Les universités canadiennes et les technologies numériques de l’avenir

Partout dans le monde, les nouvelles technologies numériques transforment les organisations y compris les universités.

Les dirigeants de 25 universités canadiennes ont pris part à un atelier d’Universités Canada, qui se tenait du 30 novembre au 1er décembre 2015 à Vancouver, pour discuter des tendances, des possibilités et des défis liés à l’utilisation des technologies numériques dans le cadre de la recherche, de la gestion des établissements, de l’enseignement universitaire et de l’apprentissage.

Atelier sur les technologies numériques de l’avenir

Transcription

Texte sur l’écran : [Digital Futures Workshop, Nov 30 – Dec 1, 2015, Vancouver; logo d’Universités Canada]

Texte sur l’écran : [Atelier sur les technologies numériques de l’avenir, le 30 novembre au 1er décembre 2015, Vancouver; logo d’Universités Canada]

Texte sur l’écran : [Open education resources, Vivek Goel, vice-president, research and innovation, University of Toronto; Universities Canada logo]

Vivek Goel :  Songez à ce que devient le rôle de nos professeurs. Il ne leur suffit plus de se tenir debout et de prononcer une conférence : ils doivent plutôt créer des outils facilitant l’apprentissage des étudiants. Et, exactement comme les publications de recherche, le fruit de leur travail pourrait se retrouver dans des bases de données éducatives en libre accès. Nous évaluons ensuite le nombre de fois où leurs créations sont téléchargées et la fréquence à laquelle elles sont utilisées. Dans le domaine des ressources d’apprentissage à libre accès, il s’agit en quelque sorte de l’équivalent du calcul de l’incidence d’une citation.

Texte sur l’écran : [A metaphor for how we think about technology, Diana G. Oblinger, president emeritus, EDUCAUSE; logo d’Universités Canada]

Diana G. Oblinger :

J’aimerais vous inviter à revoir votre façon de penser en ce qui concerne la technologie, et plus précisément à l’aborder selon une démarche combinatoire. Souvent, on a l’impression de devoir choisir entre la technologie et les interactions personnelles, les opposant l’une à l’autre, ou encore entre ce qui est bien et ce qui ne l’est pas,mais cela ne convient plus. En réalité, ce que nous observons aujourd’hui combine plus que jamais auparavant les méthodes personnelles et virtuelles.

Si vous gardez cette idée en tête lorsque vous pensez à la technologie et à la façon de renforcer la viabilité et la compétitivité de votre établissement, je crois que vous aurez un avantage incroyable sur les autres.

Texte sur l’écran : [Diverse pathways to achieving potential, John Baker, president and ceo, Desire2Learn; logo d’Universités Canada]

John Baker : Quelqu’un connaît une personne atteinte de dyslexie? D’accord. Je vois plusieurs mains levées. Sachez qu’il existe une police nommée Open Dyslexic. Notre système vous permet d’en faire votre police de prédilection afin de lire vos documents 30 pour cent plus vite que d’habitude. Voilà qui démontre bien les petits gestes que nous pouvons faire pour personnaliser notre enseignement, motiver les étudiants et les aider à surmonter, en quelque sorte, leurs difficultés d’apprentissage.

Vous avez donc raison. Les étudiants peuvent suivre des parcours différents. Si l’un d’entre eux veut simplement lire le matériel, il peut le faire. S’il aime particulièrement apprendre à partir de jeux vidéo, il pourra passer des heures à jouer. Plus nous offrirons de possibilités différentes aux étudiants, plus ceux que nous aiderons à réaliser leur plein potentiel seront nombreux.

Texte sur l’écran : [logo bilingue d’Universités Canada. The voice of Canada’s universities. univcan.ca]

Imaginer le « campus intelligent » de l’avenir

La présidente émérite d’EDUCAUSE, Diana Oblinger, a appelé les hauts dirigeants universitaires à envisager la technologie sous un angle différent. Plutôt que de considérer que la technologie et les interactions en personne sont incompatibles, ils devraient, selon elle, opter pour une combinaison de méthodes, physiques et virtuelles, et les mettre toutes deux à profit, à l’université comme à l’extérieur, afin de favoriser la compétitivité et la pérennité des établissements.

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« L’intégration des dimensions numérique
et physique engendre de nouveaux modes d’interaction. »

Incidences et possibilités en matière d’enseignement et d’apprentissage

Comme l’ont souligné les participants à l’atelier, le marché du travail actuel exige des étudiants qu’ils maîtrisent l’univers numérique : qu’ils sachent utiliser les technologies permettant d’accéder à l’information ainsi que d’évaluer, de créer et de communiquer de l’information.

Voici, selon les conférenciers et les experts, ce qu’offrent les technologies numériques en matière d’enseignement et d’apprentissage.

  • Des outils analytiques au service de la réussite des étudiants
  • L’apprentissage par l’expérience et du mentorat
  • L’apprentissage fondé sur les résultats
  • Une combinaison de cours en ligne et de stages en milieu de travail
  • Une façon de communiquer avec les collectivités d’ici et d’ailleurs
  • Des nouveaux modèles en matière de frais de scolarité

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« Les étudiants apprennent de différentes manières. Nous devons transformer nos méthodes pour veiller à leur offrir une diversité d’expériences et des possibilités d’apprentissage par l’expérience, et non seulement des cours magistraux, car ils peuvent télécharger du contenu où qu’ils soient. »

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« Procurer aux étudiants l’environnement et l’infrastructure dont ils ont besoin pour atteindre leur potentiel pour innover est désormais un volet essentiel de l’enseignement universitaire. Ce sont les étudiants d’aujourd’hui qui façonneront l’avenir du Canada en matière d’innovation. »

L’écosystème de recherche et d’innovation émergent

L’écosystème canadien actuel est complexe et fragmenté. Le gouvernement procède actuellement à des consultations auxquelles participe Universités Canada afin d’élaborer une stratégie en matière d’infrastructure de recherche numérique.

Les participants à l’atelier ont conclu ce qui suit :

  • Le Canada doit miser sur une stratégie qui vise non pas la perfection, mais bien la progression aussi efficace et efficiente que possible du dossier de l’infrastructure de recherche numérique.
  • L’un des plus grands défis de cette stratégie résidera dans la création de l’infrastructure humaine qu’exigent la gestion, la conservation et l’accessibilité des données.
  • Les provinces, le gouvernement fédéral et les établissements devront disposer de politiques et de principes de gestion de données clairs et bien définis au cours des prochaines années.
  • Il faudra mettre en place des systèmes permettant de recouper les données interdisciplinaires.
  • Il serait avantageux d’élargir l’infrastructure numérique partagée au Canada. Comme l’a fait remarquer un participant, « nous devons cesser de nous disputer les infrastructures de recherche et unir nos forces pour livrer concurrence ensemble sur le plan de la recherche ».
  • Les établissements et les organisations qui participent à la recherche universitaire doivent continuer de coopérer à l’échelle nationale.

« La gestion des données sera vraisemblablement le plus grand défi à relever. »

Tendances émergentes en matière de recherche numérique et de domaines d’études

Chaque domaine d’études est transformé par les outils analytiques et la liberté d’accès, qui rendent les données et les résultats de recherche plus largement accessibles.

Les problèmes mondiaux les plus pressants donnent désormais lieu à des collaborations à très grande échelle entre chercheurs, étudiants et professionnels du Canada et du monde entier.

Les grandes entreprises et les ONG bouleversent les modèles de recherche traditionnels en décernant des prix aux personnes et aux équipes qui trouvent des solutions aux problèmes scientifiques.

On voit une augmentation dans l’utilisation de plateformes numériques par des bénévoles et du calcul de haute performance.

Stimuler l’innovation

De plus en plus d’universités hébergent des incubateurs destinés à soutenir et à financer l’innovation par les étudiants.

La discussion a soulevé plusieurs questions, dont les suivantes :

  • Comment adapter à l’ère numérique les politiques des universités en matière de permanence et de promotion?
  • Comment les universités canadiennes pourraient-elles mieux tirer parti du savoir collectif, universitaire et autre, pour favoriser la découverte?
  • Comment le calcul de haute performance pourrait-il avoir une influence sur la recherche de demain?

Optimiser le fonctionnement

Réflexions des recteurs

  • Les technologies touchent profondément les activités des universités.
  • Les technologies numériques suscitent de nouvelles attentes.
  • Elles doivent être considérées comme des outils destinés à aider les universités à atteindre leurs objectifs stratégiques.
  • Il est fort utile de disposer d’un comité consultatif axé sur les technologies de l’information, composé du dirigeant principal de l’information, de professeurs et d’étudiants, même de personnes de l’extérieur.
  • Les dirigeants universitaires prévoient utiliser davantage d’outils analytiques pour la prise de décisions concernant l’enseignement et l’apprentissage, le recrutement, les campagnes de financement et la maximisation des ressources.
  • Il est nécessaire de mettre en commun les meilleures pratiques et les modèles en matière de technologies numériques.

« Le numérique doit reposer sur une solide structure de gouvernance, être axé sur les utilisateurs, être souple, être fondé sur une vision qui motive les utilisateurs, et s’appuyer sur une stratégie fiable et pérenne. »

Façonner notre avenir numérique

Les universités continueront à intégrer les technologies numériques afin d’attirer davantage d’étudiants, de favoriser leur réussite, d’interagir avec eux de manières nouvelles, de leur offrir des types d’apprentissages correspondant à leurs besoins, et de mieux les préparer à leurs futures carrières.

Elles utiliseront également les technologies numériques pour appuyer un milieu de la recherche solide, caractérisé par la collaboration ainsi que par l’accès à des ensembles de données de plus en plus vastes et à des réseaux hautement performants.

Enfin, les universités utiliseront ces technologies pour offrir un environnement administratif sécurisé, efficace et efficient, caractérisé entre autres par de meilleurs services aux étudiants.

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