Gina Cody est ingénieure, ancienne présidente du Groupe CCI et la première femme à avoir obtenu un doctorat en génie du bâtiment à l'Université Concordia.

GinGina Cody est la première femme à avoir obtenu un doctorat en génie du bâtiment à l’Université Concordia à Montreal, Qué. Elle est ingénieure, ancienne présidente d’une firme de génie et donatrice de l’École d’ingénierie et d’informatique Gina Cody de Concordia.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent occuper un poste de leadership dans leur domaine?

N’ayez pas peur. Travaillez fort et croyez en l’atteinte de vos objectifs. Pour réussir, il faut persévérer. Aussi, assurez-vous d’être toujours prêtes. Si vous l’êtes, les gens vont remarquer que vous avez les bonnes réponses et que vous connaissez bien votre domaine d’expertise. C’est le travail acharné qui m’a amenée là où je suis aujourd’hui.

Comment définissez-vous le succès?

Ma première réussite a été de devenir la première femme à obtenir un doctorat en génie du bâtiment à Concordia. À l’époque, bien peu de femmes étudiaient en génie. J’ai travaillé fort pour réaliser mes objectifs et devenir ingénieure. Ma réussite suivante a été de connaître une longue carrière comme dirigeante d’entreprise dans mon domaine. Ce succès m’a permis de redonner à ma communauté et de devenir un modèle pour les femmes et les filles qui suivent une voie semblable à la mienne.

Si vous pouviez recommencer votre carrière, que feriez-vous autrement?

Je ne changerais rien du tout. J’ai la chance de n’avoir connu personne qui m’a dit « non ». Mes deux parents m’ont apporté un soutien remarquable. Ma famille a toujours mis l’accent sur l’éducation, la présentant comme la clé de la réussite. J’étais la cadette d’une famille de cinq enfants, et ma mère s’est toujours assurée que ses deux filles comprennent l’importance de l’éducation. Cette valeur m’a accompagnée toute ma vie. Plus je m’éduquais, à l’école et dans mon domaine, mieux j’étais préparée à faire face à tout ce que la vie me réservait.

Qu’est-ce que vous trouvez le plus enrichissant dans le fait d’être une chef de file dans le secteur des STIM?

Les modèles sont très importants pour inspirer les jeunes. Nous devons améliorer la visibilité des femmes en sciences, en technologie, en ingénierie et mathématiques (STIM). Voilà pourquoi c’était si important, après mon don de 15 millions à l’Université Concordia, que ma faculté devienne l’École de génie et d’informatique Gina-Cody. Je veux que les jeunes filles et les femmes sachent qu’il n’existe aucun domaine d’études ou de travail dans lequel elles ne peuvent pas exceller, s’épanouir et se hisser au sommet. Les garçons et les hommes ont aussi besoin de modèles féminins pour comprendre qu’il n’existe pas de « métier masculin ». Je rêve d’une société solidaire, plurielle et égalitaire; un monde dans lequel les femmes, les personnes de couleur et les autres minorités ont accès aux mêmes occasions que moi.

Quelles sont les clés pour faire progresser l’équité, la diversité et l’inclusion dans le domaine de l’enseignement supérieur?

Le Canada fait face à une crise dont presque personne ne parle. Selon un rapport d’Ingénieurs Canada, nous pourrions faire face à un déficit de 100 000 ingénieurs au pays d’ici 2025. Le Canada n’est pas le seul pays dans cette situation. D’après l’Index mondial des compétences Hays, la pénurie d’ingénieurs touche la plupart des régions du monde, essentiellement pour les mêmes raisons. Heureusement, il existe une solution – et elle est plutôt simple. Le Canada a besoin de plus de femmes ingénieures. Je veux continuer d’être la porte-parole des femmes et des immigrants, particulièrement de celles et ceux qui étudient dans les domaines des STIM. Je défendrai cette cause jusqu’à ce que notre société ait pleinement intégré les valeurs de pluralité, de solidarité et d’égalité. Je m’y engage pour mes filles. Je m’y engage pour les filles et les femmes de partout dans le monde.

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