L’examen du soutien fédéral aux sciences : une bonne nouvelle pour les universités de petite taille

22 mai 2017
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Cet article d’opinion a paru dans le Hill Times le 22 mai 2017

par Kent MacDonald, recteur et vice-chancelier de la St. Francis Xavier University

Les Canadiens ont toutes les raisons d’être fiers de la recherche d’excellence menée dans les universités du pays, quelle que soit leur taille. Les conclusions du récent examen du soutien fédéral aux sciences sont claires : un grand nombre d’éléments sont nécessaires à la réalisation de ces travaux exceptionnels, qu’il s’agisse d’un financement adéquat, d’infrastructures intelligentes ou de cibles appropriées.

Il est aussi essentiel, bien sûr, d’avoir accès à des chercheurs de calibre supérieur, et les universités de petite taille jouent un rôle unique et souvent sous-estimé dans la formation du talent.

Orienter dès le départ les étudiants vers la recherche

Le cycle de la recherche commence lorsqu’on allume la flamme chez les étudiants au premier cycle. Les établissements de petite taille peuvent jouer un rôle clé dans le renforcement des capacités de recherche au Canada en offrant à ces étudiants des expériences de travail pratique incomparables avec des chercheurs de premier plan. Si l’objectif est d’améliorer les capacités de recherche et d’innovation du Canada, il est crucial que ce premier contact soit rapide, car il est le fondement d’une carrière en recherche marquée par l’excellence. Ces expériences favorisent aussi l’acquisition de compétences en résolution de problèmes et en travail d’équipe que les employeurs d’aujourd’hui recherchent.

Nous avons observé ce phénomène à de nombreuses reprises à la St. Francis Xavier University. Des étudiants au premier cycle dans des disciplines aussi variées que l’anthropologie, les sciences de la Terre, l’économie et l’activité physique prennent part à des projets de recherche pour ensuite devenir des chercheurs primés et des dirigeants d’organisations au Canada et à l’étranger.

C’est en partie grâce à la nature de la recherche menée sur leurs campus que les universités de petite taille sont en mesure d’offrir ce type d’expériences. La recherche y est en effet dirigée par des chercheurs et orientée par les questionnements et les spécialisations de chaque universitaire. La recherche de ce genre est personnalisée, réactive et exploratoire. Elle se fait dans pratiquement toutes les disciplines, y compris en sciences humaines, et elle est très souvent directement liée à la collectivité environnante, ce qui contribue à la vitalité économique et sociale de la région.

Les travaux de Lisa Lunney Borden, professeure en éducation à la St. Francis Xavier University, en sont un bon exemple. Ses travaux de recherche sur le terrain et ses efforts de sensibilisation inspirent les jeunes Autochtones à acquérir une compréhension des mathématiques adaptée à leur culture, ce qui donne lieu à des progrès mesurables sur le plan de leur réussite. Il en va de même pour David Risk, professeur de sciences de la Terre au sein du même établissement, qui a mis au point avec ses étudiants diverses techniques de mesure des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur de l’énergie. Les retombées de ces travaux sont importantes, car une réduction de 50 pour cent des émissions de méthane du secteur de l’énergie canadien équivaudrait à retirer 5,7 millions de voitures de la circulation.

Veiller à l’essor de la recherche dans les universités de petite taille

Pour créer un bon écosystème de recherche, il faut faire appel aux forces et à l’expertise de tous les établissements postsecondaires du Canada. C’est d’ailleurs ce que confirme le rapport sur l’examen du soutien fédéral aux sciences, qui demande non seulement une augmentation généralisée des dépenses fédérales en recherche, mais aussi une restructuration de ce financement pour mieux soutenir le genre de projets dirigés par des chercheurs qui sont si fréquents dans les universités de petite taille.

Le processus de consultation a accordé une place importante aux universités de petite taille et il a été gratifiant de retrouver nos préoccupations dans le rapport final. Nous avons entre autres fait valoir que les universités canadiennes de petite taille étaient victimes de préjugés involontaires lors des évaluations par les pairs, par la complexité des exigences concernant le financement de contrepartie et les partenariats, et par l’attribution disproportionnée de ressources en recherche à un nombre limité de personnes et d’établissements.

Tous ces points ont été abordés dans le rapport sur l’examen du soutien fédéral aux sciences. Si le gouvernement réagit adéquatement à ces recommandations, je crois que nous pourrons renforcer les capacités de recherche de notre pays.

Le rapport souligne aussi que le système de financement actuel cause des difficultés aux chercheurs en début de carrière, car les subventions accordées aux étudiants et aux chercheurs postdoctoraux n’ont pas augmenté au même rythme que la demande. Puisque les universités de petite taille accueillent bon nombre des jeunes chercheurs les plus brillants du Canada, cette préoccupation doit être abordée, et nous sommes heureux que le rapport recommande l’adoption de stratégies de financement qui tiennent compte des besoins des chercheurs à toutes les étapes de leur carrière.

Bien sûr, ces recommandations ne sont qu’une première étape. Le gouvernement doit maintenant en faire des politiques, idéalement en s’appuyant sur un plan d’action qui permettrait de suivre les progrès liés à la mise en œuvre des principales recommandations du rapport. La St. Francis Xavier University et les autres établissements de petite taille du pays pourront alors profiter des occasions qui en découleront.

Qu’ils se trouvent à Antigonish, à Lennoxville, à Sackville, à Wolfville ou dans une autre des dizaines de petites collectivités canadiennes, les étudiants et les chercheurs en début de carrière ont besoin et méritent d’obtenir un soutien accru, comme le souligne l’examen du soutien fédéral aux sciences. En mettant en œuvre les principales recommandations du rapport, le gouvernement fédéral aidera les universités de toutes tailles à découvrir et à former de nouveaux talents ainsi qu’à générer de nouvelles connaissances. C’est ainsi que nous arriverons à offrir un avenir novateur, inclusif et prospère à tous les Canadiens.

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À propos d’Universités Canada
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Personne-ressource :

Lisa Wallace
Directrice adjointe, Communications
Universités Canada
[email protected]

Catégorie :  Recherche et innovation

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