Un ingénieur en biomécanique a pour objectif de concevoir de meilleures prothèses aortiques

Marco Amabili, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les vibrations et l’interaction fluide-structure au Département de génie mécanique de l’Université McGill, s’est donné comme mission de concevoir des dispositifs pouvant remplacer les prothèses aortiques désuètes utilisées aujourd’hui.

En 2022, il a reçu une Bourse de recherche Guggenheim pour ses travaux sur l’aorte et les greffes de l’aorte, où une partie d’aorte est remplacée par une prothèse en cas de maladie.

« Les prothèses utilisées actuellement sont à vrai dire vieilles et désuètes. Elles ont probablement été conçues par des personnes qui s’intéressaient surtout à la biocompatibilité et à d’autres aspects du dispositif, mais elles ont complètement oublié que la mécanique joue un rôle crucial dans le corps humain. Les prothèses utilisées aujourd’hui présentent de nombreux problèmes sur le plan mécanique. »

M. Amabili est d’avis qu’une nouvelle génération de prothèses doit voir le jour, surtout parce qu’elles sont essentielles à la survie de certaines personnes. « La qualité de vie des gens qui en ont une dépend largement de la qualité des prothèses elles-mêmes, explique-t-il. Ainsi, l’amélioration des prothèses procurera d’énormes avantages aux personnes qui en recevront à l’avenir. »

M. Amabili indique que les prothèses actuelles assurent la survie des patientes et patients, mais qu’elles nécessitent une opération chirurgicale de suivi tous les 10 à 15 ans. « Ce n’est pas idéal, puisqu’il s’agit d’une grosse opération. Trouver une solution qui ne nécessite pas d’opérations additionnelles au fil des ans et qui n’entraîne pas d’effets secondaires serait avantageux pour les personnes greffées. »

C’est l’ampleur du défi qui a attiré M. Amabili dans ce domaine de recherche. « L’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à m’intéresser à ce domaine, c’est qu’il est très complexe et difficile. »

En plus d’avoir le potentiel d’améliorer la vie des patientes et patients, ses travaux présentent également un important potentiel économique. « Il va sans dire que ce type d’opération requiert énormément de ressources sur les plans financier et des soins de santé. Imaginez que vous devez opérer une personne tous les 15 ans à partir de ses 40 ou 50 ans, plutôt que de ne l’opérer qu’une seule fois au cours de sa vie. En plus, une personne qui bénéficie d’une meilleure qualité de vie est plus active. D’un point de vue économique, il y a de nombreux avantages. » Le fait de concevoir ces prothèses améliorées au Canada pourrait d’ailleurs en être un.

Au sujet de l’obtention d’une bourse de recherche Guggenheim, M. Amabili estime qu’il s’agit de distinctions importantes puisqu’elles donnent de la visibilité aux personnes qui les reçoivent ainsi qu’à leurs travaux de recherche. « C’est important parce qu’elles permettent d’obtenir des ressources plus facilement, de recruter de meilleures étudiantes et de meilleurs étudiants aux cycles supérieurs et d’obtenir de meilleurs résultats. »

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