le deuxième prix qu’a reçu M. Radziwill pour ses travaux de recherche. En 2016, lui et Kaisa Matomaki de la Finlande ont été colauréats du prix Ramanujan de la SASTRA en mathématiques, un prix accordé aux chercheurs en mathématiques de moins de 32 ans. Les deux chercheurs se sont rencontrés lors d’une conférence et ont commencé une collaboration à distance axée sur les propriétés des nombres « à intervalles courts ».

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Maksym Radziwill est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Ehab Abouheif

Percer les secrets de l’évolution par l’étude des fourmis

Ehab Abouheif, boursier Guggenheim en biologie moléculaire et cellulaire, mène des travaux de recherche qui peuvent vraiment être qualifiés de pionniers. En effet, M. Abouheif a passé des années à ratisser les champs, pelle à la main, pour étudier l’évolution des fourmis du genre hyperdiversifié Pheidole.

Dans les colonies de fourmis, les larves se développent pour devenir des soldats ou des ouvrières en fonction de la nourriture qu’elles reçoivent. En leur injectant de fortes doses d’hormones à un moment crucial du développement, M. Abouheif a pu faire renaître des fourmis issues d’une troisième caste, celle des supersoldats, disparue il y a entre 35 et 65 millions d’années. Son laboratoire a ainsi pu montrer comment certains facteurs environnementaux peuvent libérer le potentiel génétique dormant, une véritable percée pour la théorie de l’évolution, qui ouvre la voie à des progrès dans des domaines aussi variés que la médecine, la conservation de la biodiversité et la sécurité alimentaire.

Après avoir obtenu son doctorat à l’Université Duke en 2002, M. Abouheif a été chercheur postdoctoral à l’Université de Chicago et à l’Université de Californie à Berkeley entre 2002 et 2004. Depuis qu’il s’est joint au département de biologie de l’Université McGill, il a reçu de nombreux prix nationaux et internationaux. Il est en outre le président fondateur de la Pan-American Society for Evolutionary Developmental Biology et siège actuellement à son conseil exécutif. À titre de cofondateur du Centre pour l’Islam et la science de l’Université McGill, il a donné de nombreuses conférences sur la difficulté de réconcilier l’Islam et l’évolution.

Le laboratoire de M. Abouheif reçoit entre autres un soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, de la Fondation canadienne pour l’innovation et du Programme des chaires de recherche du Canada. La bourse Guggenheim permettra à M. Abouheif de continuer à offrir des possibilités de recherche à des étudiants aux cycles supérieurs. Au début de 2018, son laboratoire comptait cinq étudiants aux cycles supérieurs et au postdoctorat. Bon nombre des anciens du laboratoire enseignent ou poursuivent leurs travaux de recherche dans des laboratoires du monde entier, dont en Espagne, en France, au Mexique et en Jordanie.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Ehab Abouheif est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2017 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2017 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Paul Santerre

Améliorer l’efficacité des traitements pour les patients de l’ensemble du Canada

Professeur à la University of Toronto et ingénieur chimique, Paul Santerre est cofondateur d’Interface Biologics Inc., une société de technologies de la santé située à Toronto. Il a inventé la technologie Endexo, un composé unique de macromolécules modificatrices de surface ajouté au plastique durant le processus de fabrication d’instruments médicaux, comme les cathéters. Le revêtement spécial des instruments aide à réduire la formation de caillots chez les patients, diminuant le risque d’effets indésirables et les complications potentiellement mortelles. M. Santerre est l’inventeur désigné sur plus de 60 brevets du domaine médical et a reçu de nombreuses récompenses, dont le prix d’innovation Ernest C. Manning (entrepreneuriat) ainsi qu’une bourse de recherche de l’Académie canadienne des sciences de la santé.

Pour en savoir plus : University of Toronto

*Paul Santerre est lauréat d’un Prix du Gouverneur général pour l’innovation 2017.

Patrick McGrath

Améliorer l’accès aux services de santé mentale pour les enfants et les familles

Patrick McGrath enseigne la science, la pédiatrie, la santé communautaire, l’épidémiologie et la psychiatrie à la Dalhousie University. Il est aussi vice-président à la recherche, à l’innovation et à l’application des connaissances au Centre de santé IWK et à la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse. Il a mis sur pied BIOTIC, un centre de recherche appliquée en imagerie, et créé les subventions Applications de la recherche aux soins, un partenariat entre des scientifiques, des administrateurs, des patients et des fondations. M. McGrath est en outre président du conseil d’administration de l’Institut des familles solides. Par l’entremise d’un système unique de prestation à distance, cet organisme à but non lucratif fondé conjointement avec Patricia Lingley-Pottie, elle aussi lauréate du Prix du Gouverneur général pour l’innovation, dispense des programmes fondés sur des données probantes à des enfants, à des jeunes et à des familles ayant besoin d’aide en santé mentale ou ayant d’autres problèmes touchant la santé et le bien-être général. En 2002, M. McGrath a été nommé Officier de l’Ordre du Canada.

Pour en savoir plus : Dalhousie University

*Patrick McGrath est colauréat d’un Prix du Gouverneur général pour l’innovation 2017.

Patricia Lingley-Pottie

Utiliser la technologie pour offrir des services de santé mentale en temps opportun

Patricia Lingley-Pottie est professeure adjointe en psychiatrie à la Dalhousie University et chercheuse au Centre de santé IWK. Comptant 29 années d’expérience en soins pédiatriques et en recherche, elle a consacré les 17 dernières années à la recherche en psychologie, s’intéressant surtout aux avantages de la technologie pour offrir des interventions à distance accessibles et efficaces aux enfants et aux familles.

Mme Lingley-Pottie est aussi présidente-directrice générale de l’Institut des familles solides de Halifax. Par l’entremise d’un système unique de prestation à distance, cet organisme à but non lucratif fondé conjointement avec Patrick McGrath, lui aussi lauréat du Prix du Gouverneur général pour l’innovation, dispense des programmes fondés sur des données probantes à des enfants, à des jeunes et à des familles ayant besoin d’aide en santé mentale ou ayant d’autres problèmes touchant la santé et le bien-être général.

Pour en savoir plus : Dalhousie University

*Patricia Lingley-Pottie est colauréate d’un Prix du Gouverneur général pour l’innovation 2017.

Bonnie Mallard

Répondre à la demande alimentaire mondiale en améliorant la santé du bétail canadien

La Dre Bonnie Mallard est professeure d’immunogénétique au département de pathobiologie du Collège de médecine vétérinaire de l’Ontario, à la University of Guelph, et membre du Centre pour l’amélioration génétique du bétail de l’établissement. Sa technologie de haute réponse immunitaire , qui gère la santé des vaches laitières grâce à l’identification génétique, lui a valu une reconnaissance internationale. Cette démarche durable a été conçue pour offrir aux consommateurs les produits sains et sans OGM qu’ils exigent, tout en répondant à la demande alimentaire mondiale à grande échelle. Au cours des dernières années, la Dre Mallard s’est employée à étendre la portée de cette technologie aux géniteurs laitiers et à créer un test génomique qui en élargirait l’utilisation.

Pour en savoir plus : University of Guelph

*Bonnie Mallard est lauréate d’un Prix du Gouverneur général pour l’innovation 2017.

Marie-Odile Junker

Préserver les langues autochtones menacées grâce aux technologies modernes

Marie-Odile Junker, professeure de linguistique à la Carleton University, a innové dans le domaine des langues autochtones menacées de disparition au Canada. Elle a exploré comment les technologies de l’information et de la communication pouvaient contribuer à préserver ces langues. Mme Junker travaille étroitement avec les collectivités et les individus souhaitant préserver leurs langues et les voir prospérer au XXIe siècle. Elle a réussi à rallier de nombreuses collectivités autochtones, ce qui a permis de créer plusieurs sites Web collaboratifs, dont l’atlas linguistique des langues algonquiennes et son dictionnaire en ligne.

Pour en savoir plus : Carleton University

*Marie-Odile Junker est lauréate d’un Prix du Gouverneur général pour l’innovation 2017.

Daniel Wise

Explorer l’utilité des groupes en tant qu’objets géométriques

Daniel Wise, qui a grandi à New York, a reçu une bourse de recherche Guggenheim pour ses travaux sur les groupes en tant qu’objets géométriques. M. Wise a obtenu un doctorat en 1996 de l’Université Princeton et s’est joint au Département de mathématiques et de statistiques de l’Université McGill en 2001, où il est en ce moment titulaire d’une chaire James McGill.

Wise est reconnu comme l’un des meilleurs théoriciens des groupes géométriques dans le monde, en raison notamment des répercussions de ses travaux en topologie des variétés de dimension 3 et en géométrie hyperbolique. Au cours des 40 dernières années, les travaux de Thurston et Waldhausen ont été le pivot du développement dans ce domaine. Les travaux de M. Wise ont cependant pris une tout autre direction au cours des 15 dernières années.

Finalement, la démarche de M. Wise a joué un rôle clé dans la résolution de la conjecture de fibration virtuelle de Thurston pour les variétés hyperboliques de dimension 3. Elle est considérée comme la plus grande percée en géométrie et en topologie depuis que Perelman a résolu la conjecture de Poincaré.

L’originalité du travail de M. Wise a été soulignée par plusieurs prix importants. Il a remporté le prix Veblen de l’American Mathematical Society en 2013, est devenu membre de la Société royale du Canada en 2014, a été fait titulaire de la chaire Henri-Poincaré par l’Institut Henri-Poincaré en 2015 et a reçu le prix CRM-Fields-PIMS ainsi que le prix Jeffery-Williams de la Société mathématique du Canada en 2016.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Daniel Wise est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne: Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Louie Palu

Documentation des conflits et des violations des droits de la personne

Louie Palu, réalisateur et photographe documentariste indépendant, a reçu une Bourse de recherche Guggenheim en arts de la création (photographie) pour avoir présenté crûment les enjeux sociopolitiques liés aux droits de la personne, à la pauvreté et aux conflits. « J’ai grandi en entendant les récits de souffrance et de pauvreté de ma famille, et on m’a appris qu’il fallait toujours rester fidèle à ses racines, explique M. Palu. Cette mentalité a été le fondement de tous mes choix de sujet en tant que photographe documentariste. »

Le portrait des collectivités minières du Nord canadien dressé par M. Palu après une étude de 12 ans lui a valu une place dans le classement Critical Mass de 2006, et a plus tard donné naissance au livre Cage Call : Life and Death in the Hard Rock Mining Belt. Parmi les autres distinctions qu’il a reçues, mentionnons une bourse pour les reportages en temps de crise du Pulitzer Center et une bourse de recherche Bernard L. Schwartz 2011-2012 de la New America Foundation, qui visait à documenter les effets du crime organisé et de la drogue au Mexique. M. Palu est surtout connu pour sa couverture, pendant cinq ans, de la guerre à Kandahar, en Afghanistan, et le film primé qui en a résulté, Kandahar Journals.

Palu est réputé pour ses projets à long terme. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux musées, dont le Musée des beaux-arts du Canada et la Smithsonian National Portrait Gallery. Elles se retrouvent dans bon nombre de collections, dont celles du Harry Ransom Center, de la National Gallery of Art à Washington, D.C., de Bibliothèque et Archives Canada, de l’Australian War Memorial et du Museum of Fine Arts de Boston, en plus d’avoir été utilisées dans le magazine TIME, dans le New York Times et par des chaînes télévisées.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

*Louie Palu est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne: Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Phyllis Lambert

Photo: CCA Montréal

Création de bâtiments novateurs et revitalisation d’espaces urbains

Phyllis Lambert, présidente fondatrice émérite du Centre canadien d’architecture à Montréal, au Québec, a reçu un prix Wolf pour son rôle dynamique dans la création de bâtiments novateurs importants, dans des projets exemplaires de revalorisation urbaine et dans la direction d’établissements de recherche.

Dans le cadre de son premier projet, au milieu des années 1950, Mme Lambert, à titre de directrice de la planification, a confié la conception du Seagram Building de New York à Ludwig Mies Van Der Rohe. Au cours des années 1960, elle a conçu le Centre Saidye-Bronfman de Montréal et a agi à titre de conseillère pour la création du Toronto-Dominion Centre. Dans les années 1970, Mme Lambert a travaillé à titre d’architecte et promotrice pour Gene Summers dans le cadre de la rénovation du célèbre Biltmore Hotel de Los Angeles, projet qui a remporté le National Honor Award de l’American Institute of Architects.

En 1979, elle a fondé le Centre canadien d’architecture pour sensibiliser la population au rôle de l’architecture dans la société actuelle et promouvoir la recherche universitaire dans le domaine. « Nous ne sommes pas un musée qui expose des objets et déclare “Ceci est l’architecture” explique-t-elle. Nous essayons de faire réfléchir les gens. » Le musée, qui a ouvert ses portes en 1989, abrite une grande collection de dessins architecturaux, d’archives, de livres et de photographies, en plus d’accueillir des conférences et des expositions pour susciter des conversations sur l’architecture.

Surnommée la « citoyenne Lambert » en raison de son dévouement envers le militantisme citoyen à Montréal, Mme Lambert a joué un rôle déterminant dans la fondation de plusieurs groupes de la ville, dont Héritage Montréal, l’Institut de politiques alternatives de Montréal et le Fonds d’investissement de Montréal pour les logements sociaux.

En savoir plus sur le prix Wolf

*Phyllis Lambert est l’une des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Christopher J. Honey

Portrait des échelles de temps du cerveau

Christopher J. Honey a obtenu une bourse de recherche Sloan en neurosciences pour les travaux qu’il mène à la University of Toronto afin de comprendre comment le cerveau absorbe l’information sur les plans de l’espace et du temps. « Pendant une conversation, par exemple, nous percevons continuellement non seulement chacun des mots prononcés, mais aussi leur sens au sein d’une phrase plus longue, puis le sens de chacune de ces phrases dans le contexte de la discussion », explique M. Honey.

De récentes études suggèrent que les zones du cerveau sont organisées selon une hiérarchie fondée sur le moment où elles traitent l’information. Au premier niveau, le cerveau retient l’information sensorielle, comme l’acoustique des mots, sur une courte période. Au niveau supérieur, il conserve les renseignements plus abstraits pendant plusieurs secondes et minutes. Dans le cadre de sa recherche sur les échelles de temps du cerveau, M. Honey a étudié la façon dont les gens donnent un sens à la structure temporelle des vidéoclips et des romans illustrés. Il a remarqué que bon nombre des zones cérébrales associées à une longue échelle de temps et mettant l’information en commun au bout de quelques minutes semblent fortement liées les unes aux autres par des « autoroutes » de fibres.

M. honey a obtenu son doctorat en 2009 à l’Université de l’Indiana et effectué sa recherche postdoctorale à l’Université Princeton. Il a fait partie du département de psychologie de la University of Toronto de 2014 à 2016. Il est actuellement professeur adjoint au département des sciences psychologiques et cérébrales de l’Université Johns Hopkins de Baltimore, aux États-Unis.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Christopher J. Honey est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Leonid Chindelevitch

Prédire la dynamique des maladies infectieuses

Leonid Chindelevitch, professeur adjoint en sciences informatiques à la Simon Fraser University, a reçu une bourse de recherche Sloan en bio-informatique et en biologie moléculaire évolutionniste pour ses modèles prédictifs sur l’évolution de maladies infectieuses comme l’infection au VIH, la tuberculose et la maladie de Lyme.

Après avoir obtenu son doctorat, M. Chindelevitch a travaillé à l’Hôpital général du Massachusetts et participé à la Clinton Health Access Initiative avant d’entreprendre ses travaux de recherche postdoctorale. Il s’intéresse aux éventuelles façons d’améliorer les résultats pour les patients, au carrefour des sciences, de la médecine et des politiques publiques. À l’aide de métadonnées principalement issues du génome d’agents infectieux, il élabore des modèles mathématiques pour prédire la propagation et l’évolution des épidémies. Il souhaite ainsi aider les organismes de santé publique à prévoir les grandes éclosions de maladies et à coordonner leurs mesures d’intervention.

Après un baccalauréat ès sciences en mathématiques et en sciences informatiques à l’Université McGill, M. Chindelevitch a obtenu un doctorat en mathématiques appliquées au Massachusetts Institute of Technology pour ses travaux sur les modèles métaboliques de maladies telles que la tuberculose. Au Harvard Institute of Public Health, il cultive son intérêt pour la tuberculose dans le cadre de travaux de recherche postdoctorale axés sur les pays fortement touchés par cette maladie. Plus précisément, il a élaboré un modèle concerté sur les épidémies de tuberculose et d’infection au VIH en Afrique du Sud.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Leonid Chindelevitch est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche de 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Deanna Bowen

Retracer l’histoire de l’établissement des Noirs dans les Prairies au Canada

Deanna Bowen, éducatrice et artiste interdisciplinaire établie à Toronto, a reçu une bourse de recherche Guggenheim 2016 dans la catégorie Film-Vidéo pour un programme de recherche sur le terrain et de création artistique en vue de la production du film An Exoduster’s Archive. Cette épopée explore l’immigration des arrière-arrière-grands-parents maternels de Deanna Bowen venus du Sud des États-Unis au Canada en 1908. Le projet tire son nom du « mouvement Exoduster », soit la grande migration post-reconstruction d’Afro-Américains qui ont quitté le sud des États-Unis pour migrer vers le Kansas (et le Canada) à la recherche de travail et de liberté après la guerre de Sécession.

Descendante de pionniers noirs nés en Alabama et au Kentucky qui se sont installés à Amber Valley et à Campsie dans les Prairies, en Alberta, Mme Bowen place l’historique de sa famille au centre de ses travaux depuis le début des années 1990. De façon générale, elle s’intéresse à l’histoire, aux écrits historiques et à la manière dont les progrès artistiques et technologiques influent sur la paternité littéraire individuelle et collective.

Mme Bowen est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université de Toronto (2008) et de diplômes en beaux-arts de l’Emily Carr College of Art and Design (1994) et du Langara Community College (1992). Ses œuvres ont été présentées dans nombre de festivals du film et musées dans le monde : Institute of Contemporary Art à l’Université de Pennsylvanie, UnionDocs Centre for Documentary Art, Images Festival, Flux Projects, Kassel Documentary Film and Video Festival, Nasher Museum of Art à l’Université Duke et Musée canadien de l’immigration du Quai 21, à Halifax.

Ses écrits et ses oeuvres artistiques sont également parus dans de nombreuses publications : Towards an African-Canadian Art History: Art, Memory and Resistance (à venir); North: New African Canadian Writing – West Coast Line; et Má-Ka : Diasporic Juks: Contemporary Writing by Queers of African Descent.

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*Deanna Bowen est l’une des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Jo Bovy

Exploration de la Voie lactée

Professeur adjoint d’astronomie et d’astrophysique à la University of Toronto et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en astrophysique galactique, Jo Bovy a reçu une bourse de recherche Sloan en physique pour poursuivre ses travaux de recherche sur la structure, la formation et l’évolution de la Voie lactée.

« De nos jours, bon nombre des nouvelles mesures les plus emballantes en physique se font dans le ciel nocturne », explique M. Bovy, ancien président du groupe de travail scientifique de l’Apache Point Observatory Galactic Evolution Experiment (APOGEE-1). À partir des données d’APOGEE-1, M. Bovy a entrepris, avec l’aide de ses collègues, d’effectuer les premières mesures détaillées du « disque » de la Voie lactée, la région en forme de crêpe qui encercle le bulbe central de notre galaxie.

M. Bovy a obtenu son doctorat en physique de l’Université de New York et occupé un poste de chercheur postdoctoral à l’Institute for Advanced Study de l’Université Princeton avant de se joindre à l’équipe de la University of Toronto en juillet 2015. Au cours des deux prochaines années, il utilisera sa bourse pour étudier les données de l’engin spatial Gaia de l’Agence spatiale européenne, qui cartographie l’emplacement et les mouvements de plus d’un milliard d’objets dans l’ensemble de la Voie lactée.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan  (en anglais)

*Jo Bovy est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux en recherche de 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Louise Arbour

Promotion de l’État de droit au Canada et à l’étranger

L’honorable Louise Arbour a reçu le prix Tang dans la catégorie État de droit « en reconnaissance de sa contribution durable à la justice criminelle internationale et à la protection des droits de la personne ainsi qu’à la promotion de la paix, de la justice et de la sécurité au Canada et ailleurs dans le monde ».

Mme Arbour a été une figure de proue de la protection constitutionnelle et juridique des droits de la personne, des libertés civiles et des droits des victimes de crimes de guerre à l’échelle mondiale. Auparavant, elle a notamment été professeure de droit, juge à la Cour suprême du Canada, procureure en chef d’importants tribunaux internationaux et Haute-Commissaire aux droits de l’homme aux Nations Unies.

Plus récemment, en tant que présidente de l’organisation non gouvernementale International Crisis Group à Bruxelles, elle a été une ambassadrice de haut niveau pour la paix, la sécurité et la prévention des conflits. À ce titre, elle a sonné l’alerte dans l’espoir d’attirer l’attention du monde sur des conflits oubliés, dont ceux de la Colombie, du Sri Lanka et du Darfour, au Soudan. Elle est actuellement avocate-conseil et juriste en résidence au bureau montréalais de BLG, un cabinet d’avocats canadien.

En savoir plus sur le prix Tang (en anglais)

*Louise Arbour est l’une des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Explorer de grandes questions en réalisant des expériences à petite échelle

Asimina Arvanitaki a reçu le prix New Horizons en physique de la Breakthrough Foundation en ouvrant la voie à un large éventail d’activités expérimentales en physique fondamentale. « Je crois avoir une prédisposition innée pour la physique, explique Mme Arvanitaki, qui a grandi dans un petit village en Grèce. Enfant, j’ai appris par moi-même comment calculer le temps que met la lumière à se rendre jusqu’à la terre. C’est la soif du “pourquoi” qui m’a menée à la physique, et c’est toujours cet appétit qui me pousse encore à aller plus loin. »

À l’aide de technologies et de techniques tirées d’autres domaines, Mme Arvanitaki explore la nature de la matière noire, des trous noirs, des dimensions supplémentaires et d’autres questions fondamentales que pose l’univers. Ses expériences, qui sont réalisées à petite échelle, représentent une approche relativement nouvelle en physique des particules. Une grande partie de la recherche en ce domaine porte habituellement sur la « frontière des hautes énergies », qui requiert d’énormes accélérateurs de collisions pour désintégrer les particules. Les expériences de Mme Arvanitaki  sont axées sur ce qu’on appelle la « frontière de la précision ». À cette fin, elle utilise des mesures de haute précision dans des expériences à si petite échelle qu’elles peuvent tenir sur une table.

Mme Arvanitaki est titulaire de la première chaire en physique théorique Aristarchus de la Stavros Niarchos Foundation à l’Institut Périmètre à Waterloo, en Ontario. Ce financement appuie la recherche d’avant-garde portant sur l’univers et permet de renforcer les liens entre l’Institut Périmètre et la Grèce. Mme Arvanitaki s’est jointe à l’Institut en 2014, après avoir obtenu un diplôme de premier cycle de l’Université d’Athènes et un doctorat de l’Université Stanford.

Le prix New Horizons en physique, d’un montant de 100 000 $, est décerné à de jeunes chercheurs prometteurs qui ont déjà d’importants travaux à leur actif. Il est financé par une subvention de la Milner Foundation.

*Asimina Arvanitaki est l’une des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Étude de la fabrication des produits naturels

Katherine Ryan, chimiste à la University of British Columbia, a reçu une bourse de recherche Sloan en chimie pour son travail sur la façon dont les organismes vivants synthétisent les molécules complexes.

Mme Ryan, qui travaille dans le domaine de la biologie chimique, cherche à déterminer comment les molécules organiques complexes, comme les antibiotiques, sont assemblées par les bactéries. Ce type de molécules d’origine naturelle sont parmi les plus complexes chimiquement et médicalement pertinentes jamais isolées. L’objectif de son groupe de recherche est de décortiquer l’assemblage de ces molécules en ayant recours à la génomique, à la biochimie, à la chimie organique et à la biologie structurale.

Après un baccalauréat en chimie biologique à l’Université de Chicago, elle a obtenu un doctorat à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Elle a ensuite effectué des recherches postdoctorales à l’Institut d’océanographie Scripps, avant de se joindre, en 2011, au département de chimie de la University of British Columbia en tant que professeure adjointe.

*Katherine Ryan est l’une des 12 lauréats d’importants prix internationaux  de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne: Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

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Une technologie qui met l’invention à la portée de tous

Eugene Suyu, étudiant de la Simon Fraser University, était emballé par les innombrables possibilités qu’offrait l’imprimante 3D de l’Université, mais non par son prix élevé. Il a donc décidé de construire sa propre imprimante. Aujourd’hui, M. Suyu est président-directeur général de Tinkerine, la première entreprise canadienne de fabrication d’imprimantes 3D cotée en bourse.

L’impression en 3D pourrait révolutionner l’industrie manufacturière, mais aussi de nombreux autres secteurs dont la santé et l’éducation. En 2015, M. Suyu figurait au palmarès des 30 étoiles de moins de 30 ans selon la revue BC Business. Il est titulaire d’un baccalauréat de l’École des arts interactifs et de la technologie de la Simon Fraser University.

* Eugene Suyu faisait partie des jeunes innovateurs qui étaient à Ottawa le 25 octobre pour rencontrer des étudiants, des décideurs et des parlementaires lors de la réception Retrouvailles 2016, organisée par Universités Canada.

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Lutter contre un problème de santé mondial grâce à l’entrepreneuriat social

Gavin Armstrong est le fondateur de Lucky Iron FishMC, une entreprise sociale qui a mis au point une solution novatrice très simple pour lutter contre les carences en fer dans le monde : un petit poisson en fer réutilisable qu’on ajoute aux aliments pendant la cuisson.

Armstrong est le premier Canadien à recevoir le Prix William J. Clinton pour l’action contre la faim dans le monde, ainsi que le premier récipiendaire du Prix Michaëlle Jean de lutte d’urgence contre la faim. En outre, il figure au palmarès 2016 des 30 étoiles de moins de 30 ans du magazine Forbes dans la catégorie entrepreneuriat social. Il est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en commerce et d’un doctorat en science biomédicale de la University of Guelph.

* Gavin Armstrong faisait partie des jeunes innovateurs qui étaient à Ottawa le 25 octobre pour rencontrer des étudiants, des décideurs et des parlementaires lors de la réception Retrouvailles 2016, organisée par Universités Canada.

hibaq_gelle_innovator

Utiliser le potentiel d’innovation des jeunes et des collectivités

Hibaq Gelle a pour mission de bâtir des collectivités durables en tirant parti du potentiel d’innovation des secteurs à but non lucratif, public et privé. Elle souhaite avant tout offrir aux jeunes la possibilité d’acquérir des compétences en leadership et des connaissances pratiques grâce au mentorat, à des ateliers et à des activités de promotion d’intérêt. Elle a récemment reçu une bourse d’études Studio Y du District de la découverte MaRS, et est membre du Conseil de la première ministre pour de meilleures perspectives pour la jeunesse.

Mme Gelle est titulaire d’un baccalauréat ès sciences de la University of Guelph.

*  Hibaq Gelle faisait partie des jeunes innovateurs qui étaient à Ottawa le 25 octobre pour rencontrer des étudiants, des décideurs et des parlementaires lors de la réception Retrouvailles 2016, organisée par Universités Canada.

jerome_lapointe_innovator

Les téléphones intelligents encore plus intelligents grâce à la photonique

Pendant qu’il poursuivait ses études au premier cycle, Jérôme Lapointe a fondé la société technique PolyProject, qui sert de tremplin pour partager des idées sur les inventions et sélectionner les plus prometteuses pour les mettre au point. Une de ses premières inventions était un œil artificiel dont la pupille réagit à la lumière ambiante, donnant un aspect plus réaliste à un œil de verre.

Son grand rêve est de concevoir des écrans d’ordinateur transparents, semblables à ceux des films de science-fiction. Il fait actuellement un doctorat en génie à Polytechnique Montréal et a récemment collaboré à la création de guides d’ondes photoniques, des conduits où la lumière circule et qui se trouvent à l’intérieur du verre protecteur de téléphones intelligents, créant ainsi un système photonique qui pourrait remplacer les systèmes électroniques traditionnels. Ses guides d’ondes invisibles sont la première étape vers la réalisation de son rêve et font partie des 10 découvertes de l’année 2015 du magazine Québec Science.

* Jérôme Lapointe faisait partie des jeunes innovateurs qui étaient à Ottawa le 25 octobre pour rencontrer des étudiants, des décideurs et des parlementaires lors de la réception Retrouvailles 2016, organisée par Universités Canada.

kat_hargan_innovator

Mieux comprendre le changement climatique et l’Arctique

La recherche postdoctorale de Kathryn Hargan dans l’Arctique canadien contribuera à améliorer la compréhension du rôle des oiseaux marins et de l’atmosphère dans le transfert et la concentration de nutriments et de contaminants dans les sites côtiers, ainsi que de l’incidence du changement climatique sur leur présence dans les environnements nordiques.

Mme Hargan a reçu une bourse pour l’excellence en recherche L’Oréal-UNESCO en 2015, de même qu’une bourse postdoctorale W. Garfield Weston pour la recherche nordique qu’elle effectue au laboratoire de marqueurs et de contaminants environnementaux de l’Université d’Ottawa. Elle est titulaire d’une maîtrise en science de la Trent University et d’un doctorat en biologie de la Queen’s University.

* Kathryn Hargan faisait partie des jeunes innovateurs qui étaient à Ottawa le 25 octobre pour rencontrer des étudiants, des décideurs et des parlementaires lors de la réception Retrouvailles 2016, organisée par Universités Canada.

Dominic_Lopes_innovator

La nature et le sens de l’art et de l’esthétique

Comptant parmi les plus éminents philosophes de l’art contemporain, Dominic McIver Lopes est chercheur et professeur distingué au département de philosophie de la University of British Columbia. Ses travaux portent principalement sur la nature et le sens de l’art et de l’esthétique.

M. Lopes a établi un lien entre la valeur des images et la manière dont elles renforcent les pouvoirs de la perception humaine. Il soutient par exemple, dans son ouvrage novateur intitulé Philosophy of Computer Art, que l’art informatique remet en cause les fondements des manières traditionnelles d’envisager l’art et la création. M. Lopes élabore actuellement une théorie axée sur la manière dont les valeurs esthétiques guident les personnes engagées dans une variété de projets artistiques. Les éléments de sa théorie pourraient conduire à de nouvelles visions des origines des pratiques esthétiques et des fondements de l’éducation esthétique. Il travaille actuellement à un ouvrage intitulé Being for Beauty: Aesthetic Agency and Value.

Lopes est titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’Université McGill et d’un doctorat en philosophie de l’Université d’Oxford. Il a été boursier du National Humanities Center ainsi que professeur de recherche visiteur Leverhulme Trust à l’Université de Warwick. Il a entre autres reçu un prix de l’American Society for Aesthetics destiné à récompenser les monographies exceptionnelles, ainsi qu’un prix de recherche Killam.

En savoir plus sur les bourses Guggenheim (en anglais)

*Dominic McIver Lopes est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Mark Torchia, University of Manitoba.

Traiter les tumeurs cérébrales inopérables au laser

Mark G. Torchia et Richard Tyc sont les créateurs du système NeuroBlate, un appareil médical qui allie un système de sonde laser novateur et le guidage par l’image en temps réel. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique et un logiciel de pointe, l’outil permet à des neurochirurgiens au Canada et à l’étranger de traiter les tumeurs cérébrales et autres cibles intracrâniennes avec effraction minimale et réduit également les soins post-opératoires et les coûts liés aux soins de santé.

Pour en savoir plus : University of Manitoba (en anglais)

*Mark Torchia est un des lauréats 2016 du Prix du Gouverneur général en innovation.

Robert Burrell, University of Alberta.Une révolution dans le soin des plaies grâce à la nanotechnologie

Le pansement Acticoat développé par Robert Burrell est le premier pansement pour brûlures capable de tuer simultanément les bactéries et de réduire l’inflammation. Cette approche révolutionnaire du traitement des plaies augmente le taux de guérison, diminue le recours à des greffes de peau et réduit les problèmes de traitement des cicatrices à long terme. Grâce à son innovation, M. Burrell a sauvé des milliers de vies et de membres dans le monde entier.

Pour en savoir plus : University of Alberta

*Robert Burrell est un des lauréats 2016 du Prix du Gouverneur général en innovation.

Breanne Everett, ancienne, University of Calgary.

Innover par les technologies intégrées aux vêtements pour réduire les coûts de soins de santé

Breanne Everett, diplômée de la University of Calgary, a conjointement fondé Orpyx Medical Technologies pour mettre au point des semelles intérieures munies de capteurs, qui incitent les patients diabétiques ayant une affection du pied à bouger leurs pieds pour améliorer leur circulation sanguine. Cette technologie portable unique a amélioré la qualité de vie des utilisateurs et diminué le coût des soins de santé en réduisant les risques de lésion, d’infection et d’amputation dus aux atteintes nerveuses et à la mauvaise circulation causées par le diabète.

Pour en savoir plus : Breanne Everett (en anglais)

*Breanne Everett est une des lauréates 2016 du Prix du Gouverneur général en innovation.

Jeff Dahn, Dalhousie University.

Construire des piles capables d’alimenter les voitures de l’avenir

Jeff Dahn et son équipe de chercheurs dévoués ont introduit la méthode de coulométrie de haute précision pour quantifier la durée de vie des cellules lithium-ion en quelques semaines de tests. Ces avancées ont non seulement permis aux chercheurs du monde entier d’accélérer le processus de recherche et développement et de créer des piles lithium-ion plus fiables et durables, mais elles contribueront aussi à faciliter le passage des sources d’énergie fossiles aux sources d’énergie renouvelables.

Pour en savoir plus : Dalhousie University (en anglais)

*Jeff Dahn est un des lauréats 2016 du Prix du Gouverneur général en innovation.

Molly_Schoichet_innovators

Créer de nouveaux polymères pour la régénération des tissus

Professeure de chimie, de science des biomatériaux et de génie biomédical, Molly Shoichet a été désignée lauréate nord-américaine du prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science pour avoir conçu de nouveaux matériaux visant la régénération des tissus nerveux endommagés, ainsi qu’une nouvelle méthode permettant aux médicaments administrés d’atteindre directement la moelle épinière et le cerveau.

Spécialiste de l’étude des polymères utilisés à des fins d’administration de médicaments et de régénération, Mme Shoichet étudie le problème de la barrière hémato-encéphalique, un réseau dense et complexe de cellules qui protège le système nerveux central des toxines, mais qui peut aussi bloquer les médicaments utiles. La solution innovante mise au point par la chercheuse consiste à intégrer les médicaments à un polymère semblable à un gel, injecté directement dans le liquide céphalorachidien et demeurant ensuite proche du point d’injection, où son action thérapeutique est la plus efficace. L’équipe dirigée par Mme Shoichet a également mis au point un polymère visant l’administration ciblée de médicaments et d’anticorps destinés à combattre le cancer du sein.

Titulaire d’un baccalauréat ès sciences du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et d’un doctorat de l’Université du Massachusetts, Mme Shoichet est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada de niveau 1 en génie tissulaire ainsi que professeure de génie chimique et de chimie appliquée, de chimie ainsi que de science des biomatériaux et de génie biomédical à la University of Toronto. Lauréate de nombreuses distinctions prestigieuses, elle est la seule personne à être membre de trois académies canadiennes.

En savoir plus sur le prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science

* Molly Shoichet est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Pascal_Audet_innovator

Mesurer l’incidence de l’activité humaine sur la croûte terrestre

Géophysicien et professeur à l’Université d’Ottawa, Pascal Audet s’est vu décerner une bourse de recherche Sloan en physique pour la mise au point d’une technique novatrice destinée à mesurer l’incidence de l’activité humaine sur la croûte terrestre.

Expert en sismologie, M. Audet utilise les données GPS et relatives aux variations de la gravité obtenues du satellite GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) pour déterminer à quel point l’activité humaine à grande échelle agit sur la déformation de la croûte terrestre, ainsi que pour évaluer son incidence sur les catastrophes naturelles.

La technique de M. Audet a récemment joué un rôle important dans la réalisation d’une étude publiée dans la revue Nature, qui a montré le lien direct entre l’activité humaine et la diminution des eaux souterraines et le soulèvement de la Sierra Nevada et des chaînes côtières, en Californie. Ce phénomène pourrait contribuer à la multiplication des petits tremblements de terre au sein de la faille de San Andreas, qui y est adjacente.

La bourse de recherche décernée à M. Audet lui permettra d’étudier les conséquences de l’exploitation des sables bitumineux dans l’Ouest canadien.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Pascal Audet est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Stephanie_Waterman_innovator

Effectuer de la recherche en océanographie physique

Professeure adjointe d’océanographie physique, Stephanie Waterman a obtenu une bourse de recherche Sloan pour poursuivre ses travaux de recherche dans ce domaine.

Dans le cadre de ses recherches au département des sciences de la Terre, des océans et de l’atmosphère de la University of British Columbia, Mme Waterman combine océanographie observationnelle et théorique dans le but de mieux comprendre comment interagissent les diverses composantes de la circulation océanique fonctionnant à diverses échelles de temps et de longueur. Mme Waterman a déjà pris part à un certain nombre de campagnes d’observation dans l’Atlantique Nord, le Pacifique Nord et les océans de l’hémisphère Sud.

Ses travaux sur l’Arctique s’inscrivent dans le cadre du programme canadien GEOTRACES, initiative destinée à mieux comprendre les processus biochimiques dans l’océan et à améliorer les prévisions concernant sa réaction aux changements à l’échelle planétaire.

Diplômée de la Queen’s University, Mme Waterman est titulaire d’un doctorat en océanographie physique du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du Woods Hole Oceanographic Institution. Avant de se joindre à la University of British Columbia, en 2014, Mme Waterman a été chercheuse au National Oceanography Centre du Royaume-Uni, au Grantham Institute for Climate Change de l’Imperial College, à Londres, au Climate Change Research Centre ainsi qu’au Centre of Excellence for Climate System Science de l’Australian Research Council.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Stephanie Waterman est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Jacob Tsimerman

Contribution originale à la théorie des nombres

Jacob Tsimerman a obtenu une bourse de recherche Sloan en mathématiques pour ses contributions originales à la théorie des nombres. Professeur adjoint au département de mathématiques de la University of Toronto, il est également lauréat du prix Ramanujan de la SASTRA pour les jeunes mathématiciens.

Tsimerman travaille à estimer le nombre de solutions existantes à un système d’équations polynomiales. Il utilise à cette fin des entiers relatifs, à savoir des nombres entiers dépourvus de composantes fractionnaires ou décimales. Ses travaux reposent sur les concepts fondamentaux de la théorie des nombres et de la géométrie algébrique. « Il est l’un des rares mathématiciens à maîtriser ces deux domaines différents des mathématiques, peut-on lire dans le communiqué de la Fondation Sloan. Cela lui a permis d’accomplir des progrès considérables vers la résolution d’un certain nombre de problèmes fondamentaux qui se situent à l’interface des deux sujets. »

Tsimerman est titulaire d’un baccalauréat ès arts de la University of Toronto et d’un doctorat de l’Université de Princeton. Il s’est joint à la University of Toronto en 2014 après avoir occupé un poste postdoctoral à l’Université Harvard.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

En savoir plus sur le prix Ramanujan de la SASTRA (en anglais)

* Jacob Tsimerman est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Julie_Lefebvre._innovator

Comprendre la formation du cerveau

Chercheuse au sein du Programme de neurosciences et de santé mentale du Hospital for Sick Children, Julie Lefebvre a remporté en 2015 une bourse de recherche Sloan en neurosciences pour ses travaux visant à comprendre les mécanismes fondamentaux de la formation du cerveau.

Les travaux de Mme Lefebvre portent entre autres sur le rôle des gènes dans la formation complexe des circuits neuronaux. « J’espère que mes travaux aideront à comprendre comment les altérations génétiques touchent le développement du cerveau et divers troubles cérébraux », explique-t-elle.

Mme Lefebvre tente de déterminer comment les cellules nerveuses en viennent à former des types précis de connexions neuronales essentielles au développement et au fonctionnement adéquats du système nerveux. Ses travaux permettront de mieux comprendre comment les circuits neuronaux s’assemblent dans un cerveau sain, et comment les dysfonctionnements de ces processus de développement contribuent au fonctionnement anormal du cerveau et aux troubles neurologiques.

Mme Lefebvre est titulaire d’un baccalauréat ès sciences de l’Université McGill ainsi que d’un doctorat de l’Université de Pennsylvanie, où ses travaux portaient sur le développement neuromusculaire. Ses travaux postdoctoraux, effectués à l’Université Harvard, portaient sur l’étude des mécanismes moléculaires de la morphogenèse neuronale et la formation des circuits intrarétiniens. Mme Lefebvre s’est jointe au Hospital for Sick Children en décembre 2013.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Julie Lefebvre est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Vanessa_D'Costa_innovator

Améliorer notre compréhension du système immunitaire

Chercheuse postdoctorale en biologie cellulaire au Research Institute du Hospital for Sick Children, Vanessa D’Costa s’est vu décerner un prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, catégorie Jeunes chercheuses, pour ses travaux de recherche sur les mécanismes qui permettent aux bactéries que sont les salmonelles d’échapper au système immunitaire.

Les salmonelles comptent parmi les premières causes de gastroentérite d’origine alimentaire à l’échelle mondiale. Sous forme aiguë, la salmonellose peut provoquer la mort et contribuer au développement de l’arthrite réactionnelle, une pathologie auto-immune. Au cours des dernières années, le nombre d’infections par salmonelles résistantes aux médicaments a augmenté.

Les salmonelles provoquent des infections en échappant au système immunitaire avec l’aide de protéines apparentées à des toxines, appelées effecteurs, dont les chercheurs ne comprennent pas totalement le rôle. Les travaux de recherche de Mme D’Costa visent à déterminer comment ces effecteurs manipulent les cellules hôtes et permettent aux agents pathogènes de contourner les systèmes du corps humain visant à lutter contre les maladies. Les travaux de Mme D’Costa permettront de mieux comprendre le fonctionnement d’autres bactéries résistantes aux médicaments et, plus généralement, celui du système immunitaire.

Mme D’Costa avait obtenu, pendant ses études de doctorat à la McMaster University, une bourse d’études supérieures du Canada Frederick Banting et Charles Best, décernée par les Instituts de recherche en santé du Canada, ainsi qu’une bourse de recherche postdoctorale Banting à la University of Toronto.

En savoir plus sur les prix L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, catégorie Jeunes chercheuses

* Vanessa D’Costa est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Arthur_McDonald_innovator

La percée des mystères de l’univers

Le lauréat d’un prix Nobel Arthur McDonald, professeur émérite à la Queen’s University, et l’Observatoire de neutrinos de Sudbury (SNO) ont reçu le Prix de la percée en physique fondamentale 2016 « pour leur découverte fondamentale et leur étude des oscillations des neutrinos, qui ont révélé l’existence d’une nouvelle frontière allant au-delà, et peut-être bien au-delà, du modèle standard de la physique des particules ». Ce prix a été remis à cinq expériences portant sur les oscillations des neutrinos.

En reconnaissance de ses travaux de recherche sur les neutrinos, M. McDonald a reçu, en 2015, le prix Nobel de physique 2015 avec Takaaki Kajita,de l’Université de Tokyo.

M. McDonald est directeur du projet de collaboration du SNO, dans le cadre duquel il étudie les mystères des neutrinos aux installations de Sudbury depuis 1984. La grotte qui abrite le SNO a depuis été agrandie et transformée en laboratoire de physique sous-terrain multifonction appelé SNOLAB.

Parfois appelés « particules fantômes », les neutrinos sont un élément fondamental de l’univers, mais on en sait assez peu à leur sujet. L’équipe de M. McDonald a découvert que les neutrinos de type électrons changeaient de type au cours de leur voyage du noyau du Soleil à la Terre, ce qui nous a permis d’approfondir nos connaissances sur le Soleil et a démontré que les propriétés des neutrinos allaient au-delà des prédictions du modèle standard des particules élémentaires.

M. McDonald a obtenu un doctorat de l’Institut de technologie de Californie en 1969. Il a commencé sa carrière à la Queen’s University en 1989 et y est professeur émérite depuis 2013. Il est aussi titulaire de la Chaire Gordon et Patricia Gray en astrophysique des particules de cet établissement.

En savoir plus sur le prix de la percée en physique fondamentale (en anglais)
En savoir plus sur le prix Nobel de physique (en anglais)

*Arthur B. McDonald est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Anne_Michaels_innovators

Faire preuve d’une créativité exceptionnelle sur le plan artistique

Professeure auxiliaire d’anglais et ancienne professeure visiteuse distinguée Barker Fairley en études canadiennes au University College de la University of Toronto, Anne Michaels a obtenu une bourse de recherche Guggenheim en arts de la création, catégorie Fiction. Auteure de cinq recueils de poésie encensés et de deux romans, elle a également été désignée « poète lauréate de Toronto » en 2015.

Ancienne étudiante de la University of Toronto, Mme Michaels a par la suite mis sur pied le programme de création littéraire à distance de l’École de formation permanente de l’établissement. Son premier ouvrage, un recueil de poésie intitulé The Weight of Oranges paru en 1986, lui a valu le Prix du Commonwealth. Mme Michaels a également reçu le Prix du magazine canadien et le Prix de la poésie de la Canadian Authors Association. Son deuxième recueil de poèmes, intitulé Miner’s Pond, paru en 1991, lui a valu d’être candidate au Prix du Gouverneur général.

L’un des deux romans de Mme Michaels, Fugitive Pieces, a été couronné par le Prix du premier roman de Books in Canada, le prix littéraire Trillium, le prix Orange pour la fiction, le Prix de la fiction du Guardian ainsi que le prix littéraire Lannan (catégorie fiction). Il a été adapté au cinéma en 2007.

Son deuxième roman, The Winter Vault, a figuré parmi les ultimes candidats au prix Giller de la Banque Scotia, au Prix des écrivains du Commonwealth et au prix littéraire Trillum.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* Anne Michaels est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Pedro_Vieira_innovator

Aborder les problèmes les plus ardus que pose la théorie quantique des champs

Membre du corps professoral de l’Institut Périmètre et professeur auxiliaire à la University of Waterloo, le physicien théorique Pedro Vieira a obtenu en 2015 une bourse de recherche Sloan pour ses travaux sur les fondements de la théorie quantique des champs. Il s’est également vu décerner la prestigieuse médaille Gribov de la European Physical Society, destinée à récompenser de jeunes chercheurs pour leurs travaux en physique théorique des particules ou portant sur la théorie quantique des champs.

À l’Institut Périmètre, M. Vieira aborde les problèmes les plus ardus et persistants que pose la théorie quantique des champs. Il utilise une technologie mathématique appelée holographie pour traduire les questions sur les théories des champs quadridimensionnelles en questions sur les théories des cordes bidimensionnelles. Cela lui permet d’étudier ces questions grâce à l’intégrabilité, une puissante technique mathématique destinée à résoudre avec exactitude les théories bidimensionnelles. L’holographie permet ensuite de relier chaque solution bidimensionnelle trouvée à une solution quadridimensionnelle.

Diplômé de l’Université de Porto, au Portugal, M. Vieira est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat de l’École normale supérieure, à Paris. Il s’est joint à l’Institut Périmètre en 2009.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Pedro Vieria est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Michael_Doebeli_innovator

Percer un des grands mystères de l’évolution

Professeur aux départements de zoologie et de mathématiques de la University of British Columbia, Michael Doebeli est « l’un des plus grands mathématiciens et biologistes évolutionnistes au monde, ainsi qu’un maître de la théorie de l’évolution de la diversité des organismes », selon un communiqué émis par la Fondation commémorative John Simon Guggenheim. M. Doebeli s’est vu décerner par la Fondation une bourse de recherche Guggenheim en sciences naturelles pour ses travaux qui ont éclairé la compréhension de l’origine des nouvelles espèces par les chercheurs.

Le modèle mathématique élaboré par M. Doebeli vise à percer un des grands mystères de l’évolution en déterminant quels sont les facteurs qui sous-tendent la génération de la diversité biologique, tant au sein des espèces qu’entre elles. Ses travaux ont montré que de nouvelles espèces peuvent apparaître en l’absence de séparation géographique, chose jugée théoriquement impossible auparavant. Les travaux de M. Doebeli ont également ouvert de nouvelles perspectives qui ont conduit à une compréhension unifiée de l’évolution de la coopération dans la nature.

M. Doebeli est titulaire d’un doctorat en mathématiques pures de l’Université de Bâle, en Suisse. Il a reçu nombre de prix prestigieux, parmi lesquels le Prix de la recherche de la Société canadienne de mathématiques appliquées et industrielles, en 2014. M. Doebeli est membre de la Société royale du Canada.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* Michael Doebeli est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Nikolai_Krementsov_innovator

Examiner l’histoire de l’eugénisme bolchevique

Historien de la médecine et des sciences de la vie russes, Nikolai Krementsov s’est vu décerner une bourse de recherche Guggenheim pour mener des travaux de recherche sur les interactions entre science, médecine et littérature dans la Russie bolchevique (1917-1929). Professeur à l’Institute for the History and Philosophy of Science and Technology de la University of Toronto, M. Krementsov se concentre sur l’histoire des relations internationales en science et en médecine, en particulier au cours des périodes de l’entre-deux-guerres et de la guerre froide.

Son projet s’intitule « Je veux un bébé » : Histoire de l’eugénisme bolchevique. Dans de nombreux pays, l’eugénisme est souvent associé aux programmes de purification raciale génocidaire. Tel n’a pas été vraiment le cas dans la Russie bolchevique, où l’eugénisme relevait plutôt d’un désir d’améliorer la génétique du peuple russe. Le mouvement n’a pas réussi à se structurer et à obtenir un appui législatif, mais après la révolution russe de 1917, l’eugénisme est devenu une discipline scientifique reconnue et a influencé les politiques sociales. Il a été banni de l’Union soviétique en 1930, sous Staline.

« Mon but est d’étudier ce dossier en détail à la lumière du contexte national et du contexte international, explique M. Krementsov. Les changements à la tête d’un État s’accompagnent souvent d’une modification du discours public sur la science, et des politiques étatiques en la matière. Les leçons tirées de la période de la Russie bolchevique peuvent donc aider à mieux comprendre les relations entre science et société, que bien des nations ont du mal à cerner aujourd’hui. »

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* Nikolai Krementsov est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Thomas_Keymer_innovator

Recherche et carrière remarquables en enseignant de la littérature anglaise

Professeur ainsi que professeur d’anglais Chancellor Jackman à la University of Toronto, Thomas Keymer s’est vu décerner en 2015 une bourse de recherche Guggenheim en sciences humaines pour la qualité remarquable de ses travaux de recherche et de sa carrière d’enseignant en littérature anglaise. Cette bourse lui permettra d’achever la rédaction d’un ouvrage consacré à l’interaction entre le contrôle de la presse officielle et la littérature à connotation politique, de 1660 à 1820.

Intitulé Poetics of the Pillory: Literature and Seditious Libel, 1660-1820, cet ouvrage constituera le prolongement d’une série de conférences prononcées par M. Keymer en 2014 à l’Université d’Oxford.

Les travaux de M. Keymer sur la diffamation et la censure sont nés de son intérêt pour la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles, fort agités sur le plan politique. « Les autorités de l’époque sont allées loin pour réduire les auteurs au silence, multipliant les lois répressives, les mises au pilori, les intimidations et les arrestations, rappelle M. Keymer. La censure n’a fait qu’encourager les auteurs à poursuivre dans la même veine et a stimulé leur créativité. »

Diplômé de l’Université de Cambridge, M. Keymer a enseigné au Royal Holloway, à l’Université de Londres ainsi qu’au St Anne’s College, à Oxford. Il dirige le programme de recherche concertée sur l’histoire du livre et la culture de l’imprimé de la University of Toronto. Ce programme est proposé par le Massey College, dont il est agrégé supérieur de recherche. M. Keymer est également membre de la Société royale du Canada, de la Royal Historical Society et de l’English Association.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* Thomas Keymer est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Charles_Taylor_innovator

Changer la façon dont les gens voient la vie

Un des plus éminents philosophes au monde, Charles Taylor, est le lauréat du tout premier prix annuel de l’Institut Berggruen accordé à un penseur « dont les idées ont une grande importance pour former la compréhension de l’humain et contribuer à l’avancement de l’humanité ».

Les œuvres de M. Taylor ont été traduites en 20 langues et abordent entre autres l’intelligence artificielle et le multiculturalisme, le comportement social et la moralité. Parmi les plus importantes, mentionnons Explanation of Behaviour (1967), Sources du moi (1989), L’âge séculier (2007) et son plus récent ouvrage, The Language Animal (2016).

Les travaux de ce leader mondial de l’approfondissement de la compréhension entre les différentes traditions intellectuelles ont beaucoup d’écho dans son pays d’origine, où il est un ardent défenseur de l’unité du Canada et de la préservation de l’identité distincte du Québec.

En 2015, M. Taylor a été colauréat du prestigieux prix John W. Kluge en sciences humaines, qu’il partage avec le sociologue et philosophe allemand Jürgen Habermas.

M. Taylor a obtenu trois grades de l’Université Oxford, dont un doctorat en philosophie en 1961. Bien qu’il ait occupé divers postes dans nombre de grandes universités, c’est avec l’Université McGill, où il a enseigné entre 1961 et 1997, et où il est maintenant professeur émérite, qu’il entretient les liens les plus étroits.

Ses travaux lui ont également valu le prestigieux prix de Kyoto et le prix Templeton. Intellectuel public, M. Taylor a dirigé, au côté du sociologue Gérald Bouchard, la Commission Bouchard-Taylor qui s’est penchée sur les conséquences des accommodements pour raisons religieuses sur l’identité et les valeurs québécoises.

En savoir plus sur le prix Berggruen (en anglais)
En savoir plus sur le prix John W. Kulge (en anglais)

*Charles M. Taylor est l’un des 12 lauréats d’importants prix internationaux  de recherche en 2016 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne: Lauréats canadiens de 2016 de prestigieux prix internationaux en recherche.

Daniel_Wigdor_innovator

Réduire le temps de réponse des appareils numériques

Professeur adjoint d’informatique à la University of Toronto, Daniel Wigdor s’est vu décerner une bourse de recherche Sloan pour financer ses travaux portant sur l’interaction humain-ordinateur, et en particulier sur les moyens de réduire le temps de réponse des téléphones intelligents et des tablettes.

Les performances informatiques ont considérablement progressé au fil des dernières décennies, mais le temps de réponse des écrans tactiles stagne à 100 millisecondes. M. Wigdor souhaite réduire ce temps de réponse et humaniser le fonctionnement des appareils numériques – par exemple, pour qu’ils donnent l’impression d’écrire sur du vrai papier. « De manière générale, mes travaux visent à mettre à profit les technologies informatiques pour améliorer la vie des gens », dit-il.

Les travaux de M. Wigdor portent entre autres sur le développement d’interfaces utilisateurs, sur les modes d’interaction, les capteurs, les nouveaux types d’appareils, les plateformes de développement ainsi que l’amélioration des systèmes d’exploitation.

Après avoir obtenu un doctorat de la University of Toronto, M. Wigdor a travaillé pour Microsoft Research, entre autres comme expert en interfaces utilisateurs associées aux nouvelles technologies. Il a parallèlement été professeur adjoint affilié au département de science et de génie ainsi que de l’École d’informatique de l’Université de Washington. M. Wigdor s’est joint au corps professoral de la University of Toronto en 2011. Il a obtenu une Bourse de nouveau chercheur du gouvernement ontarien en 2014.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan

* Daniel Wigdor est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Natalie-Enright-Jerger_innovators

Permettre aux réseaux de puces électroniques de communiquer plus efficacement

Comptant parmi les plus grands chercheurs en architecture informatique de sa génération, Natalie Enright Jerger est professeure agrégée au département de génie électrique et informatique Edward S. Rogers de la University of Toronto. Elle a obtenu une bourse de recherche Sloan pour ses travaux déterminants visant à trouver comment permettre aux réseaux de puces des microprocesseurs de communiquer plus efficacement. À mesure qu’augmentent la taille et la complexité des systèmes informatiques ainsi que le nombre de processeurs présents sur une même puce, la communication entre ces processeurs devient l’un des principaux obstacles au progrès.

Les travaux de Mme Enright Jerger visent principalement à relever trois défis : améliorer les communications entre les cœurs, les antémémoires et la mémoire; alléger les protocoles de mise en antémémoire; et améliorer la programmation parallèle.

Titulaire d’un baccalauréat ès sciences de l’Université Purdue, Indiana, ainsi que d’un doctorat en architecture informatique de l’Université du Wisconsin, à Madison, Mme Enright Jerger s’est jointe à la University of Toronto en 2009. Récipiendaire en 2012 d’une Bourse de nouveau chercheur du ministère de la Recherche et de l’Innovation de l’Ontario, elle a obtenu en 2014 la Médaille du génie, catégorie Jeunes ingénieurs, de l’Ordre des ingénieurs de l’Ontario pour ses réalisations exceptionnelles dans son domaine.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Natalie Enright Jerger est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Artur_Izmaylov_innovator

Comprendre l’incidence de la forme sur la chimie

Professeur adjoint au département de physique et de sciences de l’environnement de la University of Toronto à Scarborough, Artur Izmaylov a remporté une bourse de recherche Sloan pour ses travaux novateurs sur la compréhension et la modélisation de réactions chimiques dynamiques comportant de multiples états électroniques au niveau des molécules et des matériaux. Ces processus sont omniprésents dans la capture de l’énergie solaire, dans le fonctionnement des protéines photoactives (essentielles à la vision humaine) ainsi que dans les réactions catalytiques sur les surfaces métalliques.

En termes simples, les travaux de M. Izmaylov visent principalement à comprendre en quoi la forme influe sur la chimie. « On sait depuis un certain temps que la topologie peut jouer un rôle dans les réactions chimiques, explique le chercheur. Toutefois, jusqu’ici, on ne savait pas clairement à partir de quel moment ce rôle devient important, et comment la topologie influe sur les réactions chimiques au sein des systèmes moléculaires. »

Diplômé de l’Université d’État de Moscou, M. Izmaylov est titulaire d’un doctorat de l’Université Rice, Texas, et a été chercheur postdoctoral à l’Université Yale. M. Izmaylov s’est joint à la University of Toronto en 2012.

 En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

* Artur Izmaylov est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

Hau_tieng_Wu_innovator

Analyser les mégadonnées et résoudre des problèmes médicaux par les mathématiques

Professeur adjoint au département de mathématiques de la University of Toronto, Hau-tieng Wu a remporté une bourse de recherche Sloan afin de poursuivre ses travaux axés sur les mathématiques et sur l’analyse des mégadonnées statistiques, de même que ses travaux sur leurs applications médicales. M. Wu s’intéresse entre autres à déterminer la manière dont divers modes de respiration ont une incidence sur la pression sanguine, le rythme cardiaque et d’autres signaux physiologiques. Il travaille également à évaluer les phases de sommeil au moyen d’outils de pointe comme des électrocardiogrammes.

Ses travaux portent sur l’analyse d’ensembles massifs de données au moyen d’outils et de théorèmes mathématiques adéquats.

Après avoir obtenu son diplôme de médecine de l’Université nationale Yang-Ming, à Taiwan, M. Wu a effectué sa résidence à l’Hôpital général des anciens combattants de Taipei, à Taiwan. Il est titulaire d’un doctorat en mathématiques de l’Université de Princeton, où il a effectué ses recherches postdoctorales. Il a aussi poursuivi des travaux postdoctoraux au département de statistiques de l’Université de la Californie, à Berkeley, ainsi qu’au département de mathématiques de l’Université Stanford. Il s’est joint à la University of Toronto en 2014.

En savoir plus sur les bourses de recherche Sloan (en anglais)

*Hau-tieng Wu est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche

James_Retallack_innovators

Poursuivre la recherche sur l’Allemagne d’avant la Première Guerre mondiale

Professeur d’histoire et d’études allemandes, James Retallack s’est vu décerner en 2015 à la fois une bourse de recherche Guggenheim en sciences humaines et une bourse de recherche Killam qui vont lui permettre de poursuivre sa recherche sur l’Allemagne d’avant la Première Guerre mondiale, période cruciale de l’histoire allemande et mondiale.

Les travaux de recherche de M. Retallack sur l’Allemagne d’avant la Première Guerre jettent un éclairage sur cette époque où les promesses de réforme démocratique et de justice sociale n’avaient pas encore été mises à mal par le fascisme et le communisme. M. Retallack travaille en ce moment à une biographie de Ferdinand August Bebel, l’un des fondateurs du Parti ouvrier social-démocrate allemand et figure de proue du mouvement sociodémocrate. Cet ouvrage dressera l’inventaire des occasions manquées qu’a eues l’Allemagne d’opter pour le libéralisme et la démocratie et de tourner le dos au nazisme.

Une fois diplômé de la Trent University, M. Retallack a été boursier Rhodes à l’Université d’Oxford, où il a obtenu un doctorat en philosophie. Il a bénéficié de subventions et de bourses de recherche de nombreuses fondations, qui lui ont également décerné des prix pour ses travaux de recherche. Il a été professeur à l’Université libre de Berlin et à l’Université de Göttingen, en Allemagne, et plus récemment chercheur visiteur à la Bergische Universität Wuppertal, également en Allemagne. Il est membre de la Société royale du Canada depuis 2011.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* James Retallack est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

James_Arthur_innovator

Proposer une perspective d’un monde mathématique unifié

Titulaire de la chaire Ted Mossman en mathématiques à la University of Toronto, James G. Arthur s’est vu décerner par la Fondation Wolf le prestigieux Prix Wolf de mathématiques pour « son travail monumental axé sur la formule des traces et pour ses contributions fondamentales à la théorie des représentations automorphiques des groupes réductifs ».

Selon la Fondation Wolf, « les travaux de M. Arthur marquent une étape majeure dans le domaine des mathématiques et inspireront des générations de mathématiciens ».

Les travaux de M. Arthur sur la théorique des formes et des représentations automorphiques ont ouvert de nouvelles pistes vers la résolution des défis posés par un modèle mathématique théorique élaboré il y a 30 ans par le mathématicien canadien Robert Langlands. Ce modèle, qui tente de lier deux branches des mathématiques que sont l’analyse et l’algèbre, a conduit à une perspective d’un monde mathématique unifié dans lequel ces disciplines indépendantes seraient liées entre elles. La formule des traces de M. Arthur est devenue l’outil mathématique le plus puissant qui soit pour relever ce défi, considéré par beaucoup comme le défi ultime.

Arthur est titulaire d’un baccalauréat ès sciences et d’une maîtrise ès sciences de la University of Toronto, ainsi que d’un doctorat de l’Université Yale. Il est professeur à la University of Toronto depuis 1978. Membre de la Société royale, il a été élu en 2003 membre étranger honoraire de l’American Academy of Arts and Sciences, et est membre depuis 2012 de l’American Mathematical Society.

En savoir plus sur le Prix Wolf

* James G. Arthur est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Diane_Landry_innovator

Intégrer performance, vidéo et installation artistique

Artiste multidisciplinaire, Diane Landry a remporté une bourse de recherche Guggenheim en arts de la création afin qu’elle puisse poursuivre ses recherches et travailler à un projet intégrant performance, vidéo et installation artistique.

Depuis plus de 30 ans, Mme Landry étudie les propriétés transformatrices de la lumière, du son et du mouvement. Elle réalise des œuvres à partir d’objets de la vie quotidienne, en s’employant à modifier leur sens et leur valeur ainsi que notre perception de ceux-ci. Elle crée également des performances en parallèle de son travail de sculptrice.

Mme Landry a été artiste résidente à New York et à Montréal, au Centre Banff ainsi qu’à Buenos Aires, à Marseille et à Utica (État de New York). Ses œuvres ont été exposées au Canada et aux États-Unis, ainsi qu’en Australie, en Chine et en Europe. Certaines d’entre elles ont récemment fait partie de l’exposition itinérante internationale « Oh Canada », organisée par le Massachusetts Museum of Contemporary Art.

Diplômée en beaux-arts de l’Université Laval et de l’Université Stanford, Mme Landry a reçu divers prix. Elle a entre autres été récipiendaire en 2014 de la Bourse de carrière Jean-Paul Riopelle du Conseil des arts et des lettres du Québec.

En savoir plus sur les bourses de recherche Guggenheim (en anglais)

* Diane Landry est l’une des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Henderikus_Stam_innovators

Comprendre l’esprit humain

La haine. La violence. L’amour. La colère. Pourquoi les humains éprouvent-ils toutes ces émotions? Notre esprit est complexe : une foule de neurones et de réactions chimiques donnent naissance aux pensées, aux idées, aux émotions et aux sensations.

Pour comprendre l’humain, il faut d’abord se connaître.

Professeur de psychologie à la University of Calgary, Henderikus Stam a été en 2015 le lauréat du prix Joseph B. Gittler par l’American Psychological Foundation. Ce prix annuel vise à honorer un psychologue ayant contribué par ses travaux de recherche aux fondements philosophiques des connaissances en psychologie.

M. Stam a créé les spécialités Histoire et Théorie au sein du département de psychologie de la University of Calgary. Ses récents travaux portent principalement sur les problèmes théoriques de la psychologie contemporaine ainsi que sur les fondements historiques de la psychologie du XXe siècle. Fondateur de la revue bimestrielle Theory and Psychology, M. Stam en est également le rédacteur en chef. Il a abondamment publié en plus de diriger ou de codiriger la rédaction d’une demi-douzaine d’ouvrages. Il a prononcé de nombreuses conférences sur les aspects théoriques et historiques de la psychologie en Amérique du Nord, en Europe, en Chine et en Australasie.

M. Stam est titulaire d’un baccalauréat ès arts, d’une maîtrise ès arts et d’un doctorat de la Carleton University, à Ottawa. Membre fondateur et ancien président de l’International Society for Theoretical Psychology, il a également présidé la Society for Theoretical and Philosophical Psychology de l’American Psychological Association.

En savoir plus sur le prix Joseph Gittler (en anglais)

* Henderikus Stam est l’un des 24 lauréats d’importants prix internationaux en recherche en 2015 figurant dans la brochure Reconnaissance internationale de l’excellence canadienne : Célébrer les nouveaux lauréats de prix internationaux importants en recherche.

Terry-Lynn YoungTraquer les gènes rebelles

Terry-Lynn Young, généticienne moléculaire à la Memorial University, a grandement contribué à la compréhension des fondements génétiques de la cécité, des maladies rénales et de plusieurs troubles neurologiques, y compris la perte d’audition.

Mme Young et son équipe ont découvert le gène provoquant des morts subites dans de nombreuses familles terre-neuviennes en raison d’une forme de myocardiopathie appelée ARVD5. Elle dirige actuellement une équipe nationale qui tente de trouver les marqueurs moléculaires des arythmies (rythmes cardiaques anormaux) mortelles et qui en étudie aussi les répercussions éthiques, économiques et sociales.

Pour en savoir plus : Memorial University >

* Terry-Lynn Young est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Andrea Damascelli

Créer un nouveau matériau supraconducteur

De nouveaux matériaux créés par Andrea Damascelli et son équipe à la University of British Columbia (UBC) pourraient être utilisés pour fabriquer des transistors, des capteurs plus sensibles et de nouveaux dispositifs quantiques.

Le graphène, un matériau extrêmement fin et résistant, est constitué d’une seule couche d’atomes de carbone. En ajoutant une couche de lithium, M. Damascelli a doté le graphène de supraconductivité, ce qui constitue une percée mondiale pour les éléments électroniques fabriqués entièrement de graphène.

Directeur du Quantum Matter Institute de la UBC, M. Damascelli dirige une équipe ayant bénéficié d’un Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada en 2015 dans le cadre du programme Quantum Materials and Future Technologies.

Pour en savoir plus : University of British Columbia >

* Andrea Damascelli est l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Le Canada reconnu pour ses matériaux quantiques

Transcription

Text on screen: [Celebrating Canada’s Research Excellence: Putting Canada on the Map for Quantum Materials]

Andrea Damascelli: If we think of quantum materials, Canada has had a long tradition in the field. In addition to our institute, I like to mention another institute which is the University of Sherbrooke which, most recently, together with us received large funding from the federal government and that institute is focussed on quantum information. So again, two areas which are closely connected.

So what is interesting about the fact that the two universities have a leadership in the area of quantum materials and quantum information is that both universities are very strongly connected to the quantum materials program of CIFAR, the Canadian Institute for Advanced Research. It is a program which has been running for more than two decades and really has brought in international collaborators and really has put Canada on the map for the work in quantum materials. And so Canada is highly recognized for this field, quantum materials, quantum information.

Text on screen: [Universities Canada logo, The Voice of Canada’s Universities]

Dr. Joanne Burgess

Donner vie à l’histoire de Montréal

Joanne Burgess s’emploie à donner vie à l’histoire de Montréal entre 1820 et 1960, quand la ville était non seulement un carrefour social, culturel et économique mais aussi la métropole canadienne.

Mme Burgess et son équipe utilisent divers outils novateurs, dont la modélisation en trois et en quatre dimensions ainsi que la géolocalisation interactive des données historiques. Leurs travaux auront d’importantes retombées sur les collections des musées de la ville. De nouveaux documents et outils numériques seront aussi mis à la disposition du milieu scolaire. L’École d’été Montréal numérique contribue au développement des compétences numériques des jeunes chercheurs.

Mme Burgess est professeure d’histoire à l’Université du Québec à Montréal.

Pour en savoir plus :  Université du Québec à Montréal >

* Joanne Burgess est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Maryam Sadeghi

Une application permet de suivre les nævus potentiellement cancéreux

Le cancer de la peau est courant, et potentiellement mortel s’il est détecté tard. Soucieuse des délais d’attente pour les patients avant de savoir si un nævus est malin, Maryam Sadeghi a créé MoleScope.

Mme Sadeghi a élaboré cette application avec l’aide de Venture Connection de la Simon Fraser University, qui propose aux étudiants des mentors en entreprise et de l’aide entrepreneuriale. Mme Sadeghi est actuellement chef scientifique de Digital Health Hub à Simon Fraser University.

Pour en savoir plus : Simon Fraser University >

* Maryam Sadeghi est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Une application pour téléphone intelligent qui améliore la santé des Canadiens

Transcription

Text on screen: [Celebrating Canada’s Research Excellence: A Smartphone App to Improve the Health of Canadians]

Maryam Sadeghi: I learned that skin cancer is the most common cancer. I learned that 70 percent of skin cancers are found by patients themselves or their family members, and I was shocked how archaic was the system. There was nothing digital. Everything was paper-based. They placed dots on the paper for moles. I was like you should document this properly. This is easy. And as a scientist, it didn’t make sense for me not to have it.

So I decided to start building the system, the solution for them. And it’s very rewarding when you see what you’ve built is being used in cancer centres and thousands of patients and dermatologists and oncologists.

Text on screen: [Universities Canada logo, The Voice of Canada’s Universities]

Candice Lys

Un programme novateur d’éducation sexuelle pour les adolescents du Nord

Un programme artistique novateur s’attaque aux taux élevés d’infections sexuellement transmissibles, de grossesses à l’adolescence et de violence sexuelle dans le Nord canadien.

Fostering Open eXpression among Youth (FOXY) est l’œuvre de Candice Lys, en réponse à l’éducation sexuelle déficiente qu’elle a reçue en tant qu’adolescente des Territoires du Nord-Ouest. FOXY permet aussi aux jeunes d’améliorer leur leadership et leur confiance grâce à la photographie, à la musique et aux arts traditionnels.

Titulaire d’un doctorat de la Dalla Lana School of Public Health de la University of Toronto, Mme Lys est maintenant directrice générale de FOXY.

Pour en savoir plus : University of Toronto >

* Candice Lys est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Jianhong Wu

Les mathématiques pour cartographier la propagation des maladies infectieuses

Jianhong Wu utilise les mathématiques pour modéliser la propagation des maladies infectieuses. Son équipe du York Institute for Health Research suit le déplacement de la population de tiques à pattes noires vers le nord, qui augmente le risque pour les Canadiens de contracter la maladie de Lyme.

Au cours des 60 prochaines années, l’équipe prévoit une importante augmentation des populations de tiques dans plusieurs régions (États-Unis, Ouest canadien, Ontario, Québec, provinces de l’Atlantique). En comprenant la manière dont les maladies se propagent, les responsables de la santé publique peuvent mieux y répondre.

Pour en savoir plus : York University >

* Jianhong Wu est l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Victoria Kaspi

Observer les étoiles pour mieux comprendre l’univers

L’astrophysicienne de notoriété mondiale Victoria Kaspi a grandement contribué à la compréhension de l’univers grâce aux découvertes importantes qui jalonnent sa carrière consacrée à l’étude des pulsars, des étoiles à neutrons très denses à rotation rapide.

Mme Kaspi est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada et de la Chaire Lorne Trottier en astrophysique et cosmologie de l’Université McGill, où elle est directrice de l’Institut spatial de McGill. Mme Kaspi est lauréate 2016 de la Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada décernée par le CRSNG.

* Victoria Kaspi est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Maurice Moloney

Faire du Canada une puissance mondiale en sécurité alimentaire

Les projections démographiques mondiales évoquant 10 milliards d’êtres humains d’ici 2050, les agriculteurs devront augmenter leur productivité de 70 pour cent pour répondre à la demande. Maurice Moloney et les chercheurs du Global Institute for Food Security de la University of Saskatchewan combineront la génomique végétale et le phénotypage des cultures au moyen de calculs informatiques complexes et d’une technologie d’imagerie avancée.

Cette méthode informatique permettra de concevoir la prochaine génération de cultures durables à une vitesse et à une échelle auparavant inconcevables.

Grâce au Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, le Plant Phenotyping and Imaging Research Centre deviendra l’unique ressource pour les phytogénéticiens.

Pour en savoir plus : Global Institute for Food Security de la University of Saskatchewan >

* Maurice Maloney est l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Bessma Momani

Favoriser un comportement civique responsable chez les jeunes arabo-canadiens

Les travaux de recherche et les interventions de Bessma Momani contribuent à l’élaboration de politiques publiques qui favorisent un comportement civique responsable chez les jeunes arabo-canadiens et favorisent leur engagement citoyen dans une société multiculturelle saine.

Mme Momani est professeure agrégée de science politique à la University of Waterloo et à la Balsillie School of International Affairs. Elle est agrégée supérieure de recherche au Centre for International Governance Innovation et lauréate 2015 de la fondation Pierre Elliott Trudeau. Elle collabore avec divers médias nationaux et internationaux en tant qu’analyste et experte du Moyen-Orient et des questions de gouvernance économique mondiale.

Pour en savoir plus : University of Waterloo >

* Bessma Momani est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Janice Keefe

Réinventer les soins aux personnes âgées

Saviez-vous que les femmes qui fêtent leur 50e anniversaire cette année vivront en moyenne jusqu’à 92 ans? Le Canada est-il prêt au vieillissement des baby-boomers? Selon Janice Keefe, de la Mount Saint Vincent University, nous devons mettre en place des politiques novatrices pour mieux soutenir les personnes âgées.

De 2002 à 2012, Mme Keefe a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les politiques relatives au vieillissement et à la prestation des soins. Son expertise en recherche touche les politiques et les pratiques de prestation des soins, les politiques de soins de longue durée, le vieillissement en milieu rural et la prévision des futurs besoins des baby-boomers.

Pour en savoir plus : Mount Saint Vincent University >

* Janice Keefe est l’une des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

Tariq Fancy

Éducation numérique pour les enfants défavorisés

Se décrivant comme un loup de Wall Street défroqué, Tariq Fancy a quitté une carrière en finances pour fonder l’initiative Rumie, un OSBL qui offre gratuitement des outils informatiques éducatifs de haute qualité aux enfants de milieux défavorisés.

Rumie utilise des tablettes abordables, ne nécessitant pas de connexion Internet et contenant un curriculum complet, soit une bibliothèque pour le prix d’un manuel. Des éducateurs bénévoles participent à la création de contenus sur la plateforme LearnCloud, le plus important dépôt de ressources d’apprentissage à production participative gratuites.

Rumie collabore à l’éducation des Autochtones au Canada et compte 18 pays partenaires, dont l’Inde et l’Ouganda. L’initiative Rumie a vu le jour à la Digital Media Zone de Ryerson University.

Pour en savoir plus : DMZ de Ryerson University >

* Tariq Fancy est l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

 

Alexandre Blais - Université de Sherbrooke

Ouvrir la voie aux ordinateurs quantiques

La physique quantique a conduit à l’avènement des transistors, des lasers et d’Internet. Quel est le prochain bouleversement? L’avènement des ordinateurs quantiques.

À l’Université de Sherbrooke, Alexandre Blais travaille avec une équipe de physiciens et d’ingénieurs sur les technologies informatiques de l’avenir.

Les ordinateurs quantiques peuvent effectuer très rapidement des calculs extrêmement complexes. M. Blais et son équipe collaborent avec des entreprises comme Google, Microsoft et IBM, soucieuses de compter parmi les pionnières dans le domaine. Ces importants travaux sont financés par le fonds d’excellence en recherche Apogée Canada.

Pour en savoir plus : Université de Sherbrooke >

* Alexandre Blais est l’un des 14 incontournables de l’innovation invités par Universités Canada  pour rencontrer des élèves du secondaire, des décideurs en matière de sciences et des parlementaires le 24 février 2016 à Ottawa.

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