Équité, diversité, et inclusion dans les universités canadiennes : Rapport sur le sondage de 2019

4 novembre 2019
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Three students leaning on a ledge

Il est essentiel de mobiliser une variété d’idées, de talents et d’expériences pour créer un écosystème d’enseignement supérieur et de recherche qui répond à l’évolution de la situation démographique au Canada et aux enjeux mondiaux.

Ces efforts contribuent à bâtir un Canada novateur, prospère et inclusif et créent des établissements réceptifs, dynamiques et capables d’aider la prochaine génération à naviguer dans un monde en constante évolution.

En octobre 2017 les membres d’Universités Canada se sont engagés  à mettre en œuvre les sept Principes d’excellence en matière d’inclusion pour faire progresser l’équité, la diversité et l’inclusion. Universités Canada a aussi promis de mettre en œuvre un plan d’action quinquennal pour appuyer les progrès de ses établissements membres.

Conformément à son plan d’action, Universités Canada a lancé son premier sondage national complet en février 2019 pour recueillir des données aux fins d’étalonnage et :

  • connaître l’état actuel de l’EDI dans les établissements;
  • permettre aux membres de comparer leurs résultats et de mettre en commun leurs pratiques prometteuses;
  • orienter les activités de promotion d’intérêts et de renforcement des capacités d’Universités

Les résultats du sondage indiquent que les universités mettent en priorité les plans d’action, les stratégies et les politiques en matière d’EDI; font des efforts pour recruter et retenir une diversité de talent au sein des hauts dirigeants, des professeurs, des membres du personnel et des étudiants, et favoriser la réconciliation et l’intégration de la culture autochtone. Le sondage démontre toutefois que le milieu de l’enseignement supérieur, comme bien d’autres secteurs, doit continuer à renforcer l’EDI et à rendre compte de ses progrès au fil du temps.

Le sondage révèle que, pour orienter les politiques et les pratiques dans la bonne direction, 77 pour cent des universités ont intégré l’EDI dans leurs plans stratégiques ou leurs documents de planification à long terme, et que 70 pour cent des établissements ont déjà adopté ou sont sur le point d’adopter un vaste plan d’action en matière d’EDI.

Les résultats du sondage confirment toutefois que même si ces activités sont bien amorcées et que les établissements ont les meilleures intentions possible, les progrès sont freinés par les obstacles suivants :

  • le manque de ressources;
  • la difficulté à attirer et à retenir une diversité de talent, y compris au sein de la haute direction;
  • les systèmes, politiques, structures et cultures des établissements;
  • le manque de données sur les obstacles de l’établissement;
  • l’information insuffisante sur les pratiques exemplaires en matière d’EDI.

Les participants ont indiqué que le manque de ressources constitue un obstacle majeur, ce qui comprend l’insuffisance de fonds destinés au recrutement et à la rétention ainsi qu’au soutien du personnel et des initiatives d’EDI. Parmi les établissements ayant un bureau de l’EDI le tiers (32 pour cent) ont un seul employé équivalent temps plein ou moins.

Le manque de diversité au sein de la haute direction, particulièrement la sous-représentation des personnes racisées, représente une autre conclusion importante du sondage. Quelque 60 pour cent des hauts dirigeants universitaires disent appartenir à au moins un des groupes désignés aux fins de l’équité en matière d’emploi (les femmes, les personnes racisées, les personnes handicapées, les Autochtones et les membres de la communauté LGBTQ2S+). Les personnes racisées forment huit pour cent des hauts dirigeants, mais elles représentent 21 pour cent du corps professoral à temps plein, 31 pour cent des titulaires de doctorat et 22 pour cent de la population générale. Même si la proportion de femmes occupant des postes de haute direction dans les universités (49 pour cent) frôle maintenant la parité avec les hommes, les femmes sont encore peu nombreuses parmi les chefs d’établissement universitaire et les vice-recteurs au Canada.

La plupart des établissements (78 pour cent) comptent un groupe de travail ou un comité consultatif sur l’EDI qui est composé de membres du personnel de différents secteurs de l’établissement et appuie l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies, des politiques et des pratiques en matière d’EDI, ou sont en voie de créer un tel groupe ou un tel comité. De nombreuses difficultés continuent toutefois d’entraver la collecte et l’analyse de données pour orienter les initiatives en ce sens. Il semble par exemple y avoir un manque de données à déclaration volontaire sur les étudiants, et il y aurait lieu d’élargir les audits de rémunération et d’améliorer la collecte de données sur la culture et le climat. Les responsables de l’EDI estiment également qu’il faut améliorer l’analyse intersectionnelle des données. Bien que 23 pour cent d’entre eux aient indiqué que leur établissement considère toujours ou presque l’intersectionnalité lors de l’élaboration de leurs politiques et de leurs programmes, 44 pour cent ont pour leur part déclaré que leur établissement le fait parfois, et 13 pour cent, jamais.

Pratiques prometteuses

Malgré les obstacles rapportés, les établissements de partout au Canada ont aussi communiqué leurs pratiques prometteuses pour atteindre l’excellence en matière d’inclusion. Des exemples de pratiques sont présentés tout au long du présent rapport. Ils illustrent ce que font les universités pour recruter et retenir des étudiants, des professeurs, des membres du personnel et de hauts dirigeants diversifiés, ainsi que leurs efforts pour intégrer les principes, les politiques et les pratiques dans la recherche, l’enseignement, l’apprentissage, les relations avec les anciens étudiants et l’engagement communautaire. Les universités effectuent un large éventail d’activités d’EDI. Les deux tiers des établissements disent échanger des pratiques prometteuses avec les autres. Cependant, de nombreux dirigeants souhaitent une mise en commun accrue des travaux de recherche, des trousses d’outils et des ressources sur l’EDI en contexte canadien.

La voie à suivre

En plus de recueillir et de diffuser les données nationales sur l’EDI au moyen du présent rapport, Universités Canada continuera de travailler à son plan d’action quinquennal pour aider les membres à mettre en place les Principes d’excellence en matière d’inclusion. Les données du sondage guideront la création d’outils de renforcement des capacités et aideront à coordonner les efforts avec le personnel des trois organismes subventionnaires pour éviter le dédoublement des efforts et faire connaître les bons coups des établissements et les personnes qui se démarquent en matière d’EDI. En outre, Universités Canada continuera de collaborer avec Statistique Canada au sujet de la collecte de données sur l’EDI et avec les représentants du gouvernement afin de faire pression pour obtenir des ressources destinées à l’EDI. Un sondage de suivi auprès des membres est prévu pour 2022.

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