Une éducation du XXIe siècle adaptée à l’économie et à la société du XXIe siècle

13 octobre 2016
Nouvelles
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Paul Davidson, président-directeur général, Universités Canada

Observations de Paul Davidson, Chambre de commerce de Peterborough, le 27 septembre 2016

Je tiens d’abord à souligner que nous nous trouvons aujourd’hui sur le territoire des Mississauga Anishinaabe, adjacent au territoire des Haudenosaunee de l’Est de l’Ontario. Je souhaite donc rendre hommage aux divers peuples autochtones dont l’empreinte a marqué ce territoire au fil des siècles.

Je vous remercie de votre accueil chaleureux et je suis heureux de retrouver ici aujourd’hui des amis et des collègues : le recteur de la Trent University, Leo Groarke; et l’ancien recteur et fondateur de cette même université, T. H. B. Symons.

Malheureusement, votre ancien représentant provincial et fédéral, Peter Adams, qui a aussi été mon « patron » quand j’étais stagiaire à Queen’s Park à la fin des années 1980, n’est pas parmi nous aujourd’hui, mais j’aurai heureusement le plaisir de le rencontrer plus tard cet après-midi.

Je remercie la Chambre pour son invitation. La Chambre de commerce de Peterborough attire en ce moment l’attention de tout le pays. La semaine dernière, par exemple, Sandra Dueck s’est vu remettre un prix pour son leadership stratégique. Le président de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, m’a demandé de vous saluer et de vous adresser ses félicitations.

Le parcours qui m’a mené par l’autoroute 7 jusqu’à Peterborough a été pour moi un retour au bercail. Même si je travaille avec pratiquement toutes les universités du pays, Peterborough occupe une place particulière dans mon cœur.

Entourée de champs, de forêts, de lacs et de rivières, c’est une ville propice à la réflexion, à la recherche et à la croissance.

En 1983, l’année où je suis entré à l’université, Peterborough traversait une période difficile. Les emplois manufacturiers filaient vers le sud. La croissance économique et le marché du travail stagnaient, partout au Canada. Le taux de chômage atteignait 12 pour cent. Les gens avaient beaucoup de mal à joindre les deux bouts, et craignaient que Peterborough soit avalée par la Rust Belt.

En plus d’avoir eu une influence sur mon parcours, ce qui s’est passé ici il y a 30 ans a façonné l’enseignement supérieur actuel, et donc le Canada d’aujourd’hui.

J’espère que vous me pardonnerez d’évoquer brièvement quelques souvenirs.

Quand j’étais adolescent, j’ai emprunté la route 401 pour aller visiter les universités Queen’s et McGill. En route, je me suis arrêté à la Trent University pour rendre visite à mon frère jumeau, Bruce, qui y étudiait. C’est à cette occasion que j’ai fait la connaissance de Jack et Jane Matthews. Jack venait de rentrer à Peterborough pour mettre sur pied le programme international de la Trent University. Si vous l’aviez croisé à l’époque, vous vous souviendriez de ses yeux bleus étincelants, sous sa casquette de pêcheur. Tout comme Jane, Jack avait une vision de l’éducation qui allait bien au-delà de ce que peut apporter un professeur en salle de classe. Il imaginait des étudiants du monde entier apprenant non seulement par des cours et des manuels, mais également les uns des autres.

J’ai été tellement séduit par cette vision internationale, interdisciplinaire et novatrice de l’apprentissage, et par la beauté du campus, que j’ai décidé de m’inscrire à la Trent University.

Axé sur l’internationalisation de l’éducation au premier cycle, le programme mis sur pied par Jack est devenu et demeure un chef de file au Canada pour le soutien personnalisé qu’il offre aux étudiants étrangers et la vision mondiale qu’il procure aux étudiants canadiens. Ce programme a aussi été bénéfique pour Peterborough.

Par exemple, l’un des premiers diplômés du programme mis sur pied par Jack, Kenzu Abdella, est devenu dirigeant de la Kawartha Muslim Religious Association, l’organisation qui gère la première, et jusqu’à présent unique, mosquée de la région. Kenzu dirige également le département de mathématiques de la Trent University où il enseigne.

Vous avez par ailleurs élu l’an dernier comme députée fédérale une femme d’origine afghane, arrivée au Canada comme réfugiée, Maryam Monsef. Aujourd’hui ministre des Institutions démocratiques, Maryam est aussi une diplômée de la Trent University. Quand je vois le leadership dont Kenzu a fait preuve pour bâtir une communauté plurielle et l’impressionnant travail accompli par Maryam, je suis fier.

En ce qui me concerne, j’ai eu la chance pendant mon parcours universitaire d’étudier un an à l’étranger, à l’Université du Zimbabwe, et d’œuvrer bénévolement à l’accueil et au soutien des réfugiés sur le campus pour le compte d’Entraide universitaire mondiale du Canada.

La Trent University compte aujourd’hui 600 étudiants étrangers originaires de plus d’une centaine de pays. Tous contribuent à la diversité de Peterborough. Songez à tout ce qu’ils apportent sur le plan culturel, économique et intellectuel non seulement à Peterborough, mais au pays tout entier.

Les universités jouent un rôle clé pour le bien-être économique, social et culturel du Canada. Nous comptons sur elles pour l’expertise, la recherche et pour préparer la prochaine génération de chefs de file.

Les universités canadiennes participent activement à une importante série de consultations menées par le gouvernement fédéral, qui portent sur la science, la stratégie économique, l’immigration, le commerce, la culture et l’innovation.

Ces consultations vont façonner l’avenir du pays. Leurs résultats auront des effets de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’au Yukon, et dans l’ensemble du pays – y compris à Peterborough. Chacune de ces consultations aura une incidence pour vous. Vous avez de ce fait beaucoup de chance que votre ville abrite la Trent University. Je sais que Peterborough est considérée comme une collectivité baromètre en ce qui a trait à l’orientation politique du pays. Je pense qu’on peut dire qu’elle aussi est un baromètre en matière d’éducation.

Le gouvernement fédéral parle aujourd’hui pour la première fois d’innovation inclusive, d’innovation qui profite à toute la collectivité. Or, c’est justement l’une des préoccupations de la Trent University, depuis très longtemps.

On discute aussi sur la Colline du Parlement d’interdisciplinarité, des moyens de conjuguer arts libéraux, sciences humaines, et ce que l’on appelle les STGM (c’est-à-dire la science, la technologie, le génie et les mathématiques). Or, la Trent University compte parmi les chefs de file canadiens en matière d’études interdisciplinaires.

Enfin, on parle aussi beaucoup ces temps-ci à Ottawa d’expérience internationale. Les employeurs et les étudiants d’aujourd’hui sont tournés vers le monde. Il faut donc veiller à ce qu’ils possèdent des compétences internationales. Voilà les trois objectifs visés :

Inclusion, interdisciplinarité, expérience internationale. En ce XXIe siècle, la poursuite de ces trois objectifs est essentielle à la prospérité des individus, des municipalités et du pays tout entier.

Il faut d’ailleurs y ajouter un quatrième objectif : l’éducation des Autochtones et la réconciliation avec eux.

Nous avons besoin d’une main-d’œuvre possédant une perspective interdisciplinaire, internationale, inclusive et autochtone.

Les universités sont déterminées à préparer les jeunes Autochtones au monde de demain et à les aider à réaliser leur plein potentiel.

L’an dernier, les 97 établissements membres d’Universités Canada, dont la Trent University, ont adopté 13 principes en matière d’éducation des Autochtones. Par ces principes, les établissements membres d’Universités Canada reconnaissent les besoins éducatifs particuliers des peuples autochtones et s’engagent à accroître leurs chances de réussite.

Les universités ne se contentent pas d’énoncer des principes. Elles modifient leurs programmes d’études pour refléter l’histoire et la réalité autochtones. Elles favorisent les échanges entre étudiants autochtones et non autochtones. Elles multiplient les activités culturelles, les lieux de rencontre et les programmes de mentorat et de transition pour aider les étudiants autochtones à développer un sentiment d’appartenance à leur établissement tout en conservant leur identité.

Ces choses sont essentielles à leur réussite scolaire.

L’effort accompli en ce sens n’est pas nouveau, mais simplement marqué par un renouveau. Les universités canadiennes sont conscientes depuis longtemps de la nécessité d’améliorer l’accès et la réussite des Autochtones aux études postsecondaires. À peine 10 pour cent des Autochtones âgés de 25 à 64 ans possèdent un diplôme universitaire, comparativement à 26 pour cent des Canadiens non autochtones de la même tranche d’âge.

Les universités canadiennes doivent faire mieux, et elles y travaillent. Devinez laquelle a été la pionnière en la matière…

Le département d’études autochtones de la Trent University est le plus ancien au Canada, et le deuxième plus ancien d’Amérique du Nord. L’Association des étudiants autochtones de la Trent University permet aux Autochtones de faire entendre leur voix depuis 1969.

Les universités jouent cela dit un rôle encore plus important en ce qui concerne la réconciliation avec les Autochtones. Elles invitent les citoyens à une réflexion sur le passé et à façonner un avenir inclusif. Elles stimulent le leadership des Autochtones par la mise en place de nouvelles structures de gouvernance, et modifient leurs programmes d’études pour qu’ils tiennent compte des formes de savoir autochtones. Nous n’en sommes qu’aux premières étapes, mais les efforts déployés par les universités canadiennes dans le cadre du processus de réconciliation vont croissant.

En tant qu’employeurs, vous avez peut-être déjà accueilli des étudiants dans le cadre de stages ou de programmes coopératifs. Pour savoir comment cela fonctionne, prenons l’exemple du Centre de recherche communautaire de la Trent University (le Trent Community Research Centre). Ce centre met en relation les experts universitaires avec les organisations à but non lucratif, les ONG et les organisations gouvernementales. Les étudiants bénéficient d’un apprentissage par l’expérience tandis que les organisations tirent parti de leur savoir et de leurs idées novatrices.

Je vous donne un exemple. Le Service de police de Peterborough-Lakefield avait besoin d’aide pour déterminer comment son Service aux victimes pourrait apporter un meilleur soutien aux victimes et à leurs familles à la suite d’un décès soudain ou d’un homicide. Il a donc recruté des étudiants, qui ont mené des sondages auprès de plusieurs organisations et passé en revue la documentation existante. Les étudiants ont créé de nouveaux outils et mis au point des techniques nouvelles pour venir en aide aux familles des victimes.

Je sais par ailleurs que beaucoup d’entre vous se réjouissent de la mise sur pied du Parc de recherche et d’innovation de la Trent University (le Trent Research and Innovation Park). Voilà une autre initiative qui contribuera à transformer l’économie de la région en permettant aux entreprises en quête de chercheurs en technologies vertes de faire appel aux talents de la Trent University. Cette initiative multipliera les possibilités d’apprentissage par l’expérience pour les étudiants, tout en permettant aux employeurs de bénéficier des idées novatrices, des nouvelles pratiques et de l’enthousiasme apportés par ces personnes en début de carrière.

Il y a une autre raison de soutenir l’apprentissage par l’expérience.

Dans un discours prononcé en mai dernier devant une assemblée de recteurs, le président et chef de la direction de la Banque Royale du Canada, Dave McKay, a souligné un aspect essentiel des programmes coopératifs et des stages dont il est peu souvent fait mention : le fait qu’ils démocratisent l’accès à l’emploi. Selon M. McKay, pour les membres de groupes minoritaires dépourvus d’influence sociale ou de réseaux, l’apprentissage par l’expérience a pour avantage de mettre tous les étudiants sur un pied d’égalité, et de multiplier les possibilités d’emploi qui s’offrent à eux.

Grâce à la détermination des universités, plus de la moitié des étudiants, toutes disciplines confondues, ont accès aujourd’hui à l’apprentissage par l’expérience pendant leurs études au premier cycle. Mais, même à ce niveau, nous ne parvenons pas à répondre à la demande des étudiants.

Nous avons besoin qu’un nombre accru d’employeurs comme vous se mobilisent.

Recrutez un étudiant dans le cadre d’un stage ou d’un programme coopératif. Il vous apportera les idées les plus novatrices du moment, et peut-être prendrez-vous finalement la décision de l’embaucher.

Notre enseignement aussi doit être porteur de visions nouvelles, de nouveaux modes de réflexion.

J’ai parlé plus tôt de l’intérêt national renouvelé pour l’interdisciplinarité.

Nombre des grands défis actuels du Canada exigent des solutions issues de diverses disciplines. Prenons un seul exemple. Techniquement, nous savons comment construire des oléoducs qui franchissent les montagnes jusqu’à l’océan, mais comment élaborer des stratégies pour réduire les risques associés et distribuer les profits? Et comment veiller à ce que ces oléoducs profitent aux collectivités? Il faut donc la collaboration de différentes disciplines.

En réalité, de toutes les disciplines. Y compris, oui, des arts libéraux, trop souvent marginalisés. La Trent University a été un modèle d’intégration des arts libéraux aux autres disciplines pour répondre aux besoins des employeurs en quête de diplômés possédant une formation complète.

Les études en linguistique et en histoire, en littérature ou en philosophie, pour ne citer que celles-là, développent l’imagination, qui elle-même engendre innovation et prospérité. L’étude de ces disciplines produit une main-d’œuvre possédant les compétences nécessaires pour évoluer dans un marché du travail en constante évolution.

Je suis titulaire d’un baccalauréat ès arts. J’ai donc tendance à vanter les vertus des arts libéraux, mais je ne suis pas le seul.

En 2015, un groupe d’experts travaillant avec le Conseil des académies canadiennes a conclu que l’innovation et la croissance de la productivité exigeront à l’avenir une main-d’œuvre possédant un mélange équilibré de compétences en STGM, d’une part, et de compétences autres qu’en STGM d’autre part. Selon ce groupe d’experts, le leadership, la créativité, la faculté d’adaptation et l’esprit d’entreprise peuvent aider à maximiser les compétences en STGM et permettre aux Canadiens de tirer leur épingle du jeu dans un marché mondial en perpétuelle mutation.

Toujours pas convaincus? Quels atouts recherchez-vous chez un candidat à l’embauche?

Selon une étude du Conseil canadien des affaires menée auprès des plus grands employeurs du pays, ceux-ci accordent, au moment de l’embauche, plus d’importance aux compétences générales qu’aux connaissances techniques des candidats. Je suis certain que vous avez déjà ajouté à votre liste d’atouts essentiels l’aptitude à établir des relations, à communiquer et à résoudre des problèmes, de même que la capacité d’analyse et le leadership. Les études en sciences humaines contribuent au développement et au renforcement de tous ces atouts.

Si vous êtes parent, je sais bien ce que vous vous dites, je vous le dis donc clairement : vos enfants s’en tireront très bien financièrement avec un diplôme en arts libéraux. Le mythe du titulaire de baccalauréat qui doit se contenter d’un emploi de serveur n’est justement qu’un mythe.

Une étude a montré que les diplômés en sciences humaines connaissent une progression salariale constante en début de carrière. Leur salaire progresse de plus de 70 pour cent pendant les huit années qui suivent l’obtention de leur diplôme, comme c’est le cas pour les diplômés en génie et en science. Signalons en passant que cette étude a été réalisée pendant la pire crise financière depuis la Grande Dépression.

Le printemps dernier, Universités Canada a organisé un forum international sur l’avenir des arts libéraux. L’événement a donné lieu à des discussions passionnantes et a permis d’évoquer des questions et des priorités importantes. J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui le rapport issu de ce forum intitulé L’avenir des arts libéraux : un dialogue mondial. Vous le trouverez sur votre table.

Le 150e anniversaire de la Confédération approche à grands pas. C’est l’occasion non seulement de réfléchir au chemin que nous avons parcouru en tant que nation, mais également de regarder devant pour élaborer une stratégie porteuse d’un avenir conforme à nos aspirations.

On peut considérer que la Trent University a vu le jour grâce à un projet lié au centenaire de la Confédération. Un projet citoyen ambitieux, solidement appuyé par la collectivité et par les entreprises. Les étudiants et les professeurs de la Trent University ont depuis lors contribué à façonner l’avenir du Canada. Je pense, par exemple, au défenseur des droits de la personne James Orbinski. Je pense aussi au producteur de télévision Stephen Stohn ou encore à Lucie Edwards, qui s’est illustrée dans le domaine des affaires étrangères.

L’empreinte des diplômés de la Trent University est perceptible dans les arts et la culture, et dans notre identité nationale.

Les étudiants et les professeurs d’aujourd’hui – la génération 2017 si vous voulez – continuent de façonner ce que nous sommes. Les investissements qui leur sont consacrés et les expériences qu’ils auront vécues auront une incidence sur la prospérité du Canada et sa place dans le monde au fil des prochaines décennies. Vous avez contribué à l’avènement d’une vision en avance sur son temps. Vous pouvez maintenant participer à sa concrétisation. Prenez votre téléphone, allez à la rencontre de professeurs et d’étudiants, et allez voir ce qui se passe.

Recrutez un étudiant dans le cadre d’un stage ou d’un programme coopératif, et constatez ce qu’il peut vous apporter.

Rappelez-vous que le Canada a besoin d’une main-d’œuvre novatrice, interdisciplinaire et possédant des compétences internationales. Puis, demandez-vous qui forme une telle main-d’œuvre…

Je remercie sincèrement de leur accueil la Ville de Peterborough, la Chambre de commerce et nos commanditaires : la Trent University, ainsi que le Conseil de développement de la main-d’œuvre et du développement économique de Peterborough.

Malgré vos différents points de vue, vous poursuivez tous un objectif similaire : assurer la santé et la prospérité de cette ville, de la région et du pays.

La Trent University constitue pour vous un atout unique. Je vous ai brièvement exposé aujourd’hui à quel point cet établissement de Peterborough était déjà en avance sur son temps il y a des décennies. Si vous souhaitez savoir ce que nous réserve l’avenir et où nous mèneront l’innovation, l’interdisciplinarité et l’expérience internationale, allez constater par vous-mêmes ce que font les étudiants et les professeurs de la Trent University.

Merci.

À propos d’Universités Canada
Porte-parole des universités canadiennes au Canada et à l’étranger, Universités Canada fait la promotion de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation au profit de tous les Canadiens.

Personne-ressource :

Lisa Wallace
Directrice adjointe, Communications
Universités Canada
[email protected]

Catégorie :  Coop et stages, Éducation des Autochtones, Études à l’étranger, International, Recherche et innovation

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